Le Livre d�Enoch
Chapitre Premier
1.
Voici les paroles d�Enoch par
lesquelles il b�nit les �lus et les justes qui vivront au temps de
l�affliction, quand seront r�prouv�s tous les m�chants et les impies. Enoch, homme juste qui marchait devant le Seigneur, quand
ses yeux furent ouverts, et qu�il eut comtempl� une
sainte vision dans les cieux, parla, et il pronon�a : Voici ce que me
montr�rent les anges.
- Ces anges
me r�v�l�rent toutes choses et me donn�rent l�intelligence de ce que
j�avais vu, qui ne devait point avoir lieu dans cette g�n�ration, mais
dans une g�n�ration �loign�e, pour le bien des �lus.
- C�est par
eux que je pus parler et converser avec
celui qui doit quitter un jour sa c�leste demeure, le saint et le Tout-Puissant, le Seigneur de ce monde.
- Qui doit
fouler un jour le sommet du mont Sina�, appara�tre dans son tabernacle, et
se manifester dans toute la force de sa c�leste puissance.
- Tous les
vigilants seront effray�s, tous seront constern�s.
- Tous
seront saisis de crainte et d�effroi, m�me aux extr�mit�s de la terre. Les
hautes montagnes seront �branl�es ; les collines �lev�es seront
d�prim�es ; elles s��couleront devant sa face comme la cire devant la
flamme. La terre sera submerg�e, et tout ce qui l�habite p�rira ; or tous
les �tres seront jug�s, tous, m�me les justes.
- Mais les
justes obtiendront la paix ; il conservera les �lus, et exercera sur eux
sa cl�mence.
- Alors ils
deviendront la propri�t� de Dieu ; il les comblera de bonheur et de
b�n�dictions ; et la splendeur de la Divinit� les illuminera.
Chapitre 2
1.
Voici ! il arrive avec dix mille de ses saints, pour juger
toutes les cr�atures pour d�truire la race des m�chants, et r�prouver toute
chair � cause des crimes que le p�cheur et l�impie ont commis contre lui.
Chapitre 3
1.
Tous ceux qui habitent dans les cieux savent ce qui se passe
l�-bas.
- Ils savent
que les globes c�lestes qui nous illuminent ne changent point leur voie ;
que chacun d�eux se l�ve et se couche r�guli�rement ,
dans le temps qui lui est propre, sans jamais transgresser les ordres
qu�il a re�us. Ils regardent la terre, et soudain ils connaissent tout ce
qui s�y passe depuis le commencement jusqu�� la fin.
- Ils
voient que chacune des cr�ations de Dieu suit invariablement la voie qui
lui est trac�e. Ils voient l��t� et l�hiver ; ils voient que toute la
terre est remplie d�eau, et que les nuages, les vapeurs et la pluie en
rafra�chissent la temp�rature.
Chapitre 4
1.
Ils consid�rent et admirent comme chaque arbre se couronne de
feuilles ; comment il les perd ensuite, � l�exception de quatorze arbres
privil�gi�s qui reste toujours verts, et qui pendant plusieurs hivers
pr�sentent l�apparence du printemps.
Chapitre 5
1.
Ils admirent ensuite dans les jours de l��t� comment le soleil
�chauffe la terre, d�s le commencement de sa carri�re, tandis que vous cherchez
la fra�cheur du feuillage ; tandis que le sol est crevass� par la chaleur
torride, et que vous �tes incapable de vous promener soit dans la plaine, soit
sur la montagne.
Chapitre 6
1.
Ils admirent ensuite comment les arbres en se couvrant de
feuilles poussent en m�me temps des fruits ; mais aussi ils comprennent en m�me
temps et reconnaissent que celui qui vit �ternellement fait pour nous toutes
choses.
- Que
toutes les oeuvres de chaque ann�e, que toutes ses cr�ations suivent
invariablement les ordres qu�il leur a donn�s ; toutefois, quand Dieu a
r�solu ainsi, toutes choses doivent s��vanouir.
- Ils
voient comment les mers et les fleuves accomplissent chacun leur mission
respective.
- Tandis
que vous, vous ne supportez qu�avec peine, vous ne remplissez
qu�imparfaitement les commandements de votre Seigneur ; vous transgressez
ses ordres, vous calomniez sa grandeur ; et votre bouche impie va
prononcer des blasph�mes contre sa majest� !
- P�cheurs
au coeur endurci, il n�y aura point de paix pour vous !
- Vos jours
seront maudits, et les ann�es de votre vie seront effac�es du livre des
vivants ; vous serez en ex�cration � toutes les cr�atures, et vous
n�obtiendrez point de mis�ricorde.
- Dans ce
jour, votre paix sera troubl�e par l��ternelle mal�diction de tous les justes
; et les p�cheurs m�mes ex�creront � tout jamais.
- Oui, ils
vous ex�creront aussi bien que les impies.
- Mais pour
les �lus, � eux la lumi�re, la joie, la paix ; � eux l�h�ritage terrestre.
- Pour
vous, impies, pour vous mal�diction.
- Alors les
�lus recevront la sagesse, et il n�y aura plus ni transgression, ni
impi�t�, ni orgueil ; mais ils se conduiront avec prudence, s�humilieront
eux-m�mes, et ne violeront plus les saints commandements.
- Aussi ne
seront-ils pas condamn�s tout le temps de leur vie, et leur mort sera sans
trouble et sans douleur ; la somme de leurs jours sera compl�te ; ils
vieilliront dans la joie et la paix ; et leurs ann�es de bonheur se
multiplieront avec la joie, avec la paix, sans nuage, sans trouble, tout
le temps de leur existence.
Chapitre 7
1.
Quand les enfants des hommes se furent multipli�s dans ces
jours, il arriva que des filles leur naquirent �l�gantes et belles.
- Et
lorsque les anges, les enfants des cieux, les eurent vues, ils en
devinrent amoureux ; et ils se dirent les uns aux autres :
choisissons-nous des femmes de la race des hommes, et ayons des enfants
avec elles.
- Alors Samyaza, leur chef, leur dit : je crains bien que vous
ne puissiez accomplir votre dessein.
- Et que je
supporte seul la peine de votre crime.
- Mais ils
lui r�pondirent : nous vous le jurons.
- Et nous
nous lions tous par de mutuelles ex�crations ; nous ne changeront rien �
notre dessein, nous ex�cuterons ce que nous avons r�solu.
- En effet
ils jur�rent et se li�rent entre eux par de mutuelles ex�crations. Ils
�taient au nombre de deux cents, qui descendirent sur Aradis,
lieux situ� pr�s du mont Armon.
- Cette
montagne avait �t� appel�e Armon, parce que c�est l� qu�ils avaient jur�
et s��taient li�s par des mutuelles ex�crations.
- Voici le
nom de leurs chefs : Samyaza, leur chef, Urakabarameel, Akibeel, Tamiel, Ramuel, Danel, Azkeel, Sarakmyal, Asael, Armers, Batraal, Anane, Zavebe, Samsaveel, Ertael, Turel, Yomyael, Arazeal. Tel furent les chefs de ces deux cents anges
; et le reste �taient tous avec eux.
- Et ils se
choisirent chacun une femme, et ils s�en approch�rent, et ils cohabit�rent
avec elles ; et ils leur enseign�rent la sorcellerie, les enchantements,
et les propri�t�s des racines et des arbres.
- Et ces
femmes con�urent et elles enfant�rent des g�ants
- Dont la
taille avait trois cents coud�es. Ils d�voraient tout ce que le travail
des hommes pouvait produire, et il devint impossible de les nourrir.
- Alors ils
se tourn�rent contre les hommes eux-m�mes, afin de les d�vorer.
- Et ils
commenc�rent � se jeter sur les oiseaux, les b�tes, les reptiles, les
poissons, pour se rassasier de leur chair et se d�salt�rer de leur sang.
- Et alors
la terre r�prouva les m�chants.
Chapitre 8
1.
Azazyel enseigna
encore aux hommes � faire des �p�es, des couteaux, des boucliers, des cuirasses
et des miroirs ; il leur apprit la fabrication des bracelets et des ornements,
l�usage de la peinture, l�art de se peindre les sourcils, d�employer les
pierres pr�cieuses, et toute esp�ce de teintures, de sorte que le monde fut
corrompu.
- L�impi�t�
s�accrut ; la fornication se multiplia, les cr�atures transgress�rent et
corrompirent toutes leurs voies.
- Amazarak enseigna
tous les sortil�ges, tous les enchantements et les propri�t�s de racines.
- Armers enseigna
l�art de r�soudre les sortil�ges.
- Barkayal enseigna
l�art d�observer les �toiles.
- Akibeel enseigna
les signes.
- Tamiel enseigna
l�astronomie.
- Et Asaradel enseigna les mouvements de la lune.
- Et les
hommes sur le point de p�rir �lev�rent leurs voix, et leurs voix mont�rent
jusqu�au ciel.
Chapitre 9
1.
Alors Michael et Gabriel, Rapha�l, Suryal
et Uriel, abaiss�rent des cieux leurs regards sur la
terre, et virent les flots de sang qui la rougissaient, et les iniquit�s qui
s�y commettaient ; et ils se dirent les uns aux autres : C�est le bruit de
leurs cris.
- La terre
priv�e de ses enfants a �lev� sa voix jusqu�aux portes du ciel.
- Et c�est
� vous, � essences c�lestes, c�est � vous que les �mes adressent leurs
plaintes en disant : Obtenez-nous justice du Tr�s-Haut. Alors ils dirent �
leur Seigneur et ma�tre : Tu es le Seigneur des seigneurs, le Dieu des
dieux, le Roi des rois. Le tr�ne de ta gloire s��l�ve de toute �ternit�,
et de toute �ternit� ton nom est sanctifi� et glorifi�. Tu es b�ni, et
glorifi� � jamais.
- Tu es le
cr�ateur, le ma�tre souverain de toutes choses ; rien n�est cach� � ton
regard per�ant. Tu domines sur tout, et rien ne peut se soustraire � ton
autorit�.
- Tu as vu
ce que Azazyel a fait ; comment il a enseign�
aux hommes toute esp�ce d�iniquit�s, et comment il a r�v�l� au monde tout
ce qui se passe dans les cieux.
- Samyaza aussi a
enseign� aux hommes la sorcellerie, lui que tu avais plac� au-dessus de
tous ses compagnons. Ils se sont alli�s aux filles des hommes ; ils ont
p�ch� avec elles, et se sont souill�s.
- Ils leur
ont d�couvert les crimes les plus abominables.
- Et les
femmes ont enfant� les g�ants.
- Et toute
la terre a �t� remplie de sang et d�iniquit�.
- Et voici
maintenant que les �mes de ceux qui sont morts, �l�vent la voix vers toi.
- Et font
monter leurs plaintes jusqu�aux portes du ciel.
- Leurs
g�missements montent vers toi ; les hommes ne peuvent se soustraire �
l�iniquit� qui couvre la face de la terre. Or tu connais toutes choses,
avant m�me qu�elles existent.
- Tu
connais toutes choses ; tu sais tout ce qui se passe, et cependant tu ne
nous dis rien.
- Pour tant
de crimes, que devons-nous faire aux m�chants ?
Chapitre 10
1.
Alors le Tr�s-Haut, le grand et le saint fit
entendre sa voix.
- Et il
envoya Arsayalalyur, au fils de Lamech,
- Disant :
parle-lui en mon nom ; mais cache-toi � ses yeux.
- Puis
d�voile-lui le grand cataclysme qui doit faire p�rir tous les hommes ; car
les eaux du d�luge se r�pandront sur la face de la terre, et toute
cr�ature sera d�truite.
- Mais
enseigne-lui les moyens d��chapper ; dis-lui comment sa race se perp�tuera
sur toute la terre.
- Puis le
Seigneur dit � Rapha�l : Prends Azazyel, lie-lui
les pieds et les mains ; jette-le dans les t�n�bres ; et abandonne-le dans
le d�sert de Dudael.
- Fais
pleuvoir sur lui des pierres lourdes et pointues ; enveloppe-le de
t�n�bres.
- Qu�il y
reste � jamais, que sa face soit couverte d�un voile �pais ; et qu�il ne
voie jamais la lumir�re.
- Et quand
se l�vera le jour du jugement, plonge-le dans le feu.
- Cependant
purifie la terre, que les anges ont souill�e ; annonce-lui la vie ;
annonce-lui que je la revivifierai.
- Les fils
des hommes ne p�riront pas tous � cause des secrets que les vigilants leur
ont r�v�l�s et qu�ils ont enseign�s � leurs descendants.
- Mais la
terre a �t� souill�e par les enseignements impurs d�Azaziel.
Aussi est-ce lui qui doit �tre responsable de tous les crimes.
- Le
Seigneur dit ensuite � Gabriel : Va vers les m�chants, vers les r�prouv�s,
vers les enfants de fornication ; extermine ces enfants de fornication,
ces rejetons des vigilants, du milieu des hommes ; pousse-les, excite-les
les uns contre les autres. Qu�ils p�rissent de leurs propres mains ; car
leurs jours ne seront pas complets.
- Ils te
supplieront, mais leurs pri�res n�obtiendront rien pour eux ; et c�est en
vain qu�ils esp�reront pour leurs enfants la vie �ternelle, et m�me une
vie de cinq cents ann�es.
- Le
Seigneur dit ensuite � Michael : Va et annonce le ch�timent qui attend Samyaza et tous ceux qui ont particip� � ces crimes,
qui se sont unis � des femmes, qui se sont souill�s par toutes sortes
d�impuret�. Et quand leurs fils seront extermin�s, quand ils auront vu la
ruine de ce qu�ils ont de plus cher au monde, encha�ne-les sous la terre,
pour soixante-dix g�n�rations, jusqu�au jour de jugement, et de la
consommation universelle ; et l�effet de ce jugement sera pour eux
�ternel.
- Alors ils
seront jet�s dans les profondeurs d�un feu qui les tourmentera sans cesse
; et ils y resteront toute l��ternit�.
- Avec eux
leur chef br�lera dans les flammes ; et tous ils y seront encha�n�s
jusqu�� la consommation d�un grand nombre de g�n�rations.
- Extermine
en m�me temps toutes les �mes adonn�es � de coupables jeux ; extermine les
rejetons des vigilants ; assez et trop longtemps ils ont tyrannis� le
genre humain.
- Que les
oppresseurs soient enlev�s de la face de la terre.
- Que le
mal soit an�anti !
- Mais que
la plante de la justice et de l��quit� refleurisse, et devienne un gage de
b�n�diction.
- Car la
justice et l��quit� doivent refleurir avec la joie pour des temps sans
fin.
- Et alors
tous les saints adresseront au ciel leurs actions de gr�ces, et vivront
jusqu�� ce qu�ils aient engendr� mille enfants, tandis que les jours de
leur jeunesse et leurs sabbats s��couleront dans la joie et la paix. A
cette �poque toute la terre sera cultiv�e dans la justice ; elle se
remplira d�arbres et de b�n�dictions ; des arbres d�licieux y seront
plant�s.
- La vigne
y cro�tra en abondance, et produira du fruit � sati�t� ; toutes les
semences qui seront confi�es � la terre, rapporteront mille mesures pour
une ; et une mesure d�olive, fournira � dix press�es d�huile.
- D�livre
la terre de toute tyrannie, de toute injustice, de tout crime, de toute
impi�t�, de tout ce qui peut souiller. Que le mal en soit banni � jamais.
- Alors,
les enfants des hommes vivront dans la justice, et toutes les nations me
rendront les honneurs qui me sont d�s ; toutes
me b�niront, toutes m�adoreront.
- La terre
sera d�livr�e de toute corruption, de tout crime, de tout ch�timent, de
toute souffrance ; et elle n�aura plus � craindre de moi un d�luge
exterminateur.
- Dans ces
jours, j�ouvrirai les tr�sors de la b�n�diction que rec�le le ciel, je les
r�pandrai sur la terre, et ils f�conderont les oeuvres et le travail des
hommes.
- La paix
et la justice feront alliance avec les hommes, et ces unions sacr�es
dureront autant que le monde et que les g�n�rations.
Chapitre 12
1.
Avant l�accomplissement de toutes ces choses, Enoch fut enlev� de la terre ; et personne ne sut o� il
avait �t� enlev�, ni ce qu�il �tait devenu.
- Tous ses
jours, il les passa avec les saints, et avec les vigilants.
- Moi, Enoch, je b�nissais le grand Seigneur, le roi de la
paix.
- Et voici
: les vigilants me nomm�rent Enoch le scribe.
- Et le
Seigneur me dit : Enoch, scribe de justice, va
dire aux vigilants du ciel, qui ont abandonn� les hauteurs sublimes des
cieux et leurs �ternelles demeures, qui se sont souill�s avec les femmes,
- Et ont
pratiqu� les oeuvres des hommes, en prenant des femmes � leur exemple, qui
se sont enfin corrompus sur la terre.
