Chine : une carte d'identité nationale dopée à l'ADN


Les dirigeants chinois ont récemment voté en faveur d'une loi faisant de la Chine un des premiers pays au monde à se doter d'une carte d'identité nationale intégrant une micro-puce dans laquelle seront incorporant des identifiants génétiques. Quelqu'un a dit Big Brother?

Janvier 2004. Date fatidique à laquelle entrera en vigueur la nouvelle carte d'identité nationale du pays. Rattrapant rapidement son retard technologique, la carte d'identité chinoise intégrera les toutes dernières technologies : micro-puce contenant le nom et prénom du détenteur de la carte, son adresse, son lieu de naissance et sa nationalité si nécessaire.

Cependant, c'est l'intégration, sous forme d'un numéro à 16 chiffres, d'informations provenant de fragments d'ADN qui alerte les défenseurs des libertés individuelles et des droits de la personne. En effet, chaque citoyen devra donner, soit une goutte de sang, soit un cheveu, pour que l'on puisse identifier son empreinte génétique. Cette empreinte sera ensuite colligée dans une gigantesque base de données ainsi que dans la micro-puce de la carte d'identité.

Malgré les assurances du gouvernement chinois qui promet que les informations ainsi récoltées ne seront pas croisées avec d'autres banques de données, les défenseurs des libertés individuelles sont en alerte et protestent énergiquement contre cette autre tentative du gouvernement chinois de vouloir se servir de cette technologie pour mieux «renforcer son contrôle sur les mouvements migratoires internes» du pays.

En 2004, les citoyens canadiens auront eux aussi l'opportunité de se prononcer sur la pertinence d'avoir une carte d'identité nationale. En effet, le ministre canadien de l'immigration et de la citoyenneté Denis Coderre a dans ses cartons un projet de carte d'identité nationale. Ici aussi, les défenseurs des libertés individuelles sont en alerte. Un débat à suivre de près, il va sans dire.