Bye-bye codes à barres !
par Benoit Bisson – Canoë

 

La disparition des codes à barres (code UPC) ne sera pas instantanée, mais au cours des prochaines années, ils devraient céder la place à une puce informatique. Des produits utilisant cette nouvelle technologie devraient faire leur apparition sur les tablettes d’ici la fin de l’année, tant dans des épiceries que des pharmacies.


Une puce, plus petite qu'une tête de fourmi,
pour suivre les produits à la trace. © AP

La technologie RFID permet, grâce à la puce intégrée au produit et à des antennes en magasin, de stocker des informations concernant le produit et de le suivre à la trace. Par exemple, une entreprise laitière pourrait suivre une pinte de lait à la trace et savoir exactement dans quelle épicerie elle est livrée. Une fois le produit en magasin, les commis pourraient savoir instantanément, simplement en consultant l’ordinateur, lesquels sont périmés ou – le cas échéant – identifier et retirer des tablettes ceux faisant l’objet d’un rappel.

La chaîne américaine de pharmacies CVS, basée au Rhode Island, testera sous peu les puces avec les médicaments prescrits. Au cours d’une année, l’entreprise remplit des millions de prescriptions à travers ses 4 000 succursales. Or, il arrive souvent que des patients oublient carrément leurs prescriptions.

«Si vous pouviez utiliser la technologie RFID pour être informé qu’une prescription est dans le panier d’attente, peut-être que le produit pourrait vous donner un message tel que ‘Je suis ici depuis 10 jours et je n’ai pas encore été livré.’ et vous pourriez alors appeler le client» souligne Todd Andrews, porte-parole pour CVS.

Plus d’information

La technologie RFID va beaucoup plus loin que ne le permettaient les codes à barre. En effet, une minuscule puce électronique – plus petite que la tête d’une fourmi! – peut entreposer une multitude de données sur le produit, que ce soit la date de fabrication, de péremption, le format, la couleur, etc. Benneton avait d’ailleurs annoncé son intention d’utiliser la technologie avec certains de ses produits plus tôt cette année.

La recherche dans le domaine va bon train. Des entreprises telles que CVS, Procter & Gamble et The Gillette Co. font partie des 100 détaillants et manufacturiers ayant investi un total de 15 millions $US pour des recherches sur le nouveau système au Auto-ID Center du Massachusetts Institute of Technology (MIT). D’autres centres de recherches Auto-ID sont situés à l’université de Cambridge en Angleterre, à l’université d’Adélaïde en Australie, à l’université Keio au Japon et au centre USG-ETH en Suisse.

Atteinte à la vie privée?

Si les études actuelles concernant l’utilisation des puces touchent plutôt à leur capacité de gérer les inventaires, le potentiel existe bel et bien pour qu’elles servent aussi à tracer un portrait précis des consommateurs. C’est pourquoi Marc Rotenberg, directeur exécutif de l’organisme Electronic Privacy Information Center, indique que les détaillants devraient avoir l’obligation de désactiver les puces avant qu’un client ne quitte le magasin.

«Je crois que la plupart des gens ne voudraient pas que leurs vêtements servent à les espionner» souligne-t-il.

Sanjay Sarma, le chercheur en chef du Auto-ID Center au Massachusetts précise qu’en ajoutant plus de fonctions à la puce, en intégrant une pile et en la dotant d’une plus grande antenne, un récepteur à distance pourrait recueillir toute l’information contenue dans la puce, y compris où elle se trouve en tout temps.

De là à pouvoir suivre à la trace vos habitudes de consommation, il n’y a qu’un pas, et c’est ce que des organismes tels que le Electronic Privacy Information Center veulent éviter.

S’il est évident que cette technologie peut avoir de grands bénéfices – imaginez un instant un rappel de produit alimentaire jugé dangereux – il est tout aussi évident que son implantation sera suivie de près par les organismes de défense des droits des consommateurs. (Source : AP)

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