- Dis-leur
que sur la terre, ils n�obtiendront jamais ni paix, ni r�mission de leurs
p�ch�s. Jamais ils ne se r�jouiront dans leurs rejetons ; ils verront
leurs biens-aim�s extermin�s ; ils pleureront
leurs fils extermin�s ; ils me prieront pour eux, mais jamais ils
n�obtiendront paix ou mis�ricorde.
Chapitre 13
1.
Enoch partit donc,
et il dit � Azaziel : Il n�y a plus de paix pour toi,
une grande sentence a �t� prononc�e contre toi. Il t�encha�nera ;
- Il n�y
aura jamais pour toi ni soulagement ni mis�ricorde, ni intercession, �
cause de l�oppression que tu as enseign�e.
- Et parce
que tu as appris aux hommes � outrager Dieu, � p�cher et � tyranniser
leurs semblables.
- Et je le
quittai, et j�allai annoncer la m�me nouvelle � tous les compagnons de ses
crimes ;
- Et ils
furent terrifi�s et saisis d�un affreux tremblement ;
- Et ils me
suppli�rent d��crire pour eux une humble supplique pour obtenir le pardon
de leurs fautes ; ils me pri�rent de la faire parvenir au tr�ne du Dieu du
ciel, car ils n�osaient ni s�adresser � lui, ni m�me lever les yeux au
ciel, � cause du grand crime pour lequel ils avaient �t� jug�s.
- Alors,
j��crivis une humble supplique � leur sujet, afin de leur faire obtenir
repos et mis�ricorde pour tout ce qu�ils avaient fait.
- Puis je
les quittai, et continuai ma route, tout en lisant leur requ�te, vers les
eaux du Danendan, qui se trouvent � l�ouest d�Armon, et je m�endormis.
- Et voici
que j�eus un songe, et une c�leste vision. Je tombai en extase, et je vis
dans une vision, la punition dont je devais annoncer la triste nouvelle
aux enfants des cieux, et les r�primander. Quand je m��veillai, je me
rendis aupr�s d�eux. Ils �taient r�unis, pleurant et la face voil�e dans Ubelseiael, lieu situ� entre le Liban et Seneser.
- Je leur
fis part de mes visions et de mes songes.
- Et je
leur adressai ces paroles de la justice, et les r�primandes que m�ritaient
les enfants des cieux.
Chapitre 14
1.
Ceci est le livre des paroles de la justice, et des paroles
adress�es aux vigilants, qui sont de ce monde, selon l�ordre que m�a donn� dans
la vision le Saint et le Grand. Je vis donc en songe que je parlais avec ma
langue de chair et avec le m�me souffle dont le Tout-Puissant
a anim� la bouche des hommes, pour converser entre eux.
- Et je
compris avec le coeur. Et de m�me que le Seigneur a cr�� et donn� aux
hommes le pouvoir de comprendre les mots qui s�adressent � l�intelligence,
de m�me aussi, il a cr�� pour nous, et il m�a donn� le pouvoir de reprendre
les vigilants, les enfants du ciel. J�ai donc r�dig� vos pri�res ; mais
j�ai vu dans une vision, que tant que le monde existera, jamais vous
n�obtiendriez ce que vous demandez.
- Le
jugement a �t� prononc� contre vous ; toutes vos pri�res sont inutiles.
- Ainsi,
d�sormais, vous ne monterez plus au ciel ; et sur terre, vous vous serez
encha�n�s aussi longtemps qu�existera le monde lui-m�me.
- Mais
auparavant, vous serez t�moins de la mis�re de tout ce qui vous est cher ;
vous ne les poss�derez plus. Ils tomberont par le glaive sous vos propres
yeux.
- Et
n�adressez point de pri�res ni pour eux ni pour vous !
- Mais vous
pleurerez, et vous supplierez en silence. Telles sont les paroles du livre
que j��crivis.
- Voici
maintenant la vision que j�eus :
- Voici :
je me voyais environn� de nuages et de brouillards �pais ; je contemplais
avec inqui�tude le mouvement des astres et celui des �clairs, tandis que
des vents favorables soulevaient mes ailes, et acc�l�raient ma course.
- Je fus
enlev� ainsi jusqu�au ciel, et j�arrivai bient�t � un mur b�ti avec des
pierres de cristal. Des flammes mobiles en enveloppaient les contours. Je
commen�ais � �tre saisi d�effroi.
- Cependant,
je m�enfon�ai au milieu de ces flammes.
- Et je
p�n�trai dans une vaste habitation dont le pav� �tait en pierres de
cristal. Les murs comme le pav�, �taient �galement en cristal, aussi bien
que les fondements. Son toit �tait form� d��toiles errantes et d��clairs
de lumi�re, et l�on voyait, au milieu, des ch�rubins de feu dans un ciel
orageux. Des flammes vibraient autour de ces murailles, et la porte �tait
de feu. Quand je fus entr� dans cette habitation, elle �tait � la fois
br�lante comme le feu, et froide comme la glace ; et il n�y avait l� trace
ni de bonheur, ni de vie. Alors, une terreur soudaine s�empara de moi ; je
tressaillis d�effroi.
- Tout
tremblant, je tombai la face contre terre, et j�eus une vision.
- Voici :
Il y avait une autre habitation plus spacieuse que la premi�re, dont
toutes les portes �taient ouvertes devant moi, au milieu d�une flamme
vibrante.
- Telle
�tait sa gloire, sa magnificence, sa grandeur, qu�il m�est impossible de
vous d�peindre, ni la splendeur qui l�environne, ni sa vaste �tendue.
- Le pav�
en �tait de feu ; au-dessus, brillaient des �clairs et des �toiles
errantes, et le comble �tait tout entier d�un feu �tincelant.
- Je
l�examinai avec attention, et je vis qu�il y avait un tr�ne �lev� ;
- Dont
l�aspect ressemblait � la gr�le, tandis que son contour �tait comme l�orbe
�clatant du soleil ; et il en sortait des voix de ch�rubins.
- De ce
tr�ne puissant, s��chappaient des torrents de flammes,
- Qu�il
�tait impossible d�envisager.
- Et il
avait quelqu�un assis sur ce tr�ne de gloire,
- Dont le
v�tement �tait plus brillant que le soleil et plus blanc que la neige.
- Et aucun
ange n��tait capable de regarder en face le Glorieux et le Magnifique, ni
de s�approcher de lui ; aucun oeil mortel ne pouvait le contempler. Un feu
brillant br�lait autour de lui.
- Il
s��levait aussi devant lui, un feu d�une grande �tendue ; en sorte
qu�aucun de ceux qui l�entouraient ne pouvaient en approcher, et des
myriades de myriades �taient devant lui. Il
n�avait besoin ni de conseil, ni d�assistance, et les saints qui formaient
sa cour, ne le quittaient ni jour ni nuit. Je m�approchai autant que je
pus, voilant ma face. Et plein de frayeur. Alors, le Seigneur lui-m�me
daigna de sa propre bouche, m�appeler par mon nom : Approche, dit-il,
approche de plus pr�s, et viens entendre ma sainte parole.
- Et il me
prit, et il me fit pencher jusqu�� la porte. Et moi, je tenais mes yeux
baiss�s vers la terre.
Chapitre 15
1.
Alors, s�adressant � moi, il me parla ainsi : �coute, �coute
sans crainte, � juste Enoch, � scribe de justice,
approche, et �coute ma voix. Va, dis aux vigilants du ciel qui t�ont envoy�
pour me prier pour eux : Vous deviez prier pour les hommes, et non pas les
hommes pour vous !
- Pourquoi
avez-vous abandonn� les saintes hauteurs du ciel, votre demeure �ternelle,
pour aller vous souiller avec des femmes ? Pourquoi vous �tes-vous �pris
des filles des hommes ; en avez-vous fait vos �pouses ; avez-vous pratiqu�
avec elles les oeuvres des enfants de la terre, et donn� naissance � une
race impie ?
- Vous qui
�tiez des esprits c�lestes, en possession de la saintet�, de la vie
�ternelle, vous vous �tes souill�s avec des femmes ; vous avez travaill�
aux oeuvres de la chair, vous avez engendr� dans le sang, vous avez agi
comme ceux qui ne sont que de sang et de chair.
- Eux, ils
ont �t� cr��s pour mourir.
- Voil�
pourquoi je leur ai donn� des femmes, afin qu�ils puissent cohabiter avec
elles, engendrer des enfants qui perp�tuent leur race sur la terre.
- Mais
vous, vous avez �t� cr�� de purs esprits d�s le commencement, vous poss�dez une vie �ternelle, vous n��tes point sujets �
la mort.
- Aussi ne
vous avais-je point donn� de femmes, parce que, esprits purs, vous deviez
habiter dans le ciel.
- Et
maintenant les g�ants, qui sont le prix du commerce de l�esprit et de la
chair, seront appel�s sur la terre de mauvais esprits, et leur demeure
sera sur la terre. Ils procr�eront � leur tour de mauvais esprits, parce
qu�ils tiennent au ciel par un c�t� de leur �tre, parce que c�est des
saints vigilants qu�ils tirent leur origine. Ils seront donc de mauvais
esprits sur la terre, et on les appellera esprits du mal. La demeure des
esprits c�lestes est le ciel ; mais c�est la terre qui doit �tre la
demeure des esprits terrestres qui sont n�s sur la terre.
- Les
esprits des g�ants seront comme les nuages, qui apportent sur la terre les
fl�aux de toute esp�ce, la peste, la guerre, la famine
- Et le
deuil. Il ne boiront ni ne mangeront, invisibles � tous les regards, ils
s�insurgeront encore entre les hommes et les femmes : parce qu�ils ont
re�u la vie dans les jours de destruction et de carnage.
Chapitre 16
1.
Lors de la mort des g�ants, quelque part qu�aillent leurs �mes
lorsqu�elles abandonneront leur corps, t�che que ce qui est chair en eux,
p�risse avant le jugement. Qu�elle soit extermin�e jusqu�au jour de la grande
consommation de l�univers ; alors que les vigilants et les impies seront
d�truits pour toujours.
- Quant aux
vigilants, qui t�ont envoy� pour m�implorer pour eux,
- Dis-leur,
� ces intelligences c�lestes : Vous avez eu le ciel pour demeure ; mais
les secrets d�en haut ne vous ont pas �t� r�v�l�s ; cependant vous avez
connu un secret d�iniquit�.
- Et vous
l�avez d�voil� aux femmes dans les mouvements de votre coeur, et par l�
vous avez multipli� le mal sur la surface de la terre.
- Dis-leur
donc : Jamais vous n�obtiendrez gr�ce, ni jamais vous ne recevrez la paix
!
Chapitre 17
1.
Puis ils m�enlev�rent dans un endroit o� il y avait comme un
feu d�vorant ; et o�, selon leur bon plaisir, ils prenaient la ressemblance de
l�homme.
- Ils me
conduisirent sur un lieu �lev�, sur une montagne dont le sommet s��lan�ait
dans les cieux.
- Et je vis
les tr�sors des �clairs et du tonnerre aux extr�mit�s de ce lieu, dans l�endroit
le plus profond. Il y avait l� un arc de feu, et de fl�ches dans un
carquois, et une �p�e de feu et toute esp�ce d��clairs.
- Puis ils
me transport�rent aupr�s d�une eau jaillissante, et du c�t� de l�occident,
vers les feux du soleil couchant. J�arrivai � une rivi�re de feu qui
coulait comme de l�eau et se jetait dans la grande mer occidentale.
- Je vis
tous les grands fleuves, et j�arrivai bient�t au milieu des noires
t�n�bres ; dans ces lieux o� toute chair �migre ; je vis les montagnes de
t�n�bres qui produisent l�hiver, et l�endroit d�o� l�eau s��coule dans
leurs ab�mes respectifs.
- Je vis
aussi l�embouchure de tous les fleuves du monde, et celle de l�ab�me.
Chapitre 18
1.
Puis j�arrivai aux r�servoirs de tous les vents, et je
remarquai comment ils servaient � l�ornement de la terre, et � la conservation
des fondements de la terre.
- Je vis la
pierre qui supporte les angles de la terre.
- Je vis
aussi les quatre vents qui soutiennent la terre et le firmament du ciel.
- Je vis
les vents qui soufflent dans les hauteurs du ciel ;
- Ceux qui
s��l�vent entre le ciel et la terre, et qui forment les colonnes du ciel.
- Je vis
les vents qui font tourner le ciel et entra�nent dans leurs orbites le
soleil et les �toiles ; et, au-dessus de la terre, je vis le vent qui
supporte les nuages.
- Je vis la
voie des anges.
- Je vis,
de l�extr�mit� de la terre, le firmament du ciel qui p�se sur elle. Alors
je me tournai vers le midi.
- L�
br�laient nuit et jour six montagnes de pierres pr�cieuses, trois du c�t�
de l�orient, trois du c�t� du midi.
- Celles du
c�t� de l�orient se composaient de pierres de diverses couleurs ; de
perles et d�antimoine ; celles du c�t� du midi �taient de pierres rouges.
Leur sommet s��levait jusqu�au ciel, comme le tr�ne de Dieu ; il �tait
d�alb�tre, et, dans sa partie sup�rieure, de saphir. Je vis aussi le feu
ardent qui br�lait sur les montagnes.
- L� aussi
je vis dans une r�gion immense le lieu o� les eaux �taient rassembl�es.
- J�y vis
aussi les sources de la terre, cach�es dans les colonnes embras�es des
cieux.
- Et dans
ces colonnes du ciel je vis des feux qui jaillissaient sans nombre, mais
ni en haut ni en bas. Au-dessus de ces sources, je vis un endroit qui
n�avait ni le firmament au-dessus, ni la terre au-dessous, il n�y avait
pas non plus d�eau ; et rien � droite ni � gauche ; c��tait une plage
d�serte.
- Et l�
j�aper�us sept �toiles, brillantes comme des montagnes de feu, ou comme de
sublimes esprits.
- Alors l�ange
dit : cet endroit sera jusqu�� la consommation du ciel et de la terre la
prison des �toiles et des arm�es du ciel.
- Ces
�toiles qui roulent au-dessus du feu sont celles qui ont transgress� les
commandements de Dieu, avant la fin de leur �preuve. Aussi les a-t-il
encha�n�es dans ce lieu, jusqu�� ce qu�elles aient expi� leur crime dans
l�ann�e myst�rieuse.
Chapitre 19
1.
Alors Uriel s��cria : Voici les anges
qui ont cohabit� avec les femmes, et se sont d�sign�s des chefs ;
- Qui ont
souill� les hommes, multipli� parmi eux les erreurs, au point de leur
faire faire des sacrifices aux d�mons, comme � des dieux. Mais au grand
jour, ils seront jug�s et ils p�riront, et leurs femmes avec eux, parce
qu�elles se sont laiss� s�duire sans r�sistance.
- Et moi, Enoch, moi seul, j�ai vu la fin de toutes chose, et il
n�a �t� donn� � personne de la voir comme moi.
Chapitre 20
- Voici le
nom des anges qui veillent.
- Uriel, un des
saints anges, qui pr�side aux cris et � la terreur.
- Rapha�l,
un des saints anges qui pr�side aux esprits des hommes.
- Raguel, un des
saints anges, qui punit le monde et les luminaires.
- Michael,
un des saints anges qui pr�side � la vertu des hommes, et commande aux
nations.
- Sarakiel, un des
saints anges qui pr�side aux enfants des hommes qui p�chent.
- Gabriel,
un des saints anges, qui pr�side sur Ikisat, sur
le paradis et sur les ch�rubins.
Chapitre 21
1.
Je fis ensuite un long circuit pour arriver � un lieu o� rien
n��tait au complet.
- Je ne vis
l� ni l�oeuvre admirable du ciel �lev�, ni la terre et ses merveilles ; ce
n��tait qu�un d�sert solitaire et terrible.
- L� aussi
je vis sept �toiles encha�n�es les unes aux autres, comme de grandes
montagnes, comme des feux embras�s. Et je m��criai � cette vue : Pour quel
crime ces �toiles sont-elles encha�n�es ; pourquoi ont-elles �t� rel�gu�es
dans ce lieu ? Alors Uriel, un des saints anges
qui �tait avec moi et qui me servait de guide, me r�pondit : Enoch, pourquoi cette question ? pourquoi cette
inqui�tude, cette anxi�t� ? Ces �toiles ont transgress� le commandement du
Dieu Tr�s-Haut ; et pour expier leur crime, elles ont �t� encha�n�es, dans
ce lieu pour un nombre infini de si�cles.
- De l� je
passai dans un autre lieu de terreur :
- L� je vis
l�oeuvre d�un feu immense, ardent et d�vorant, au milieu duquel il y avait
une division. Et des colonnes de feu se combattaient entre elles et elles
s�enfon�aient dans l�ab�me. Et il me fut impossible d��valuer ni sa
grandeur, ni sa hauteur ; je ne pus pas non plus conna�tre son origine. Et
je m��criai encore � cette vue : Quel lieu terrible ! qu�il est difficile
d�en sonder les myst�res.
- Uriel, un des
anges qui �taient avec moi, me r�pondit et me dit : Enoch,
pourquoi ces alarmes, pourquoi cet �tonnement � la vue de ce lieu
terrible, � la vue de ce lieu de souffrance ? C�est ici, ajouta-t-il, la
prison des anges ; et ils y seront renferm�s � jamais !
Chapitre 22
1.
De l�, je m�avan�ai vers un autre lieu, o�, du c�t� de l�occident,
je vis une grande et haute montagne, un rocher escarp�, et quatre r�ceptacles
d�licieux.
- �
l�int�rieur, ce lieu �tait profond, spacieux, poli et �gal, mais d�une
profonde obscurit�.
- Alors
Rapha�l, un des saints anges qui m�accompagnait, me dit : Voici les
bienheureuses r�gions o� sont rassembl�s les esprits, les �mes des morts ;
c�est l� qui doivent se r�unir toutes les �mes des enfants des hommes.
- C�est
dans ces lieux qu�elles resteront jusqu�au jour du jugement, jusqu�au
temps qui leur est marqu�.
- Or, ce
temps sera long � venir, c�est le jour du grand jugement. Et je vis les
esprits des enfants des hommes qui �taient morts, et leurs cris
accusateurs s��levaient jusqu�au ciel.
- Alors j�int�rrogeai Rapha�l, l�ange qui m�accompagnait, et je
lui dit : De qui est cette voix accusatrice qui monte vers le ciel ?
- Il me
r�pondit : C�est la voix de l�esprit d�Abel, qui a �t� tu� par son fr�re
Ca�n, et qui l�accusera jusqu�� ce que sa race soit extermin�e de dessus
la face de la terre.
- Jusqu��
ce que sa race soit effac�e d�au milieu des hommes.
- Alors je
l�int�rrogeai sur lui, sur le jugement
universel, et je lui dis : Pourquoi les uns sont-ils s�par�s des autres ?
Il me r�pondit : Il y a trois classes distinctes pour les esprits des
morts ; trois classes parmi les esprits des justes.
- Ces
classes sont distingu�es par un gouffre, par l�eau et par la lumi�re qui
est sur l�eau.
- Les
p�cheurs sont �galement class�s ; apr�s leur mort, ils sont d�pos�s dans
la terre, si le jugement ne les a pas pr�venus de leur vivant.
- C�est ici
que leurs �mes sont enferm�es ; c�est ici qu�elles sont en proie � des
douleurs intol�rables, ch�timent de ceux qui sont maudits pour l��ternit�,
et dont les �mes seront punies et encha�n�es � tout jamais.
- Et voil�
ce qui existe depuis le commencement du monde. Les �mes de ceux qui se
plaignent sont s�par�es de celles qui veillent pour leur ruine, pour leur
extermination au jour des p�ch�s.
- Tel est
le s�jour destin� aux �mes des hommes injustes et p�cheurs, aux �mes de
ceux qui ont commis l�iniquit� et qui se sont m�l�s � la soci�t� des
impies, auxquels ils ressemblent. Leurs �mes ne seront point an�anties au
jour du jugement ; mais enferm�es dans ce lieu, elles n�en sortiront
jamais. Alors je louai Dieu.
- Et je dis
: B�ni soit mon Seigneur, le Seigneur de gloire et de justice, le
dominateur supr�me et �ternel.
Chapitre 23
1.
De l� j�arrivai dans un autre lieu, du c�t� de l�occident, aux
extr�mit�s de la terre.
- O� je vis
un feu ardent et un mouvement perp�tuel, qui roulait
nuit et jour, sans jamais s�arr�ter.
- Et
j�interrogeai l�ange qui m�accompagnait, et je lui dis : Qu�est cela ?
Pourquoi ce mouvement incessant ?
- Alors Raguel, un des anges qui m�accompagnaient, me r�pondit
:
- Ce feu
ardent, qui se meut sans cesse vers l�occident, est le feu qui embrase
tous les luminaires du ciel.
Chapitre 24
1.
De l� je parvins dans un autre lieu, et je vis une montagne de
feu br�lant nuit et jour. D�s que j�en fus rapproch�, j�aper�us sept brillantes
montagnes, dont l�une �tait distincte de l�autre.
- Les
pierres dont elles �taient form�es �taient belles et �tincelantes ; elles
brillent et rayonnent � la vue, et leur surface est polie. Il y en avait
trois � l�orient, et d�autant plus in�branlables, qu�elles �taient l�une
sur l�autre ; et il y en avait trois au midi, �galement in�branlables. Il
y avait aussi de profondes vall�es, mais qui �taient s�par�es les unes des
autres. Au milieu s��levait la septi�me montagne. Et toutes ces montagnes
apparaissaient au loin comme des tr�nes majestueux, et elle
�taient couronn�es d�arbres odorif�rants.
- Parmi ces
arbres, il y en avait un d�une odeur sans cesse renaissante, et tellement
suave, qu�il n�y en avait pas un dans le jardin d�Eden qui exhal�t un
parfum aussi d�licieux. Ses feuilles, ses fleurs, son bois, ne se
fl�trissaient jamais, et ses fruits �taient beaux.
- Ses
fruits ressemblaient aux fruits du palmier. A cette vue, je m��criai :
Voil� un arbre admirable � voir ; quelles belles feuilles, quels fruits
d�licieux ! Alors Michael, un des saints et glorieux anges qui
m�accompagnait, et qui �tait � leur t�te, me r�pondit :
- Enoch,
pourquoi ces questions au sujet de l�odeur de cet arbre ?
- Pourquoi
es-tu avide de le conna�tre ?
- Alors
moi, Enoch, je lui r�pondis : Je voudrais tout
savoir, mais surtout ce qui regarde cet arbre.
- L�ange me
r�pondit : Cette montagne que tu vois, et dont la t�te �lev�e �gale en
hauteur le tr�ne du Seigneur, sera le si�ge o� se reposera le Seigneur de
saintet� et de gloire, le Roi �ternel, quand il viendra et descendra pour
visiter la terre dans sa bont�.
- Quant �
cet arbre � la suave odeur, dont le parfum n�a rien de charnel, personne
n�y portera la main, jusqu�au jour de jugement. Quand les m�chants auront
�t� livr�s aux tourments �ternels, cet arbre sera donn� aux justes et aux
humbles. Ses fruits seront r�serv�s aux �lus. Car la vie sera plant�e dans
le saint lieu, du c�t� du septentrion, vers la demeure du Roi �ternel.
- Alors ils
se r�jouiront et tressailleront d�all�gresse,
dans le Saint des saints ; une odeur d�licieuse p�n�trera leurs os, et ils
couleront, comme tes anc�tres, une vie longue sur terre ; et cette vie ne
sera troubl�e ni par les malheurs, ni par les peines, ni par les mis�res.
- Et je
louai le Seigneur de gloire, le Roi �ternel, de ce qu�il avait pr�par� cet
arbre et avait daign� le promettre aux saints.
Chapitre 25
1.
De l� je me dirigeai vers le centre de la terre, et j�aper�us
un lieu fortun� et fertile, o� des arbres poussaient sans cesse des rameaux
toujours verts. L� je vis encore une montagne sacr�e, et au-dessous, sur le
flanc oriental, une eau qui coulait vers le midi. J�aper�us encore vers
l�orient une autre montagne, �galement �lev�e, plac�e au milieu de vall�es
profondes, mais �troites.
- L�eau
s��coulait vers la montagne, du c�t� de sa partie occidentale ; au-dessous
s��levait une autre montagne.
- Et, au
pied de cette montagne, une vall�e �troite, et, au milieu, d�autres
vall�es profondes et dess�ch�es vers l�extr�mit� de ces trois montagnes.
Or, toutes ces vall�es, qui �taient profondes, mais �troites, se
composaient d�un immense rocher, sur lequel un arbre �tait plant�. Et dans
mon �tonnement j�admirai le rocher et les vall�es.
Chapitre 26
1.
Alors je m��criai : Que signifie cette terre b�nie, ces arbres
�lev�s, et cette vall�e maudite qui les s�pare ?
- Et Uriel, un des saints anges qui �taient avec moi, me
r�pondit : Cette vall�e est maudite d�une mal�diction �ternelle. C�est ici
que seront rassembl�s tous ceux qui se servent de leurs langues pour
blasph�mer Dieu, qui ouvrent la bouche pour
maudire sa gloire. C�est ici qu�ils seront rassembl�s, c�est ici que sera
leur demeure.
- Dans le
jour supr�me du jugement, il sera fait d�eux un grand exemple de justice
aux yeux de tous les saints ; car ceux-ci obtiendront gr�ce devant Dieu,
et le b�niront tous les jours de leur vie, comme leur Seigneur et leur
Roi.
- Et ils
c�l�breront dans ce jour redoutable du jugement, � cause de la cl�mence
qu�il aura fait �clater sur eux. Alors je me tournai naturellement vers
Dieu, et je louai son nom, sa grandeur et sa gloire.
Chapitre 27
1.
De l� je me dirigeai du c�t� de l�orient, vers une montagne qui
s��l�ve au milieu du d�sert, et dont je ne pus apercevoir que la superficie.
- Elle
�tait couverte d�arbres issus de la semence dont on a parl�, et une eau en
descendait.
- De l� une
cataracte, compos�e en apparance de plusieurs
autres, s��chappait � l�occident et � l�orient. D�un c�t� s��levaient des
arbres, de l�autre on voyait de l�eau et de la ros�e.
Chapitre 28
1.
Alors je m�avan�ai vers un autre endroit du d�sert, vers
l�orient de la montagne, de laquelle je m��tais approch�.
- L�
j�aper�us des arbres de choix, ceux-l� surtout qui produisent les aromates
aux suaves odeurs, l�encens, la myrrhe, tous arbres distincts les uns des
autres.
- Et il y
avait encore en ce lieu, dominant tous ces arbres, une �l�vation vers
l�orient, qui n��tait pas �loign�e.
Chapitre 29
1.
Je vis encore un autre endroit, avec des vall�es o�
s��coulaient des eaux qui ne tarissaient jamais.
- Je vis un
arbre magnifique qui, pour l�odeur, �galait le lentisque.
- Et sur
les flancs de cette vall�e j�aper�us le cinnamome au d�licieux parfum. Et
je m�avan�ai vers l�orient.
Chapitre 30
1.
Alors j�aper�us une autre montagne, remplie d�arbres, d�o�
s��chappait une eau semblable au neketra. Son nom
�tait Sarira et Calbanen.
Et sur cette montagne j�en vis une autre sur laquelle s��levaient les arbres
d�alo�s.
- Ces
arbres �taient charg�s comme des amandiers et gros, et le fruit qu�ils
produisaient surpassait tout parfum.
Chapitre 31
1.
Apr�s cela, je me tournai du c�t� du nord et je me mis � en
consid�rer les entr�es par-dessus les montagnes et j�aper�us sept montagnes
couvertes de spic fin, d�arbres odorif�rants, de cannelliers et de papyrus.
- Puis je
laissai derri�re moi les sommets de ces montagnes et m�avan�ant vers
l�orient, je passai la mer Erythr�e. Et quand je
l�eus d�pass�e, je tournai mes pas vers l�ange Zatael,
et je parvins au jardin de Justice. L� je vis entre autres, plusieurs
arbres �lev�s, couverts de fleurs.
- Leurs
parfums �taient d�licieux, leurs formes vari�es et �l�gantes. Il y avait
l� aussi l�arbre de la science, dont les fruits illuminent l�intelligence
de celui qui s�en nourrit.
- Il �tait
semblable au tamarin, et ses fruits, d�une beaut� remarquable, � des
grappes de raisins ; son parfum embaumait les lieux d�alentour. Et je
m��criai : Quel bel arbre ! quel spectacle d�licieux !
- Alors
l�ange Rapha�l, qui �tait avec moi, me r�pondit : Ceci est l�arbre de la
science, dont ont mang� ton vieux p�re et ta vieille m�re ; ses fruits les
ont illumin�s ; leurs yeux ont �t� ouverts, et apr�s s��tre aper�us qu�ils
�taient nus, ils ont �t� chass�s du Paradis terrestre.
Chapitre 32
1.
Ensuite, je m�avan�ai vers les confins de la terre ; l�, je vis
de grandes b�tes, d�apparances diverses, des oiseaux
diff�rents de formes et d�aspect, et dou�s de voix diff�rentes.
- A
l�orient du lieu o� se trouvaient ces b�tes, j�aper�us les limites de la
terre, et l�endroit o� le ciel finissait. Les portes du ciel �taient
ouvertes et j�en vis sortir les �toiles. Alors je les comptais � mesure
qu�elles sortaient, et j�en notais exactement le nombre. Je pris note
�galement de leurs noms, de leurs courses p�riodiques, de leurs
vicissitudes, � mesure que l�ange Uriel, qui
�tait avec moi, me les expliquait.
- Car il me
les montra toutes, et de toutes il me donna connaissance.
- Il me fit
conna�tre encore leurs noms, leurs rangs et leurs diverses influences.
Chapitre 33
- Puis je
me dirigeai vers le septentrion, aux limites de la terre.
- Et l�,
vers les confins du monde, je vis un prodige grand et magnifique.
- Je vis
les portes du ciel ouvertes, il y en avait trois distinctes entre elles.
Par elles s��chappaient les vents du nord, p�re du froid, de la gr�le, de
la glace, de la ros�e et de la pluie.
- D�une de
ces portes, les vents soufflaient l�g�rement ; mais par les deux autres
ils soufflaient avec violence, et leur souffle se r�pandait sur la terre.
Chapitre 34
- De l�, je
me dirigeai du c�t� de l�occident, vers les confins de la terre.
- Et je vis
trois portes, comme du c�t� du septentrion. Or ces portes �taient de la
m�me grandeur.
Chapitre 35
1.
Ensuite je me dirigeai du c�t� du sud, vers les confins de la
terre. Il y avait l� �galement trois portes, par o� s��chappaient la ros�e, la
pluie et le vent.
- Puis je me dirigeai vers l�orient, aux confins de la
terre, o� je vis trois portes du ciel tourn�es du c�t� de l�orient, et
dont l�ouverture �tait plus petite. Par ces petites portes sortaient les �toiles
du ciel, qui suivaient leur invariable vers l�occident ; et cette route
brillante �tait visible en tout temps.
- Quand je les aper�us, j��levai ma voix et je louai le
Seigneur qui avait form� ces corps lumineux et resplendissants, afin de r�v�ler aux
intelligences ang�liques et humaines, la magnificence de ses oeuvres ;
afin qu�ils c�l�brassent les uns et les autres, les merveilles de sa puissance,
qu�ils glorifiassent les labeurs divins de ses mains, et afin qu�ils le
louassent � tout jamais.
Chapitre 37
1.
Voici une autre vision, la seconde vision de sagesse, la vision
qu�eut Enoch, fils de Jared,
fils de Malal�el, fils de Ca�nan,
fils d�Enos, fils de Seth, fils d�Adam. C�est l� le
commencement de cette sagesse, que j�ai re�ue pour expliquer et faire aimer �
ceux qui habitent sur la terre. Ecoutez donc, et
comprenez les choses saintes que je viens vous r�v�ler, en pr�sence du Seigneur
des esprits. Ceux qui exist�rent avant nous ont regard� le minist�re de la
parole comme un de leurs devoirs.
- Et nous,
qui venons apr�s eux, nous ne mettons aucun emp�chement � la pr�dication
de la sagesse ; mais jamais jusqu�� ce jour, il n�a �t� donn� � personne
ce qui m�a �t� donn� � moi, la sagesse selon mon entendement, et dans la
mesure du bon plaisir de Dieu. Ce que j�ai re�u de lui est vraiment une
portion de la vie �ternelle.
- Cette
sagesse �tait formul�e dans trois paraboles, que je me suis fait un devoir
d�annoncer aux habitants de ce monde.
Chapitre 38
1.
Premi�re parabole. Quand l�assembl�e des justes sera manifest�e
� la terre, que les p�cheurs seront punis, et recevront aux yeux de tous le ch�timent m�rit� par leurs crimes ;
- Quand la
justice se manifestera devant les justes eux-m�mes ; que leurs oeuvres
seront pes�es par le Seigneur des esprits et leur m�riteront de recevoir
la r�compense promise ; quand la lumi�re des justes et des �lus qui
habitent sur la terre, brillera d�un �clat immortel, � ce moment, que
deviendra la demeure du p�cheur ? O� sera le lieu de repos de celui qui
aura rejet� le Seigneur ? Oh ! qu�il vaudrait mieux pour lui, qu�il n�e�t
jamais exist� !
- Quand
seront r�v�l�es les secr�tes pens�es des justes, les p�cheurs subiront un
jugement s�v�re, et les impies seront tourment�s en leur pr�sence.
- D�s ce
moment, les ma�tres de la terre cesseront d��tre puissants et �lev�s. Il
leur deviendra impossible de contempler les saints en face ; car la
lumi�re des justes et des �lus ne peut �tre contempl�e que du Seigneur des
esprits.
- Cependant
les puissants de ce monde ne seront point an�antis, ils seront livr�s aux
mains des justes et des saints.
- D�sormais
plus de mis�ricorde pour eux de la part du Seigneur, car avec le temps de
la vie, le temps de la cl�mence aura pass�.
Chapitre 39
1.
Dans ces jours-l� la race sainte et b�nie descendra des
hauteurs des cieux, et sa g�n�ration habitera avec les fils des hommes. Enoch a re�u les livres de l�indignation et de la col�re,
les livres du trouble et de l�agitation.
- Jamais
ils n�obtiendront mis�ricorde, dit le Seigneur des esprits.
- Alors la
nu�e m�enleva, et le vent me souleva sur la surface de la terre, et me
transporta aux fronti�res des cieux.
- L� j�eus
une autre vision. Je vis la demeure et le s�jour tranquille des saints.
Oui, mes yeux eurent le bonheur de contempler leurs demeures avec celles
des anges ; le s�jour de leur repos avec celui des saints. L� il y avait
des demandes, des pri�res, des supplications pour les enfants des hommes.
La justice coule devant eux comme une onde pure, et la cl�mence se r�pand
sur la terre comme une pr�cieuse ros�e. Et telle est leur existence pour
l��ternit�.
- En ce
temps-l� donc mes yeux contempl�rent la demeure des �lus, le s�jour de la
v�rit�, de la foi et de la justice.
- Le nombre
des saints et des �lus de Dieu sera infini dans
tous les si�cles.
- J�ai vu
leur demeure plac�e sous les ailes du Seigneur des esprits. Tous les
saints, tous les �lus chantaient devant lui, brillant comme le feu ; leurs
bouches �taient pleines des louanges de Dieu, et leurs l�vres s�ouvraient
pour c�l�brer le nom du Seigneur des esprits. La justice se tenait debout
devant lui.
- L� je
d�sirai rester, l� mon �me soupira apr�s cette demeure. L� �tait la
portion de mon h�ritage, depuis le commencement ; car telle �tait sur moi
la volont� du Seigneur des esprits.
- En ce
temps-l� je c�l�brai et j�exaltai le nom du Seigneur des esprits, par des
b�n�dictions et des louanges. Car tel est le bon plaisir du Seigneur des
esprits.
- Longtemps
mes yeux contempl�rent ces demeures fortun�es, et je louai Dieu, en disant
: B�ni soit-il, b�ni soit-il � jamais ! depuis le commencement, avant la
cr�ation du monde, jusqu�� la fin des si�cles.
- Quel est
ce monde ? Oui, de toutes les g�n�rations ils doivent te b�nir, tous ceux
qui ne dorment point dans la poussi�re, mais qui contemplent ta gloire,
qui te c�l�brent, te magnifient et te b�nissent, en disant: Saint, saint,
saint est le Seigneur des esprits, qui remplit de son immensit� le monde
entier des intelligences.
- L�, mes
yeux contempl�rent tous ceux qui ne sont point endormis devant lui, qui se
tiennent debout devant lui, qui glorifient en disant : B�ni sois-tu, b�ni
soit le nom de Dieu � tout jamais ! Et ma face fut tout
� coup chang�e, en sorte que je ne pouvais plus voir.
Chapitre 40
1.
Apr�s cela j�aper�us des milliers de milliers, des myriades de
myriades, et un nombre infini d�hommes, qui se tenaient debout devant le
Seigneur des esprits.
- Sous les
quatre ailes du Seigneur des esprits, � ses quatre c�t�s, j�en vis encore
d�autres, outre les premiers, qui se tenaient devant lui. J�appris en m�me
temps leurs noms, parce que les anges qui �taient avec moi me les
expliquaient, m�en r�v�lant tous les myst�res.
- Alors
j�entendis la voix de ceux qui �taient aux quatre c�t�s ; ils c�l�braient
le Seigneur de toute gloire.
- La
premi�re voix c�l�brait le Seigneur des esprits dans tous les si�cles.
- La
seconde voix que j�entendis c�l�brait l��lu et les �lus qui sont
tourment�s pour le Seigneur des esprits.
- La
troisi�me voix que j�entendis suppliait et priait pour ceux qui sont sur
la terre, et qui invoquent le Seigneur des esprits.
- La
quatri�me voix que j�entendis repoussait les anges impies, et leur
d�fendait de se pr�senter devant le Seigneur des esprits afin qu�ils ne
suscitent point d�accusations contre les habitants de la terre.
- Apr�s
cela je demandai � l�ange de paix qui �tait avec moi, de m�expliquer tous
ces myst�res. Je lui dis : Quels sont ceux que j�ai vus aux quatre c�t�s
du Seigneur, et dont j�ai entendu et �crit les paroles. Il me r�pondit :
C�est d�abord saint Michel, l�ange cl�ment et patient.
- C�est
ensuite saint Rapha�l, l�ange qui pr�side aux douleurs et aux blessures
des hommes.
- Vient
ensuite Gabriel, qui pr�side � tout ce qui est puissant. Enfin c�est Phanuel, qui pr�side � la p�nitence et � l�esp�rance
de ceux qui doivent h�riter de la vie �ternelle. Tels sont les quatre voix
que tu viens d�entendre.
Chapitre 41
1.
Ensuite je vis les secrets des cieux et du paradis dans toutes
les parties, et les secrets des actions humaines, chacune selon leur poids et
leur valeur. Je contemplai les habitations des �lus, les demeures des saints.
L� aussi mes yeux aper�urent tous les p�cheurs qui ont repouss� et ni� le
Seigneur de gloire, et qui en ont �t� repouss�s. Car le ch�timent de leurs
crimes n�avait pu encore �tre d�cr�t� par le Seigneur des esprits.
- L� encore
mes yeux contempl�rent les secrets de la foudre et du tonnerre, les
secrets des vents, comment ils se divisent quand ils soufflent sur la
terre ; les secrets des vents, de la ros�e et des nu�es. Je vis le lieu de
leur origine, l�endroit d�o� ils s��chappent, pour aller se rassasier de
la poussi�re de la terre.
- L� je vis
les r�ceptacles d�o� sortent les vents en se s�parant ; les tr�sors de la
gr�le, les tr�sors de la neige, les tr�sors des nuages, et cette m�me nu�e
qui, avant la cr�ation du monde, planait sur la surface de la terre.
- Je vis
�galement les tr�sors de la lune, o� ses phases prenaient naissance ; leur
commencement, leur glorieux retour ; comme l�une est plus brillante que
l�autre ; leur progr�s �clatant, leur cours invariable, leur amiti� entre
elles, leur docilit�, et leur ob�issance qui les porte sur les pas du
soleil, d�apr�s l�ordre du Seigneur des esprits. Oh ! que son nom est
puissant dans tous les si�cles !
- Ensuite
fut achev� le sentier de la lune, tant sa partie cach�e que sa partie
visible, le parcours de son sentier aussi bien de jour que de nuit,
chacune, l�une comme l�autre, tournait ses regards vers le Seigneur des
esprits, l�exaltant et le louant sans interruption ; d�autant plus que
louer est pour elles comme un temps de repos, mais dans le soleil ce sont
des retours fr�quents � la b�n�diction et � la mal�diction.
- La
lumi�re de la lune est pour les �lus, comme les t�n�bres sont pour les
p�cheurs ; telle est la volont� du Seigneur des esprits, qui a distingu�
la lumi�re des t�n�bres, comme il a distingu� les esprits des hommes,
fortifiant ceux des justes de sa propre justice.
- Et aucun
ange ne les pr�c�dera, car aucun d�eux n�a re�u ce pouvoir. Quant au
Seigneur, du haut de son tr�ne, il voit toutes les cr�atures et les juge en souverain.
Chapitre 42
1.
La sagesse n�a point trouv� sur la terre de demeure o� reposer
sa t�te ; c�est pourquoi elle fait sa r�sidence dans le ciel.
- La
sagesse est descendue du ciel pour habiter avec les enfants des hommes,
mais elle n�a point trouv� de demeure. Alors la sagesse est retourn�e vers
son divin s�jour, et a pris place au milieu des saints anges. Apr�s sa
retraite l�iniquit� s�est pr�sent�e, et elle a trouv� une demeure, et elle
a �t� re�ue par les enfants des hommes, comme la pluie est re�ue par le
d�sert, comme la ros�e est re�ue par une terre dess�ch�e.
Chapitre 43
1.
Je vis une autre splendeur, et les �toiles du ciel. Je
remarquai qu�il les appelait toutes par leur nom, et qu�elles r�pondaient � son
appel. Je le vis qui les pesait dans sa balance de justice, selon leur lumi�re,
la grandeur des espaces qu�elles parcourent, et le jour o� elles doivent
appara�tre ou s��clipser. La splendeur engendre la splendeur, et leurs
mouvements correspondent � ceux des anges et des fid�les.
- Alors j�int�rrogeai l�ange qui �tait avec moi, et qui
m�expliquait les myst�res, et je lui demandai quels �taient leurs noms. Il
me r�pondit : <<Le Seigneur des esprits t�en a fait voir une image.
Ce sont les noms des justes, qui sont sur la terre, et qui croient au nom
du Seigneur des esprits dans tous les si�cles.>>
Chapitre 44
1.
Je vis encore une autre chose remarquable par sa splendeur ;
elle �manait des �toiles, et devenait brillante, mais elle ne s�en s�parait
point.
Chapitre 45
1.
Parabole seconde, qui s�adresse � ceux qui nient le nom et la
demeure des saints et du Seigneur des esprits.
- Ils ne
monteront point au ciel ; ils ne descendront point sur terre. Voil� quel
sera le sort des p�cheurs qui renient le nom du Seigneur des esprits ; ils
seront r�serv�s pour le jour du ch�timent et de vengeance.
- En ce
jour l�Elu si�gera sur un tr�ne de gloire. Il
statuera sur leur sort, et, confirmant par sa pr�sence les esprits des
saints, il assignera une demeure � ceux qui ont mis leur confiance et leur
amour dans son nom saint et glorieux.
- En ce
jour, je placerai mon �lu au milieu d�eux, je changerai la face du ciel,
je l�illuminerai pour l��ternit�.
- Je
changerai aussi la face de la terre, je la b�nirai ainsi que tous ceux que
j�ai choisis, et que je ferai habiter sur la terre, mais pour ceux qui ont
commis l�iniquit�, ils n�y demeureront plus, car je les ai vus et
remarqu�s. Mais les justes, je les rassasierai de ma paix, je les placerai
devant moi ; aux p�cheurs la damnation �ternelle ; ils seront effac�s de dessus
la terre.
Chapitre 46
1.
L� je vis l�Ancien des jours, dont la t�te �tait comme de la
laine blanche, et avec lui un autre, qui avait la figure d�un homme. Cette
figure �tait pleine de gr�ce, comme celle d�un des saints anges. Alors
j�interrogeai un des anges qui �tait avec moi, et qui m�expliquait tous les
myst�res qui se rapportent au Fils de l�homme. Je lui demandais qui il �tait,
d�o� il venait, et pourquoi il accompagnait l�Ancien des jours ?
- Il me
r�pondit en ces mots : <<Celui-ci est le Fils de l�homme, � qui
toute justice se rapporte, avec qui elle habite, et qui tient la clef de
tous les tr�sors cach�s ; car le Seigneur des esprits l�a choisi de
pr�f�rence, et il lui a donn� une gloire au-dessus de toutes les cr�atures.>>
- Ce Fils
de l�homme que tu as vu, arrachera les rois et les puissants de leur
couche voluptueuse, les sortira de leurs terres in�branlables ; il mettra
un frein aux puissants, il brisera les dents des p�cheurs.
- Il
chassera les rois de leurs tr�nes et de leurs royaumes, parce qu�ils
refusent de l�honorer, de publier ses louanges et de s�humilier devant
celui � qui le royaume a �t� donn�. Il mettra le trouble dans la race des
puissants ; il les forcera de se coucher devant lui. Les t�n�bres
deviendront leur demeure, et les vers seront les compagnes de leur couche
; point d�esp�rance pour eux de sortir de ce lit immonde, car ils n�ont
pas consult� le nom du Seigneur des esprits.
- Ils
m�priseront les astres du ciel, et l�veront les mains contre le Tout-Puissant ; leurs pens�es ne seront tourn�es que
vers la terre, dont ils voudraient faire leur demeure �ternelle ; et leurs
oeuvres ne seront que les oeuvres de l�iniquit�. Ils mettront leurs joies
dans leurs richesses, et leur confiance dans des dieux fabriqu�s de leurs propres
mains. Ils refuseront d�invoquer le Seigneur des esprits ; ils le
chasseront de ses temples,
- Ainsi que
les fid�les qui seront pers�cut�s pour le nom du Seigneur des esprits.
Chapitre 47
- En ce
jour-l�, les pri�res des saints monteront de la terre jusqu�au pied du
tr�ne du Seigneur des esprits.
- Dans ce
jour, les saints qui habitent au-dessus des cieux se rassembleront, et
d�une voix unanime, ils prieront, ils supplieront, ils c�l�breront, ils
loueront, ils exalteront le nom du Seigneur des esprits, � cause du sang
des justes, r�pandu pour lui ; et ces pri�res des justes s��l�veront
incessamment vers le tr�ne du Seigneur des esprits, afin qu�il leur rende
enfin justice, et que sa patience pour les m�chants ne soit point
�ternelle.
- Dans ce temps,
je vis l�Ancien des jours, assis sur le tr�ne de sa gloire. Le livre de la
vie �tait ouvert devant lui, et toutes les puissances du ciel se tinrent
debout devant lui et autour de lui.
- Alors les
coeurs des saints �taient inond�s de joie, parce que le temps de la
justice �tait arriv�, que la pri�re des saints avait
�t� entendue, et que le sang des justes avait �t� appr�ci� par le Seigneur
des esprits.
Chapitre 48
1.
Dans ce temps-l�, j�aper�us la source de la justice, qui ne
tarissait jamais, et d�o� s��manaient une multitude de petits ruisseaux, qui
�taient les ruisseaux de la sagesse. C�est l� que tous ceux qui avaient soif
venaient boire, et ils se trouvaient soudain remplis de sagesse, et ils
faisaient leur demeure avec les justes, les �lus et les saints.
- Et �
cette heure, le Fils de l�homme fut invoqu� devant le Seigneur des
esprits, et son nom devant l�Ancien des jours.
- Et avant
la cr�ation du soleil et des astres, avant que les �toiles ne fussent
form�es au firmament, on invoquait le nom du Fils de l�homme devant le
Seigneur des esprits. Il sera le b�ton des justes et des saints, il s�appuieront sur lui, et ils ne seront point
�branl�s ; il sera la lumi�re des nations.
- Il sera
l�esp�rance de ceux dont le coeur est dans l�angoisse. Tous ceux qui
habitent sur la terre se prosterneront devant lui, et l�adoreront ; ils le
c�l�breront, ils le loueront ; ils chanteront les louanges du Seigneur des
esprits.
- Ainsi l��lu et le Myst�rieux a �t�
engendr�, avant la cr�ation du monde, et son existence n�aura point de
fin.
- Il vit en
sa pr�sence, et il a r�v�l� aux saints et aux justes la sagesse du
Seigneur des esprits : car c�est lui qui leur conserve la portion de leur
h�ritage. Car ils ont ha� et repouss� loin d�eux ce monde d�iniquit�, ils
ont d�test� ses oeuvres et ses voies, et n�ont voulu invoquer que le nom
du Seigneur des esprits.
- Aussi
c�est par ce nom qu�ils seront sauv�s, et sa volont� sera leur vie. Dans
ces jours-l�, les rois et les puissants de la terre qui auront conquis le
monde par la force de leurs bras, seront humili�s.
- Car au
jour de l�anxi�t� et du trouble, leurs �mes ne seront point sauv�es, mais
ils seront soumis � ceux que j�ai choisis.
- Je les
jetterai comme on jette la paille dans le feu, comme on pr�cipite le plomb
dans l�eau. Ils br�leront en pr�sence des justes, ils seront submerg�s aux
yeux des saints, et on n�en trouvera pas m�me la dixi�me partie.
- Mais au
jour de leur trouble, la paix r�gnera sur la terre.
- Ils
tomberont en sa pr�sence, et ne se rel�veront plus ; et il n�y aura
personne qui puisse l�arracher de ses mains et le secourir ; car ils ont
repouss� le Seigneur des esprits et son Messie. Que le nom du Seigneur des
esprits soit b�ni.
Chapitre 48
1.
La sagesse s��coule comme de l�eau, et la gloire devant lui est
intarissable dans tous les si�cles des si�cles, car il est puissant dans tous
les myst�res de la justice.
- Mais
l�iniquit� passe comme l�ombre, pour elle point de demeure stable, car l�Elu se tient debout devant le Seigneur des esprits, et
sa gloire dure dans les si�cles des si�cles, et sa puissance est
�ternelle.
- Avec lui
habite l�esprit de la sagesse et de l�intelligence, l�esprit de savoir et
de puissance, les esprits de ceux qui dorment dans la justice : il juge et
discerne les choses les plus cach�es.
- Personne
ne peut prononcer un seul mot devant lui, car l�Elu
est devant la face du Seigneur des esprits, selon son bon plaisir.
Chapitre 49
1.
Dans ces jours, les saints et les �lus auront leur tour. La
lumi�re du jour habitera en eux, et la splendeur et la gloire les illuminera.
- Dans les
jours de trouble, tous les maux fondront sur les p�cheurs, mais les justes
triompheront au nom du Seigneur des esprits.
- D�autres
comprendront enfin qu�il leur faut se repentir et en finir avec les
oeuvres mauvaises de leurs mains ; ils comprendront qu�ils n�ont pas �
attendre de louanges devant le Seigneur des esprits, mais qu�ils peuvent
encore �tre sauv�s par son nom. Le Seigneurs des esprits exercera sa
mis�ricorde sur eux ; car, grande est sa cl�mence et la justice est en ses
jugements, et il n�y a point d�iniquit�. Aussi quiconque ne fera point
p�nitence, p�rira.
- Non, ils
n�auront plus de gr�ce � attendre de moi, dit le Seigneur.
Chapitre 50
1.
Dans ces jours-l�, la terre rendra de son sein et l�enfer du
sien ce qu�ils ont re�u, et l�ab�me rendra ce dont il est redevable.
- Ils
s�parera les justes et les saints des m�chants, car ce sera pour
les premiers des jours de gr�ce et de salut.
- Dans ces
jours, l�Elu si�gera sur son tr�ne, et tous les
secrets de la sagesse et de l�intelligence s��chapperont de sa bouche ;
car le Seigneur des esprits l�a dot� d�une gloire �ternelle.
- Dans ces
jours, les montagnes tressailleront comme des
b�liers, et les collines bondiront comme des agneaux rassasi�s de lait, et
les justes seront des anges dans le ciel.
- Leur
visage resplendira d�une joie ravissante ; car dans ces jours, l�Elu sera exalt� ; la terre tressaillera
d�all�gresse, les justes l�habiteront, et les �lus la fouleront de leurs
pieds innocents.
Chapitre 51
1.
Apr�s ce temps, dans le lieu m�me o� j�avais vu tant de
myst�res, je fus enlev� par un tourbillon et emport� vers l�occident.
- L�, mes
yeux aper�urent les secrets du ciel et ceux de la terre ; une montagne de
fer, une montagne d�airain, une montagne d�argent, une montagne d�or, une
montagne d�un m�tal liquide, enfin une montagne de plomb.
- Et
j�interrogeai l�ange qui �tait avec moi, et je lui dis ; Que signifient
ces choses que je viens d�apercevoir ?
- Et l�ange
me r�pondit : Toutes ces choses que tu as vues, regardent l�empire du
Messie, et sont un symbole de son r�gne et de sa puissance sur la terre.
- Et cette
ange de paix me r�pondit encore : Patience encore un peu de temps, et tu
verras, et il te sera r�v�l� toutes les choses qu�a d�cr�t�es la sagesse
du Seigneur des esprits. Ces montagnes que tu as aper�ues, et qui sont
l�une d�airain, l�autre de fer, la troisi�me d�argent, la quatri�me d�or,
la cinqui�me d�un m�tal liquide, la sixi�me enfin, de plomb ; toutes ces
montagnes, dis-je, seront en la pr�sence de l�Elu,
comme un g�teau de miel devant une fournaise ardente, ou comme l�eau qui
coule du haut d�une montagne ; elles tomberont � ses pieds.
- Dans ces jours-l�, les hommes ne trouveront leur
salut ni dans l�or ni l�argent.
- Ils ne
pourront ni fuir ni se d�fendre.
- Alors il
n�y aura plus d�armes � fabriquer avec l�airain ni de cuirasse pour
prot�ger la poitrine.
- Le fer
deviendra inutile : cela m�me ne servira � rien qui ne se rouille ni ne
s�use, et le plomb ne sera plus recherch�.
- Tout sera
rejet�, tout sera effac� de dessus la terre, quand l�Elu
appara�tra en la pr�sence du Seigneur des esprits.
Chapitre 52
1.
Alors, mes yeux aper�urent une vall�e profonde dont l�entr�e
�tait vaste et spacieuse.
- Tous ceux
qui habitent sur la terre, dans la mer et dans les �les, y apporteront
leurs tributs et leurs pr�sents, et cependant rien ne pourra en combler la
profondeur. Leurs mains commettront l�iniquit�. Tout ce que les nobles
labeurs des justes auront produits, les p�cheurs le d�voreront
honteusement. Mais ils p�riront de la face du Seigneur des esprits, et de
la face de la terre elle-m�me. Quant aux justes ils se rel�veront et ils
vivront dans tous les si�cles des si�cles.
- Je vis
les anges des ch�timents qui y habitaient et qui pr�paraient les
instruments de Satan.
- Alors j�int�rrogeai l�ange de la paix, qui �tait avec moi, et
je lui demandai pour qui ces instruments ?
- Il me
r�pondit : Ils sont pr�par�s pour les rois et les puissants de la terre ;
c�est par l� qu�ils doivent p�rir.
- Ensuite
appara�tra le temple auguste o� les �lus et les justes se r�uniront pour
ne plus se s�parer, par la vertu du nom du Seigneur des esprits.
- Ces
montagnes ne subsisteront point en sa pr�sence, pas plus que la terre et
les collines ; mais elles s��couleront devant lui comme des sources d�eau
vive. Les justes seront alors d�livr�s des pers�cutions des p�cheurs.
Chapitre 53
1.
Alors je vis une autre partie de la terre, vers laquelle je me
tournai, et j�aper�us une vall�e profonde tout embras�e.
- A cette
vall�e les rois et les puissants �taient conduits.
- L�, mes
yeux virent des instruments de supplice, des cha�nes d�un fer sans
pesanteur.
- Alors j�int�rrogeai l�ange de paix qui �tait avec moi, et je
lui dis : Pour qui r�serve-t-on ces cha�nes et ces instruments de supplice
?
- Il me
r�pondit : Tous ces tourments sont pr�par�s pour l�arm�e d�Azazyel ; c�est l� que ses soldats impies seront
pr�cipit�s sur des pierres aigu�s ; ainsi le veut le Seigneur des arm�es.
- Quant �
Michel, Gabriel, Rapha�l et Phanuel, ils seront
confirm�s en ce jour ; et ils seront charg�s de jeter dans la fournaise
ardente les anges rebelles ; c�est ainsi que sera veng� le Seigneur des
esprits ; c�est ainsi que leurs crimes seront punis ; car ils se sont
faits les ministres et les serviteurs de Satan, ils sont devenus les
s�ducteurs de ceux qui demeurent sur la terre.
- En ce
jour, le Seigneur donnera le signal du supplice ; les r�servoirs d�eau qui
sont sur le ciel, s�ouvriront ainsi que les sources qui sont sous le ciel
et sous la terre.
- Toutes
les eaux, tant sup�rieures qu�inf�rieures, seront confondues.
- L�eau
sup�rieure remplira le r�le de l�homme.
- L�eau
inf�rieure, celui de la femme ; tous ceux qui habitent la terre, tous ceux
qui habitent sur les confins du ciel, tous, dis-je, seront extermin�s.
- Ils
comprendront, par la grandeur du ch�timent, la grandeur de leur iniquit�,
et ils p�riront.
Chapitre 54
1.
Et puis l�Ancien des jours se repentit, et il dit : C�est en
vain que j�ai d�truit tous les habitants de la terre.
- Et il
jura par son grand nom, en disant : Non, je n�agirai plus ainsi avec les
habitants de la terre.
- Mais je
placerai un signe dans le ciel, et il sera un t�moin entre eux et moi,
pour l��ternit�, pour tout le temps que durera le ciel et la terre.
- De plus,
voici ce que j�ai r�solu : si je veux les surprendre, je me servirai des
anges comme d�instruments de vengeance, au jour de l�affliction et du
trouble, et ma col�re s�appesantira sur eux, dit le Seigneur des esprits.
- O rois, �
puissants de ce monde, vous verrez mon Elu assis
sur le tr�ne de ma gloire ; il jugera Azazyel,
tous ses complices et toutes ses cohortes, au nom du Seigneur des esprits.
- L� je vis
les compagnies des anges au milieu des supplices, enferm�s dans des rets
de fer et d�airain. Alors, je demandai � l�ange de paix qui �tait avec moi
: Vers qui vont tous ces prisonniers ?
- Il me dit
: Vers chacun de leurs �lus et enfants bien-aim�s, afin qu�ils soient tous
pr�cipit�s dans les profondeurs de la vall�e.
- Et cette
vall�e sera remplie de leurs �lus et de leurs bien-aim�s, dont les jours
sont termin�s, sans doute, mais dont les jours d�erreurs ne doivent point
finir.
- Alors les
princes se r�uniront et conspireront ensemble. Les principaux de l�Orient,
parmi les Parthes et les M�des, chasseront les rois, domin�s par l�esprit
de vertige et d�erreur. Ils les renverseront de leurs tr�nes, bondissant
comme des lions hors de leurs repaires, et comme des loups affam�s au
milieu des troupeaux.
- Ils
s�avanceront et fouleront sous leurs pas la terre de leurs �lus. La terre
de leurs �lus s��tendra devant eux ; l�aire, la voie et la ville de mon
juste arr�tera leurs coursiers. Ils se l�veront
pour se d�truire mutuellement ; leur droite sera fortifi�e et nul homme ne
reconna�tra son fr�re ou son ami.
- Ni son
p�re ni sa m�re, jusqu�� ce que le nombre des cadavres ait �t� compl�t�
par leur mort et leur ch�timent. Et ce sera justice.
- Dans ces
jours, l�ab�me ouvrira sa gueule d�vorante, et engloutira les p�cheurs qui
dispara�tront ainsi devant la face des �lus.
Chapitre 55
1.
Apr�s cela, j�aper�us une autre arm�e de chars, et ces chars
�taient pleins de guerriers.
- Port�s
sur l�aile des vents, ils venaient de l�Orient, de l�Occident et du Midi.
- On
entendait au loin le bruit de leurs chars roulant.
- Et ce
bruit �tait si grand, que les saints l�entendirent du ciel ; les colonnes
et les fondements de la terre en furent �branl�es,
et le bruit retentit en m�me temps des extr�mit�s de la terre jusqu��
celles du ciel.
- Alors
tous se prostern�rent et ador�rent le Seigneur des esprits.
- Ceci est
la fin de la deuxi�me parabole.
Chapitre 56
1.
Alors je commen�ai � produire la troisi�me parabole, au sujet
des justes et des �lus.
- Soyez
b�nis justes et �lus, car votre destin�e est glorieuse.
- Les
justes demeureront dans la lumi�re du soleil, et les �lus dans la lumi�re
de la vie �ternelle, de cette vie dont les jours n�ont point de d�clin ;
les jours des saints ne seront point compt�s ; ils ont cherch� la lumi�re,
ils ont trouv� la justice du Seigneur des esprits.
- Paix soit
donc aux saints par le Seigneur du monde.
- D�s ce
moment, on dira que les justes cherchent dans le ciel les secrets de la
justice, et la part d�h�ritage que la foi leur promet. Car ils se sont
lev�s comme le soleil sur la terre et les t�n�bres ont disparu. L�, il y
aura une lumi�re sans fin, et des jours innombrables. Les t�n�bres seront
dissip�es, et la lumi�re grandira devant le Seigneur des esprits ; la
lumi�re de la justice brillera sur eux d�un �clat sans pareil.
Chapitre 57
1.
Dans ces jours-l� mes yeux aper�urent les secrets des �clairs
et des foudres et leur jugement.
- Ils
brillent tant�t pour b�nir tant�t pour maudire, suivant la volont� du
Seigneur des esprits.
- Je vis
aussi les secrets du tonnerre, quand il tonne dans le ciel, et que la
terre en retentit.
- Je vis
encore les habitations de la terre. Quant au tonnerre, si parfois il
gronde pour annoncer la paix et pour b�nir, il gronde aussi souvent pour
les mal�dictions, suivant la volont� du Seigneur des esprits.
- Ensuite
je compris tous les secrets des foudres et des �clairs. L�un et l�autre
annoncent au monde la b�n�diction et la fertilit�.
Chapitre 58
1.
Au quatorzi�me jour du septi�me mois de la cinq centi�me ann�e
de la vie d�Enoch, je vis dans cette parabole que le
ciel des cieux fut �branl�, et que les puissances tr�s �lev�es, que des
milliers de milliers et des myriades de myriades d�anges �taient dans une tr�s
grande agitation. Et en regardant, je vis l�Ancien des jours assis sur son
tr�ne de gloire, et entour� des anges et des saints. Je fus saisi d�une grande
frayeur, et comme frapp� de stup�faction ; mes jambes se d�rob�rent sous moi,
et je tombai prostern� la face contre terre. Alors l�ange saint Michel, autre
saint ange, fut envoy� pour me relever.
- Et quand
je fus debout, je repris les sens que j�avais perdus, ne pouvant supporter
cette vision trop forte pour ma faiblesse, et les agitations et ce
tressaillement du ciel.
- Alors
saint Michel me dit : Pourquoi te troubles-tu de cette vision ?
- Jusqu�aujourd�hui,
c��tait le temps de sa mis�ricorde et il a �t� mis�ricordieux et patient
envers les habitants de la terre.
- Mais
quand viendront le jour et les puissances, le ch�timent et le jugement que
le Seigneur des esprits a pr�par�s pour ceux qui s�inclinent devant le
jugement de la justice et pour ceux qui nient le jugement de la justice et
pour ceux qui prononcent son nom en vain :
- Ce jour
sera pour les �lus un jour d�alliance, pour les p�cheurs un jour de
ch�timent.
- Dans ce
jour on fera sortir pour se repa�tre des m�chants deux monstres, l�un
m�le, l�autre femelle ; la femelle s�appelle L�viathan ; il habite dans
les entrailles de la mer, sur les sources des eaux.
- Le
monstre m�le se nomme Behemoth ; il roule dans
un d�sert invisible ses replis tortueux.
- Son nom
�tait Dendagin � l�orient du jardin o�
habiteront les �lus et les justes, et o� fut plac� mon a�eul, le septi�me
apr�s Adam, le premier homme cr�� par le Seigneur des esprits.
- Alors je
demandai � l�autre ange qu�il me montre la puissance de ces monstres, et
comment ils avaient �t� s�par�s dans le m�me jour pour �tre pr�cipit�s,
l�un dans le fond de la mer, l�autre dans le fond d�un d�sert.
- Et il me
dit : O fils de l�homme, tu veux savoir les choses myst�rieuses et
cach�es.
- Et l�ange
de la paix qui �tait avec moi me dit : Ces deux monstres sont des
cr�atures de la puissance divine, ils doivent d�vorer ceux qu�aura punis
la vengeance de Dieu.
- Alors les
enfants tomberont avec leurs m�res, les fils avec leurs p�res.
- Et ils
recevront le ch�timent qu�ils auront m�rit�, et la justice de Dieu sera
satisfaite, mais apr�s ce jugement viendra l�heure de la mis�ricorde et de
la longanimit�.
Chapitre 59
- Alors
l�autre ange qui �tait avec moi, me parla,
- Et me
r�v�la les premiers et les derniers secrets sur le ciel et sur la terre,
- Sur les
confins du ciel, et dans ses fondements, dans les r�ceptacles des vents ;
- Il montra
comment leurs souffles sont divis�s et pes�s, comment les vents et les
fontaines sont class�s, d�apr�s leur �nergie et leur abondance.
- Il me fit
voir l��clat de la lumi�re de la lune, c�est une puissance de justice ;
comment des �toiles se subdivisent entre elles, et quel nom est propre �
chacune.
- Il me
montra encore les tonnerres distingu�s aussi entre eux, par le poids, par
leur �nergie, par leur puissance.
- Je vis
l�ob�issance de ces fl�aux c�lestes � sa divine volont�. J�appris que la
lumi�re ne se s�parait point de la foudre, et quoique l�un et l�autre
soient unis par des esprits diff�rents, ils n�en sont pas moins
ins�parables.
- Car quand
la foudre sillonne la nue, le tonnerre gronde, mais leurs esprits
s�arr�tent au moment opportun, et font un juste �quilibre ; leurs tr�sors
sont aussi nombreux que les grains de sable. L�un et l�autre s�apaisent
quand il le faut, et suivant les circonstances, ils compriment leurs
forces ou ils les d�cha�nent.
- �galement
l�esprit de la mer est puissant et fort, et de m�me qu�une puissance
prodigieuse la retire en arri�re avec une bride, de m�me elle est chass�e
en avant et dispers�e contre les montagnes. L�esprit des frimas, c�est son
ange ; l�esprit de la gr�le est un bon ange ainsi que l�esprit de la
neige, � cause de sa force, et il y a en elle principalement un esprit qui
en fait �lever comme de la fum�e, et son nom est fra�cheur.
- L�esprit
des nuages n�habite point avec ceux dont je viens de parler, mais il a sa
demeure particuli�re ; sa marche s�op�re dans la splendeur,
- Dans la
lumi�re et dans les t�n�bres, dans l�hiver et dans l��t� son s�jour est
splendide, et son ange est toujours lumineux.
- L�esprit
de la ros�e fait sa demeure sur les confins m�mes des cieux, son s�jour
est voisin de celui de la pluie ; son empire s�exerce pendant l�hiver,
pendant l��t�. Quant aux nuages, voici leur origine : une premi�re
nu�e est produite, elle s�en adjoint plusieurs autres ; bient�t elles
s�amoncellent portant la pluie dans leurs humides flancs ; alors l�ange
appara�t, il ouvre les tr�sors sup�rieurs, et la pluie est ainsi cr��e.
- M�me
chose arrive quand la pluie se r�pand sur la face de la terre, qu�elle va
se r�unir � toutes les eaux qui coulent dans son sein, apr�s l�avoir
f�cond�e ; car les eaux sont la nourriture de la terre, telle est la
volont� du Tr�s-Haut.
- Voil�
pourquoi il y a des limites � la pluie et les anges qui y proc�dent, la
r�partissent avec une juste mesure.
- Je vis
toutes ces merveilles, aussi bien que le jardin des justes.
Chapitre 60
1.
Dans ces jours je vis des anges qui tenaient de longues cordes,
et qui, port�s sur leurs ailes l�g�res, volaient vers le septentrion.
- Et je
demandai � l�ange pourquoi ils avaient en mains ces longues cordes, et
pourquoi ils s��taient envol�s. Il me r�pondit : Ils sont all�s
mesurer.
- L�ange
qui �tait avec moi, me dit encore : Ce sont les mesures des justes ;
ils apporteront les cordes des justes, afin qu�ils s�appuient sur le nom
du Seigneur des esprits � jamais.
- Les �lus
commenceront � habiter avec l�Elu.
- Voil� les
mesures qui seront donn�es � la foi, et qui confirmeront la parole de la
justice.
- Ces
mesures r�v�leront tous les secrets dans les profondeurs de la terre.
- Et il
arrivera que ceux qui ont p�ri dans le d�sert, qui ont
�t� d�vor�s par les poissons de la mer ou par les b�tes sauvages
reviendront pleins d�esp�rance dans le jour de l�Elu
; car personne ne p�rira en la pr�sence du Seigneur des esprits, personne
ne peut p�rir.
- Et tous
ceux qui �taient dans le ciel, ont re�u l�empire et la jouissance ; la
gloire et la splendeur.
- Ils
loueront par leur voix l�Elu de Dieu, et ils
l�exalteront et le loueront avec sagesse, et ils feront voir leur sagesse
dans la parole et dans l�esprit de la vie.
- Alors le
Seigneur des esprits pla�a son �lu sur le tr�ne de sa gloire.
- Pour
qu�il juge toutes les oeuvres des saints, du haut des cieux, et p�se leurs
actions dans la balance de la justice. Et quand il �l�vera sa face pour
discerner les voies secr�tes, qu�ils ont suivies, confiant dans le nom du
Seigneur des esprits, et leurs progr�s dans les sentiers de la justice.
- Tous
r�uniront leurs voix, le b�niront, le loueront, l�exalteront, le
c�l�breront au nom du Seigneur des esprits.
- Et il
appellera � son tribunal toutes les puissances des airs et tous les
saints, les ch�rubins, les s�raphins et les ophanims,
tous les anges de la puissance, tous les anges des dominations,
c�est-�-dire les anges de l�Elu, et les autres
puissances, qui au premier jour planaient sur les eaux.
- D�une
voix unanime ils les exalteront, les b�niront, les loueront, les
c�l�breront, les magnifieront ces esprits de foi, ces esprits de sagesse
et de patience, ces esprits de cl�mence, ces esprits de justice et de
paix, ces esprits de bienveillance ; tous s��crieront � la fois :
B�ni sot-il ; que le nom du Seigneur des esprits soit b�ni. Tous ceux qui
ne dorment point, le loueront dans les cieux.
- Tous le
loueront, les saints dans le ciel, les �lus qui vivent dans le jardin, et
tout esprit de lumi�re, capable de b�nir, de louer, d�exalter, de c�l�brer
ton sacr� nom ; toute chair, toute puissance, louera et c�l�brere ton nom dans les si�cles des si�cles.
- Car la
mis�ricorde du Seigneur des esprits est grande, grande est sa patience, et
il a r�v�l� ses oeuvres, sa puissance, et tout ce qu�il est aux saints et
aux �lus, au nom du Seigneur des esprits.
Chapitre 61
1.
Le Seigneur a command� aux rois, aux princes, aux puissants, �
tous ceux qui habitent sur la terre, en disant : Ouvrez les yeux, levez au
ciel vos fronts, et essayer de comprendre l�Elu.
- Et le
Seigneur des esprits si�geait sur son tr�ne de gloire.
- Et
l�esprit de justice �tait r�pandu autour de lui.
- Le verbe
de sa bouche exterminera tous les p�cheurs et tous les impies ; aucun
d�eux ne subsistera devant lui.
- Dans ce jours les rois, les princes, les puissants, et ceux
qui poss�dent la terre se l�veront, verront, et comprendront ; ils le
verront assis sur son tr�ne de gloire, et devant lui les saints qu�il
jugera dans sa justice.
- Et rien
de ce qui sera dit devant lui, ne sera vain.
- Alors le
trouble les saisira, ils seront semblables � une femme surprise par les
douleurs de l�enfantement, dont le travail est p�nible, dont la d�livrance
est difficile.
- Ils se
regarderont les uns les autres ; et dans leur stupeur ils baisseront
le visage.
- Et ils
seront frapp�s d�effroi quand ils verront le Fils de la femme assis sur
son tr�ne de gloire.
- Alors les
rois, les princes, et tous ceux qui poss�dent la terre, c�l�breront celui
qui les gouverne tous, celui qui �tait cach�. Car depuis le commencement
le Fils de l�homme �tait cach� ; le Tr�s-Haut le retenait en pr�sence de
sa puissance et ne le r�v�lait qu�aux �lus.
- C�est lui
qui a rassembl� les saints et les �lus ; aussi tous les �lus seront-ils
devant lui en ce jour.
- Tous les
rois, les princes, les puissants, et ceux qui gouvernent sur la terre, se
prosterneront devant lui, et l�adoreront.
- Ils
mettront leur esp�rance dans le Fils de l�homme, ils lui adresseront leurs
pri�res, et invoqueront sa mis�ricorde.
- Alors le
Seigneur des esprits se h�tera de les chasser de sa pr�sence. Leurs
visages seront alors pleins de confusion, et se couvriront de t�n�bres
�paisses. Puis les anges des ch�timents c�lestes les saisiront, et la
vengeance de Dieu s�appesantira sur ceux qui ont pers�cut� ses enfants et
ses saints. Exemple terrible pour les saints et pour les �lus, qui se
r�jouiront de cette justice infinie ; car la col�re du Seigneur des
esprits pers�v�rera sur eux.
- Alors le
glaive du Seigneur des esprits se rassasiera du sang des m�chants ; mais
les saints et les �lus seront sauv�s dans ce jour, et n�auront plus devant
les yeux le spectacle des m�chants et des impies.
- Le
Seigneur des esprits planera seul d�sormais sur eux.
- Et ils
habiteront avec le Fils de l�homme, ils mangeront, ils dormiront, ils se
l�veront avec lui dans les si�cles des si�cles.
- Les
saints et les �lus s��l�veront de la terre ; ils cesseront de baisser les
yeux, en signe de d�pendance et d�humilit� ; ils seront rev�tus d�un
v�tement de vie. Ce v�tement de vie leur est commun avec le Seigneur des
esprits : en sa pr�sence votre v�tement ne vieillira point et votre
gloire n�aura point de d�clin.
Chapitre 62
1.
Dans ces jours-l�, les rois, les puissants et ceux qui
poss�dent la terre, imploreront les anges des ch�timents c�lestes auxquels ils
auront �t� livr�s, de leur donner quelque repos, pour se prosterner devant le
Seigneur des esprits et pour l�adorer et confesser leurs p�ch�s.
- Ils
loueront et c�l�breront le Seigneur des esprits, en disant : B�ni
soit le Seigneur des esprits, le Roi des rois, le Prince des princes, le
Seigneur des seigneurs, le Seigneur de la gloire, le Seigneur de la
sagesse.
- Il mettra
au jour tout ce qui est secret.
- Ta
puissance est dans les si�cles des si�cles, ainsi que ta gloire.
- Tes
secrets sont profonds et innombrables, et ta justice est incommensurable.
- Ah ! nous
voyons maintenant qu�il nous faut c�l�brer et louer le Roi des rois, celui
qui est le ma�tre absolu de toutes choses.
- Et ils
diront : Qui nous a donn� quelque soulagement � nos maux pour
c�l�brer, pour louer, pour b�nir, pour confesser nos p�ch�s et nos crimes
en pr�sence de sa gloire ?
- Le
soulagement que nous demandons est de quelques instants, et cependant nous
ne pouvons l�obtenir ; notre lumi�re s�est �teinte pour l��ternit�, et les
t�n�bres nous environnent � jamais.
- Car nous
ne l�avons pas confess�, nous n�avons pas c�l�br� le nom du Roi des rois,
nous n�avons pas glorifi� le Seigneur dans toutes ses oeuvres ; mais nous
avons mis notre confiance dans notre puissance et dans le sceptre de notre
gloire.
- Aussi, au
jour de la douleur et de l�effroi, il ne nous sauvera pas, et nous ne
trouverons point de repos. Nous le comprenons maintenant, le Seigneur est
fid�le dans toutes ses oeuvres, dans tous ses jugements, dans sa justice.
- Dans ses
jugements, il ne fait point acception de personne ; et voici que nous
sommes repouss�s loin de sa pr�sence, � cause de nos mauvaise oeuvres.
- Nos
p�ch�s ne sont que trop bien pes�s !
- Puis ils
se diront les uns aux autres : Nos �mes se sont rassasi�es des
richesses de l�iniquit�.
- Et voici
qu�elles ne nous sont d�aucun secours dans ce moment que nous descendons
dans les flammes de l�enfer.
- Alors
leurs visages seront remplis de t�n�bres et de confusion en pr�sence du
Fils de l�homme ; et ils seront repouss�s loin de lui, car devant lui le
glaive de la justice se dressera pour les exterminer.
- Et le
Seigneur a dit : Voil� ce qu�a d�cr�t� ma justice contre les princes,
les rois, les puissants, et ceux qui poss�dent la terre.
Chapitre 63
1.
Je vis encore d�autres visions dans ce lieu d�sert. J�entendis
la voix de l�ange qui disait : Voici les anges qui sont descendus du ciel
sur la terre, qui ont r�v�l� les secrets aux fils des l�hommes, et leur ont
enseign� � conna�tre l�iniquit�.
Chapitre 64
- Dans ce
temps-l�, No� vit la terre s�incliner et menacer ruine.
- C�est
pourquoi il se mit en route et se dirigea vers les limites de la terre, du
c�t� de l�habitation de son a�eul Enoch.
- Et No�
s��cria trois fois d�une voix am�re : �coute-moi, �coute-moi,
�coute-moi ! Et il lui dit : Dis-moi ce qui se passe sur la terre,
car elle para�t souffrir et �tre violemment tourment�e; assur�ment je
p�rirai avec elle.
- En effet,
il y avait une grande pertubation sur la terre,
et une voix fut entendue du ciel. Je tombai la face contre terre ; alors
mon a�eul Enoch vint et se tint devant moi.
- Et il me
dit : Pourquoi m�as-tu appel� d�une voix si am�re et si lamentable ?
- Le
Seigneur a d�cid� dans sa justice que tous les habitants de la terre
p�riraient, parce qu�ils connaissaient tous les secrets des anges, qu�ils
ont en leurs mains la puissance ennemie des d�mons, la puissance de la
magie, et ceux qui fondent des idoles sur toute la terre.
- Ils
savent comment l�argent se tire de la poussi�re de la terre, comment il
existe dans le sol des lames m�talliques ; car le plomb et l��tain ne sont
point les fruits de la terre ; il faut aller les chercher jusque dans ses
entrailles.
- Et un
ange a �t� pr�pos� � leur garde, qui s�est laiss� corrompre.
- Alors mon
a�eul Enoch me prit par la main, et, me
relevant, il me dit : Va ! car j�ai consult� le Seigneur sur cette
perturbation de la terre, et il m�a r�pondu : Ils ont rempli la coupe
de leur impi�t�, et ma justice crie vengeance ! Ils ont consult� les
lunes, et ils ont connu que la terre devrait p�rir avec tous ses
habitants. Ils ne trouveront point de refuge dans l'�ternit�.
- Ils ont
d�couvert des secrets qu�ils ne devaient point conna�tre ; voil� pourquoi
ils seront jug�s ; mais pour toi, mon fils, le Seigneur des esprits
conna�t ta puret� et ton innocence ; il sait que tu bl�mes la r�v�lation
des secrets.
- Le
Seigneur, le Saint par excellence, a conserv� ton nom au milieu de celui
des saints ; il te conservera pur de la corruption des habitants de la
terre. Il te donnera � tes descendants des royaumes et une grande gloire,
et il na�tra de toi une race de justes et de saints dont le nombre sera
infini.
Chapitre 65
1.
Apr�s cela, il me montra les anges des ch�timents c�lestes, qui
se disposaient � venir donner aux eaux de la terre toute leur violence,
- Afin
qu�elles servissent � la justice de Dieu et qu�elles fissent le supplice
m�rit� de tous ceux qui habitent la terre.
- Et le
Seigneur des esprits d�fendit aux anges de porter
aucun secours aux hommes.
- Car ces
anges pr�sidaient � la puissance des eaux. Alors je me retirai de la
pr�sence d�Enoch.
Chapitre 66
1.
Dans ces jours-l�, la parole de Dieu se fit entendre � mon
oreille ; elle disait : No� voici : ton existence est mont�e jusqu��
moi, existence pure de crime, existence pleine d�amour et de justice.
- D�j� les
anges �l�vent des prisons ; et d�s qu�ils auront termin� cette t�che,
j��tendrai ma main, et je te conserverai.
- De toi
sortira une semence de vie, qui renouvellera la terre ; afin qu�elle ne
reste pas vide. Je confirmerai ta race devant moi, et la race de ceux qui
habiteront avec toi sera b�ni et se multipliera sur la face de la terre,
par la vertu du nom du Seigneur.
- Quant aux
anges qui ont commis l�iniquit�, ils seront enferm�s et jet�s dans cette
vall�e ardente, que mon a�eul Enoch m�a montr�e
vers l�occident, o� il y avait des montagnes d�or, d�argent, de fer, de
m�tal liquide et d��tain.
- J�ai vu
cette vall�e, et il y avait une grande confusion ; et les eaux en
jaillissaient.
- Et apr�s
que tout cela fut fait, il s�exhala, d�une masse fluide de feu, une forte
odeur de soufre, avec des eaux jaillissantes, et la vall�e des anges
coupables de s�duction br�lait sous cette terre.
- Dans
cette vall�e il coulait aussi des fleuves de feu, dans lesquels �taient
pr�cipit�s les anges, qui avaient �gar� les habitants de la terre.
- En ces
jours-l�, elles serviront de gu�rison de l��me et du corps aux rois, aux
puissants, aux grands et � ceux qui habitent la terre, et, d�un autre
c�t�, elles serviront pour la condamnation de l�esprit.
- Leur
esprit sera tout entier aux plaisirs, afin qu�ils soient jug�s dans leurs
corps, parce qu�ils ont m�connu le Seigneur des esprits, et que tout en
pr�voyant le ch�timent qui les menace, ils n�en invoquent pas davantage
son saint nom.
- Et comme
leurs corps subiront un supplice terrible, de m�me aussi leurs �mes auront
� supporter une punition �ternelle.
- Car la
parole du Seigneur des esprits a toujours son effet.
- Son
jugement fondra sur eux, parce qu�ils se sont confi�s dans les volupt�s de
leurs corps, et qu�ils ont ni� le Seigneur des esprits.
- Dans ces
jours les eaux de cette vall�e seront chang�es ; quand les anges seront
jug�s, l�ardeur de ces sources prendra une intensit� nouvelle.
- Et quand
les anges monteront, les eaux de ces sources se refroidiront apr�s s��tre
�chauff�es. Alors j�entendis saint Michel qui me disait : Le jugement
que subiront les anges menace �galement les rois, les princes et ceux qui
poss�dent la terre.
- Car ces
eaux, en donnant la vie aux esprits des anges, donneront la mort � leur
corps. Mais ils ne comprendront pas, ils ne croiront pas que ces eaux
rafra�chissantes puissent se changer en un brasier ardent, qui br�lera
pendant toute l��ternit�.
Chapitre 67
- Apr�s
cela mon a�eul Enoch me donna la connaissance de
tous les secrets contenus dans son live, et m�expliqua les paraboles qui
lui avaient �t� r�v�l�es, me les d�v�loppant au
milieu des paroles du livre.
- Dans ce
temps saint Michel r�pondit et dit � Rapha�l : Mon esprit se soul�ve
et s�irrite contre la s�v�rit� du jugement secret contre les anges ; qui
pourra supporter un jugement aussi terrible, qui ne sera jamais modifi�,
qui doit les perdre pour l��ternit� ?
- La
sentence a �t� prononc�e contre eux par ceux qui les ont fait sortir de
cette fa�on. Et il arriva que se tenant devant le Seigneur des esprits,
saint Michel r�pondit, et dit � saint Rapha�l : Quel coeur n�en
serait point �mu, quel esprit n�en aurait pas compassion ?
- Puis
saint Michel dit � saint Rapha�l : Je ne les d�fendrai point en
pr�sence du Seigneur des esprits ; car ils ont offens� le Seigneur des
esprits, en se conduisant comme des dieux ; aussi la justice supr�me
s�exercera sur eux pendant toute l��ternit�.
- Ni l�ange
innocent, ni l�homme n�en sentiront les effets ; mais ceux-l� seuls qui
sont coupables, et dont la punition sera �ternelle.
Chapitre 68
1.
Apr�s cela ils seront frapp�s de stupeur et d�effroi � cause du
jugement port� sur eux, en punition des r�v�lations qu�ils ont faites aux
habitants de la terre.
- Voici le
nom des coupables : le 1er de tous est Semi�z�,
le 2e Arstikif�, le 3e Arm�n,
le 4e Kakab�el, le 5e Tur-�l,
le 6e Rumi�t, le 7e Dan-�l,
le 8e Nukael, le 9e Bar�q-�l,
le 10e Azaz-�l, le 11e Armers,
le 12e Batar-i�l, le 13e Basasa�l,
le 14e Au�n-�l, le 15e Tur-i�l,
le 16e Sim�tisi�l, le 17e Ietar-�l,
le 18e Tum��l, le 19e Tar-�l,
le 20e Rum��l, le 21e Iz�z�el.
- Tels sont
les noms des princes des anges coupables. Voici maintenant les noms des
chefs de leurs centaines, de leurs cinquantaines et de leurs dizaines.
- Le nom du
premier est Yekum ; c�est celui qui s�duisit
tous les fils des saints anges, qui les poussa �
descendre sur terre, pour procr�er des enfants avec des �tres humains.
- Le nom du
second est Kesabel, qui inspira de mauvaises
pens�es aux fils des anges, et les poussa � souiller leurs corps en
s�accouplant avec les filles des hommes.
- Le nom du
troisi�me est Gadrel ; c�est lui qui a r�v�l�
aux fils des hommes les moyens de donner la mort.
- C�est lui
qui s�duisit Eve, et enseigna aux fils des
hommes les instruments qui donnent la mort, la cuirasse, le bouclier, le
glaive, et tout ce qui peut donner ou faire �viter la mort.
- Ces
instruments pass�rent de ses mains dans celles des habitants de la terre,
et ils y resteront � tout jamais.
- Le nom du
quatri�me est T�n�mue ; c�est lui qui r�v�la aux
fils des hommes l�amertume et la douceur.
- Et qui
leur d�couvrit tous les secrets de la fausse sagesse.
- Il leur
enseigna l��criture, et leur montra l�usage de l�encre et du papier.
- Aussi par
lui on a vu se multiplier ceux qui sont �gar�s dans leur vaine sagesse,
depuis le commencement du monde jusqu�� ce jour.
- Car les
hommes n�ont point �t� cr��s pour consigner leur croyance sur du papier au
moyen de l�encre.
- Ils ont
�t� cr��s pour imiter la puret� et la justice des anges.
- Ils
n�auraient point connu la mort, qui d�truit tout ; c�est pourquoi la
puissance me d�vore.
- Ils ne
p�rissent que par leur trop grande science.
- Le nom du
cinqui�me est Kasyade ; c�est lui qui a r�v�l�
aux enfants des hommes tous les arts diaboliques et mauvais.
- Ces
moyens inf�mes de tuer un enfant dans le sein de sa m�re, ces arts qui se
pratiquent par la morsure des serpents, par l��nergie, en plein midi, dans
la semence du serpent qu�on nomme Tabaet.
- Ceci est
le nombre de Kesbel, le principal serment que le
Tout-Puissant, du sein de sa gloire, a r�v�l�
aux saints.
- Son nom
est Beka. Celui-ci demanda � saint Michel de lui
montrer le nom secret, afin d�en avoir l�intelligence, et afin de rappeler
dans la m�moire le serment redoutable de Dieu ; et de faire trembler, � ce
nom et � ce serment, ceux qui ont r�v�l� aux hommes tous les secrets
dangereux.
- Tel est,
en effet, l�office magique de ce serment ; il est redoutable et sans
merci.
- Et il mit
ce serment d�Aka entre les mains de saint
Michel.
- Voici les
effets de ce serment :
- Par sa
vertu magique, le ciel a �t� suspendu avant la cr�ation du monde.
- Par lui,
la terre s�est �lev�e sur les eaux ; et des parties cach�es des collines
les sources limpides jaillissent depuis la cr�ation du monde jusqu�en
�ternit�.
- Par ce
serment, la mer a �t� fix�e dans ses limites, et sur ses fondements.
- Il a
plac� des grains de sable pour l�arr�ter au temps de sa fureur ; et jamais
elle ne pourra d�passer cette limite. Par ce serment redoutable, l�ab�me a
�t� creus�, et il conserve sa place � jamais.
- Par ce
serment, le soleil et la lune accomplissent chacun leur course p�riodique,
sans jamais s��carter de la voie qui leur a �t� trac�e.
- Par ce
serment, les �toiles suivent leur �ternelle route.
- Et quand
elles sont appel�es par leurs noms, elles r�pondent : Me voici !
- Par ce
m�me serment, les vents pr�sident aux eaux ; tous ont chacun leurs
esprits, qui �tablissent entre eux une heureuse harmonie.
- L� se
gardent les tr�sors des tonnerres et l��clat de la foudre.
- L� sont
conserv�s les tr�sors de la gr�le et de la glace, les tr�sors de la neige,
de la pluie et de la ros�e.
- Tous ces
anges conserveront et b�niront le nom du Seigneur des esprits.
- Ils le
c�l�breront par toute esp�ce de louange, et le Seigneur des esprits les
soutiendra, les encouragera dans ces actions de gr�ces, et ils loueront,
c�l�breront et exalteront le nom du Seigneur des esprits dans les si�cles
des si�cles.
- Et ce
serment a �t� confirm� sur eux, et leurs routes ont �t� trac�es, et rien
ne peut les emp�cher de les suivre.
- Grande
�tait leur joie.
- Ils le
b�nissaient, ils le c�l�braient, ils l�exaltaient, parce que le secret du
Fils de l�homme leur avait �t� r�v�l�.
- Et lui
si�geait sur le tr�ne de gloire ; et la principale partie du jugement lui
a �t� r�serv�e. Les p�cheurs s��vanouiront et seront extermin�s de la face
de la terre, et ceux qui les ont s�duits seront entour�s de cha�nes � tout
jamais.
- Selon le
degr� de leur corruption, ils seront livr�s � diff�rents supplices ; quant
� leurs oeuvres, elles s��vanouiront de la face de la terre, et d�sormais
il n�y aura plus de s�ducteurs, parce que le Fils de l�homme a paru assis
sur le tr�ne de gloire.
- Toue
iniquit� cessera, tout mal dispara�tra devant sa face, et la parole du
Fils de l�homme subsistera seule en pr�sence du Seigneur des esprits.
- Voil�
troisi�me parabole d�Enoch.
Chapitre 69
1.
Apr�s cela, le nom du Fils de l�homme, vivant avec le Seigneur
des esprits, fut exalt� par les habitants de la terre.
- Il fut
exalt� dans leurs chars, et fut c�l�br� au mileu
d�eux.
- Depuis ce
moment, je ne vais plus au mileu des enfants des
hommes, mais il me pla�a entre deux esprits, entre le septentrion et
l�occident, o� les anges avaient re�u des cordes pour mesurer le lieu
r�serv� aux justes et aux �lus.
- L� je vis
les premiers p�res, les saints qui habitaient dans ces beaux lieux pour
l��ternit�.
Chapitre 70
1.
Apr�s cela, mon esprit se cacha, s�envola dans les cieux.
J�aper�us les fils des saints anges marchant sur un feu ardent ; leurs
v�tements �taient blancs, et leurs visages transparents comme le cristal.
- Je vis
deux rivi�res d�un feu brillant comme l�hyacinthe.
- Alors je
me prosternai devant le Seigneur des esprits.
- Et
Michel, un des archanges, me prit par la main, me releva, et me conduisit
dans le sanctuaire myst�rieux de la cl�mence et de la justice.
- Il me
montra toutes les choses cach�es des limites du ciel, les r�ceptacles des
�toiles, des rayons lumineux, qui venaient �clairer les visages des
saints.
- Et il
cacha l�esprit d�Enoch dans le ciel des cieux.
- L�,
j�aper�us au milieu de la lumi�re, un �difice b�ti avec des pierres de
cristal.
- Et au
milieu de ces pierres, des langues d�un feu vivant ; mon esprit vit un
cercle, qui entourait l�habitation enflamm�e des quatre c�t�s, et des
fleuves de feu qui l�environnaient.
- Les
s�raphins, les ch�rubins et les ophanims se
tenaient debout tout autour. Ils ne dorment jamais ; mais ils gardent le
tr�ne de gloire.
- Et je vis
des anges innombrables, des milliers de milliers, des myriades de
myriades, qui entouraient cette habitation.
- Michel,
Rapha�l, Gabriel, Phanuel et les saints anges,
qui �taient dans les cieux sup�rieurs, y entraient et en sortaient.
Rapha�l et Gabriel sortaient de cette habitation, et une foule innombrable
de saints anges.
- Avec eux
alors apparaissait l�Ancien des jours, dont la t�te �tait blanche et pure
comme la laine, et dont le v�tement est impossible � d�crire.
- Alors je
me prosternai, et toute ma chair fut saisie d�un tremblement convulsif, et
mon esprit d�faillit.
- Et
j��levai la voix, pour le b�nir, le louer et le c�l�brer.
- Et les
louanges qui s��chappaient de ma bouche �taient agr�ables � l�Ancien des
jours.
- L�Ancien
des jours vint avec Michel et Gabriel, Rapha�l et Phanuel,
avec des milliers de milliers, des myriades de myriades, qu�il n��tait pas
possible de compter.
- Alors cet
ange s�approcha de moi et me salua en ces termes : <<Tu es le Fils
de l�homme, tu es n� pour la justice, et la justice s�est repos�e en toi.
- <<La
justice de l�Ancien des jours ne t�abandonnera pas.
- <<Il
l�a dit : Il fera descendre sur toi la paix, car la paix vient de
celui qui a cr�� le monde
- <<Et
elle reposera en toi � tout jamais.
- <<Tous
ceux qui seront, et qui marcheront dans les sentiers de la justice, te
feront cort�ge dans l��ternit�.
- <<Et
leur demeure sera aupr�s de toi, leurs destin�es seront confondues avec la
tienne, et elles n�en seront jamais s�par�es.
- <<Et
c�est ainsi qu�une longue suite de jours leur sera donn�e avec le Fils de
l�homme.
- <<La
paix sera pour les justes, la voie de sagesse aux saints, au nom du
Seigneur des esprits, dans tous les si�cles.
Chapitre 71
1.
Livre du cours des luminaires c�lestes, selon leurs ordres,
leurs �poques, leurs noms et les lieux o� ils commencent leur carri�re, et
leurs diff�rentes places, toutes choses qu�Uriel, le
saint ange qui �tait avec moi et qui les gouverne, m�expliqua tour � tour.
- Voici la
premi�re loi des luminaires. Le soleil, flambeau du jour, sort des portes
du ciel, situ�es � l�orient, et se couche � l�oppos�, par les portes du
ciel qui sont � l�occident.
- J�aper�us
six portes, par o� le soleil commence sa carri�re, et six portes par o� il
la finit.
- Par ces
m�mes portes la lune sort et entre �galement, et je vis ces princes des
luminaires, avec les astres qui les pr�c�dent, les six portes de leur
lever, les six portes de leur coucher.
- Toutes
ces portes se trouvent l�une apr�s l�autre dans le m�me alignement, et �
droite et � gauche se trouvent pratiqu�es des fen�tres.
- D�abord
on voit s�avancer le grand luminaire, qu�on appelle soleil, dont l�orbitre est comme l�orbitre
du ciel, et qui est tout resplendissant de feu et de flammes.
- Le vent
chasse le char sur lequel il est mont�.
- Mais
bient�t il s�incline vers le nord pour s�avancer vers l�orient ; il
tourne en passant par cette porte, il �claire cette partie du ciel.
- C�est
ainsi qu�il s�annonce dans sa carri�re le premier mois.
- Il part
par la quatri�me de ces portes qui est � l�orient.
- Et �
cette quatri�me porte qu�il franchit le premier mois, il y a douze
fen�tres ouvertes d�o� s��chappent des torrents de flammes, quand elles
s�ouvrent � l��poque qui leur est marqu�e.
- Lorsque
le soleil se l�ve dans le ciel, il passe par la quatri�me porte pendant
trente jours, et par la quatri�me porte du c�t� de l�occident il descend
en ligne droite.
- Apr�s ce
temps, les jours grandissent, les nuits sont diminu�es pendant trente
jours. Alors le jour est de deux parties plus long que la nuit.
- Le jour,
en effet, a dix parties, tandis que la nuit n�en a que huit.
- Cependant
le soleil passe par cette quatri�me porte, et se couche en passant par la
porte correspondante, puis il se rapproche de la cinqui�me porte, qui est
� l�orient, pendant trente jours, et il se couche de m�me en passant par
la porte correspondante.
- Alors le
jour est encore augment� d�une partie, en sorte que le jour a onze parties
; la nuit d�cro�t et n�en a que sept.
- Alors le
soleil s�avance vers l�orient en passant la sixi�me porte, et il se l�ve
et se couche en passant par cette porte pendant trente jours.
- En ce
temps, le jour est deux fois plus long que la nuit, en contient douze
parties.
- Quant �
la nuit, elle diminue dans la m�me proportion et ne contient que six
parties. Enfin le soleil se d�cline, en sorte que le jour diminue pendant
que la nuit augmente.
- Car le
soleil revient vers l�orient, en passant par la sixi�me porte, par
laquelle il sort et il entre pendant trente jours.
- Apr�s
cette p�riode, le jour diminue d�un degr�, il n�a donc plus que onze
parties, tandis que la nuit en a sept.
- Le soleil
quitte l�occident, en passant par la sixi�me porte, et s�avance vers
l�orient, se l�ve par la cinqui�me porte pendant trente jours, et se
couche �galement � l�occident en passant par la cinqui�me porte.
- A ce
moment le jour est diminu� de deux douzi�mes en sorte qu�il a dix parties,
tandis que la nuit en a huit.
- Or, le
soleil passe � l�orient comme � l�occident par la cinqui�me porte. Enfin
il se l�ve par la quatri�me pendant trente et un jours, et se couche �
l�occident.
- � cette
�poque le jour est �gal � la nuit, en sorte que l�un et l�autre ont
�galement neuf parties.
- Alors le
soleil quitte cette porte, et s�avan�ant vers l�orient, passe par la
troisi�me porte aussi bien � son lever qu�� son coucher.
- � partir
de cette �poque la nuit s�accro�t pendant trente jours, en sorte que la
nuit comprend dix parties, tandis que le jour n�en comprend que huit.
- Alors le
soleil sort par la troisi�me porte et va se coucher pareillement par la
troisi�me porte � l�occident pendant trente jours.
- Puis il
passe la seconde aussi bien � l�orient qu�� l�occident.
- En ce
temps la nuit a onze parties et le jour sept seulement.
- C�est le
temps que le soleil passe par la seconde soit � son lever soit � son
coucher. Puis il d�cline et arrive � la premi�re porte, qu�il franchit
pendant trente jours.
- Il se
couche �galement par la premi�re porte.
- Alors la
nuit est double du jour.
- Ainsi
elle a douze portes, pendant que le jour n�en a que six.
- Et quand
le soleil est arriv� � ce point il recommence sa carri�re.
- Il passe
par cette porte, pendant trente jours, et se couche dans la m�me porte �
l�occident.
- Dans ce
temps la nuit diminue d�une partie, elle n�en comprend que onze.
- Quant au
jour, il n�a que sept parties.
- Alors le
soleil passe par la seconde porte, � l�orient.
- Revient
par celle qu�il avait fuie d�abord pendant trente jours, se levant et se
couchant aux deux portes correspondantes.
- La nuit
diminue encore, elle n�a plus que dix parties, et le jour huit. Le soleil
passe par la seconde porte soit � son lever, soit � son coucher, puis il
s�avance vers l�orient, se l�ve par la troisi�me porte pendant trente
jours, et va se coucher � la porte correspondante de l�occident.
- La nuit
continue � d�cro�tre, elle ne contient plus que neuf parties, autant que
le jour, alors il y a �galit� entre l�un et l�autre ; l�ann�e est � son
trois cent soixante-quatri�me jour.
- Ainsi
c�est la course m�me du soleil qui produit la longueur ou la bri�vet� des
jours et des nuits.
- C�est lui
qui fait que le jour s�accro�t successivement, que la nuit diminue dans le
m�me rapport.
- Telle est
la loi du cours du soleil, il s�avance, il recule tour � tour. Telle est
la destin�e de ce grand luminaire destin� � �clairer la terre.
- Ce
luminaire auquel Dieu d�s le n�ant a donn� le nom de soleil.
- Car ainsi
qu�il entre et qu�il sort, sans jamais avoir de rel�che, fendant jour et
nuit en son char les plaines �th�r�es. Sa lumi�re �claire sept parties de
la lune, mais leurs dimensions � toutes deux sont �gales.
Chapitre 72
- Apr�s
cette premi�re loi, je vis celle qui regarde le luminaire inf�rieur, qui
s�appelle la lune, et dont l�orbitre est comme
l�orbitre du ciel.
- C�est
encore le vent qui pousse le char sur lequel elle est mont�e ; mais sa
lumi�re lui est dispens�e avec mesure.
- Chaque
mois son coucher et son lever varient, et ses jours sont comme les jours
du soleil. Et quand sa lumi�re est pleine, elle contient sept parties du
soleil.
- Elle se
l�ve, et prend sa course vers l�orient pendant trente jours.
- En ce
temps, elle appara�t, et constitue pour vous le commencement du mois.
Pendant trente jours elle passe par la porte que franchit le soleil.
- Alors elle
est presque invisible, en sorte qu�il ne para�t en elle aucune lumi�re,
except� la septi�me partie de sa lumi�re totale, chaque jour elle
s�accro�t d�une portion, mais se levant et se couchant toujours avec le
soleil.
- Quand le
soleil se l�ve, la lune se l�ve avec lui, et en re�oit une faible portion
de lumi�re.
- Dans
cette nuit, le premier jour avant le jour de la lune, la lune se couche
avec le soleil.
- Et
pendant cette nuit, la lune est obscure, mais elle se l�ve avec la
septi�me partie de sa lumi�re, en s��cartant du lever du soleil.
- Mais peu
� peu elle s��claire jusqu�� ce que sa lumi�re soit compl�te.
Chapitre 73
1.
Alors je vis une autre loi, qui consiste dans la d�termination
des mois lunaires : Uriel mon saint ange et mon
conducteur ne me laissa rien ignorer.
- J�ai donc
tout �crit, dans la mani�re qu�il me l�a r�v�l�.
- J�ai not�
les mois, dans l�ordre qu�ils arrivent, l�apparition et les phases de la
lune pendant quinze jours.
- J�ai
�crit � quelle �poque la lune perd compl�tement sa lumi�re, et � quelle
�poque elle jouit de tout son �clat.
- En
certains mois la lune s�avance seule, et pendant deux autres mois elle se
couche avec le soleil par les deux portes qui se trouvent au milieu,
c�est-�-dire, par la troisi�me et la quatri�me. Elle sort pendant sept
jours, et accomplit sa course.
- Puis elle
se rapproche de la porte qu�a franchie le soleil, et pendant huit jours
elle passe par la seconde porte, ainsi que le soleil.
- Et
lorsque le soleil sort par la quatri�me porte, la lune en sort pendant
sept jours, jusqu�� ce que le soleil passe par la cinqui�me porte.
- Pendant
sept jours encore, elle d�cline vers la quatri�me porte ; elle est alors
dans tout son �clat ; mais elle diminue bient�t et s�avance par la
premi�re porte pendant huit jours.
- Puis elle
se dirige de nouveau vers la quatri�me porte, d�o� le soleil se l�ve.
- Je vis
donc leur position, ainsi que le lever et le coucher du soleil, suivant
l�ordre de ses mois.
1.
Et dans ces jours � chaque cinq ann�es on ajoutera trente
jours, parce qu�ils sont en plus dans l�ann�e solaire. Et tous les jours qui
appartiendront � une de ces cinq ann�es seront au nombre de trois cent
soixante-quatre. Il y aura en plus six jours pour chacune d�elles, de mani�re �
former un mois suppl�mentaire de trente jours.
- Le mois
lunaire est plus court que le mois solaire et sid�ral.
- Du reste,
c�est elle qui r�gle les ann�es, de la mani�re qu�elles ne varient pas
d�un seul jour et se composent invariablement de trois cent soixante-quatre
jours. En trois ans, il y a mille quatre-vingt-douze jours ; en cinq
ann�es, dix-huit cent vingt ; en huit ann�es, deux mille neuf cent-douze jours.
- Quant aux
ann�es lunaires, trois ann�es comprennent mille soixante-deux jours ; cinq
ann�es, moins longues que celles du soleil de cinquante jours,
n�embrassent que mille sept cent soixante-dix jours, et huit ann�es
lunaires comprennent deux mille huit cent trente-deux jours.
- Aussi
huit ann�es lunaires sont-elles plus courtes que huit ann�es solaires de
quatre-vingts jours.
- L�ann�e
se forme donc par la course du soleil ou de la lune ; elle est donc,
suivant qu�on se rapporte � l�un ou � l�autre de ces astres, ou plus
longue ou plus courte.
Chapitre 74
1.
Voici maintenant les chefs et les princes qui pr�sident � toute
la cr�ation, � toutes les �toiles, ainsi qu�aux quatre jours intercalaires
ajout�s pour compl�ter l�ann�e.
- Ils ont
besoin de ces quatre jours, qui ne font point partie de l�ann�e.
- Les
hommes se trompent respectivement au sujet de ces jours ; car il faut se
rapporter � ces luminaires pour s�en rendre compte, puisque l�un est
intercal� � la premi�re porte, le second � la troisi�me, un autre � la
quatri�me, et le dernier � la sixi�me.
- C�est
ainsi que se trouve compl�t� le nombre de trois cent soixante-quatre
positions, qui forment autant de jours. Voil� les signes :
- Les
saisons.
- Les
ann�es.
- Et les
jours tels qu�Uriel me les fit conna�tre. Uriel est l�ange que le Seigneur de gloire a pr�pos� �
toutes les �toiles.
- Qui
brillent dans le ciel et �clairent la terre. Ce sont :
- Les
dispensateurs des jours et des nuits, savoir : le soleil, la lune,
les astres de toute la milice c�leste qui, avec tous les autres chars,
parcourent le ciel en tous sens.
- Ainsi Uriel me fit voir douze portes qui s�ouvrent pour le
char du soleil, d�o� jaillissent des infinit�s de rayons.
- C�est par
eux que l��t� se forme en la terre quand ces portes s�ouvrent aux �poques
fix�es ; d�elles aussi s��chappent les vents et les esprits de la ros�e,
quand les fen�tres aux extr�mit�s du ciel s�ouvrent aux �poques fix�es par
la volont� divine.
- Je vis
douze portes dans le ciel aux extr�mit�s de la terre, desquelles sortent
le soleil et la lune et les �toiles et tous les ouvrages du ciel au levant
et au couchant.
- Bien
d�autres fen�tres s�ouvrent encore � droite et � gauche.
- L�une de
ces fen�tres augmente la chaleur de l��t�, aussi bien que les portes d�o�
sortent et o� rentrent sans cesse les �toiles dans un cercle sans fin.
- Et je vis
dans le ciel le char de ces �toiles qui tournait sur le monde sans jamais
d�cliner. Une d�entre elles est plus brillante que les autres ; celle-ci
fait le tour du monde entier.
Chapitre 75
1.
Et vers les fronti�res de la terre, je vis douze portes pour
tous les vents, qui s�en �chappent de temps en temps pour se r�pandre sur la
terre.
- Trois de
ces portes s�ouvrent dans la partie oppos�e du ciel, trois autres �
l�occident, trois � droite et trois � gauche. Les trois premi�res regardent
l�orient ; les trois derni�res le nord. Celles qui sont plac�es � droite
et � gauche regardent respectivement le midi et l�occident.
- Par
quatre portes sortent des vents de b�n�diction et de salut, et par les
huit autres des vents de d�solation. Quand ils en ont mission, ils
corrompent la terre et ses habitants, l�eau et tout ce qui vit dedans.
- Le prince
des vents sort par la porte plac�e � l�orient et par la premi�re porte �
l�orient qui s�incline vers le midi. Ce vent apporte la destruction, l�aridit�,
la chaleur suffocante et la corruption.
- De la
seconde porte, qui est au milieu, sortent l��galit� ou la juste mesure de
toutes choses, la pluie, la fertilit�, la salubrit� et la force ; de la
derni�re porte, tourn�e vers le nord, proviennent le froid et l�aridit�.
- Apr�s ces
vents viennent les vents du Notus, qui soufflent
par trois portes principales ; par la premi�re, tourn�e vers l�orient,
s��chappe le vent chaud.
- Mais par
la porte du milieu s�exhale une odeur agr�able, la ros�e, la pluie, le
salut et la vie.
- De la
troisi�me porte, vers l�occident, proviennent la ros�e, la pluie, la
nielle et la perdition.
- Les
Aquilons soufflent par trois portes. De la septi�me, plac�e pr�s de celle
qui regarde le midi, sortent la ros�e, la pluie, la nielle et la
perdition. De celle du milieu viennent la pluie, la ros�e, la vie et le
salut. De la troisi�me porte, tourn�e � l�occident, mais se rapprochant du
nord, viennent les nu�es, les glaces, la neige, la pluie et la ros�e.
- Viennent
ensuite, dans la quatri�me r�gion, les vents occidentaux. De la premi�re
porte sortent la ros�e, la pluie, la glace, le froid, la neige et la gel�e
; de la porte du milieu, la pluie, la ros�e, le calme et l�abondance.
- De la
derni�re, du c�t� du midi, l�aridit�, la destruction, la s�cheresse et la
mort.
- Ainsi se
termine la description des douzes portes plac�es
aux quatre coins du ciel.
- Toutes
leurs lois, toutes leurs influences bonnes ou mauvaises, je te les ai
expliqu�es, � mon fils Mathusala !
Chapitre 76
- Le
premier vent s�appelle oriental, parce qu�il est le premier.
- Le
second, se nomme vent du midi, parce que c�est � ce moment que descend
l��ternel, le B�ni � jamais.
- Le vent
d�occident, s�appelle encore vent de la diminution parce que c�est de son
c�t� que tous les luminaires c�lestes s�affaiblissent et descendent.
- Le
quatri�me vent, le vent du septentrion, se subdivise en trois parties ;
l�une est consacr�e � l�habitation des hommes, l�autre est occup�e par des
lacs, des vall�es, des for�ts, des rivi�res, des lieux couverts de
t�n�bres ou de neige ; la troisi�me enfin, est le paradis.
- Je vis
sept montagnes plus hautes que toutes les montagnes de la terre, d�o�
sortent les frimas, les jours, les saisons, et les ann�es y vont et s�y
�vanouissent.
- Je vis
sept fleuves sur la terre, plus grands que tous les autres fleuves ; l�un
coule de l�occident � l�orient, et va se jeter dans la grande mer.
- Deux
autres coulent du nord � la mer, et vont se jeter dans la mer Erythr�e, vers l�orient. Quant aux quatre autres, deux
coulent du nord vers la mer Erythr�e, les deux
derniers vont se jeter dans la grande mer, l� o� se trouve un immense
d�sert.
- Je vis
sept grandes �les sur cette mer, deux proches de la terre, cinq dans la
grande mer.
Chapitre 77
1.
Les noms du soleil sont : Oz-i�res
et Tom�s.
- La lune a
quatre noms : le premier est Asonia, le
second Ebla ; le troisi�me Benaces, et le
quatri�me Erae.
- Tels sont
ces deux grands luminaires, dont les orbites sont comme les orbitres du ciel, et dont les dimensions sont �gales.
- Dans l�orbitre du soleil, il y a sept parties de lumi�re, qui
sont r�fl�chies par la lune. Ces sept parties vont frapper la lune jusqu��
la derni�re. Ils sortent par la porte de l�occident, apr�s avoir �clair�
le septentrion, et reviennent dans le ciel par la porte de l�orient.
- Lorsque
la lune se l�ve, elle appara�t dans le ciel ; et elle est �clair�e par la
moiti� de la septi�me partie de la lune.
- Cette
lumi�re se compl�te au bout de quatorze jours.
- Bient�t
se compl�t�rent trois fois cinq parties de lumi�re, en sorte qu�apr�s
quinze jours, elle soit arriv�e � sa parfaite croissance.
- La lune
alors r�fl�chit toute la lumi�re qu�elle re�oit du soleil.
- Elle
d�cro�t ensuite, et elle suit dans sa d�croissance la m�me marche qu�elle
avait mise dans sa croissance.
- En
certains mois, la lune a vingt-neuf jours.
- Il y a
d�autres mois o� elle n�a que vingt-huit jours.
- Uriel me
r�v�la encore une autre loi. C�est la mani�re dont la lumi�re �manant du
soleil vient se r�pandre sur la lune.
- Pendant
tout le temps que la lune progresse dans sa lumi�re, elle s�avance devant
le soleil, jusqu�� ce qu�au bout de quatorze jours sa lumi�re devienne
pleine dans le ciel.
- Mais
quand elle d�cro�t, ou que cette lumi�re est absorb�e peu � peu dans le
ciel, le premier jour s�appelle nouvelle lune, parce que c�est dans ce
jour qu�elle recommence � recevoir la lumi�re du soleil.
- Elle se
trouve compl�te, le jour o� le soleil descend � l�occident, pendant que la
lune monte � l�orient.
- Alors la
lune brille pendant toute la nuit jusqu�� ce que le soleil se l�ve avant
elle ; alors la lune s��vanouit devant le soleil.
- Quand la
lumi�re s�approche de la lune, elle d�cro�t encore, jusqu�� ce qu�elle
soit compl�tement �clips�e ; alors son temps est termin�.
- Alors son
orbitre vide est sans aucun �clat.
- Pendant
trois mois elle accomplit sa p�riode en trente jours, et pendant trois
autres mois, elle l�accomplit en vingt-neuf jours.
- Et
pendant trois mois elle a une p�riode de trente jours, et pendant trois
mois, une p�riode de vingt-neuf jours.
- La nuit,
elle appara�t pendant vingt jours comme une figure d�homme, et dans le
jour, elle se confond avec le ciel.
Chapitre 78
1.
Et maintenant, mon fils Mathusala, je
t�ai tout fait conna�tre ; et la description du ciel est termin�e.
- Je t�ai
fait voir le cours de tous les globes lumineux qui pr�sident aux saisons,
aux diff�rents temps de l�ann�e, et leurs diverses influences, produisant
les mois, les semaines et les jours. Je t�ai �galement fait voir les
d�croissements de la lune, qui ont lieu � la sixi�me porte, car c�est �
cette porte que la lune perd sa lumi�re.
- C�est par
l� que commence la lune ; c�est aussi l� qu�elle finit � �poque certaine,
lorsqu�elle a parcouru cent soixante-dix-sept jours, c�est-�-dire vint-cinq semaines et deux jours.
- Sa
p�riode est plus petite que celle du soleil ; elle a cinq jours de moins
par semestre.
- Quand
elle se trouve dans son plein, elle pr�sente la face d�un homme. C�est
ainsi que me l�a fait conna�tre Uriel, le grand
ange qui la r�git.
Chapitre 79
1.
Dans ces jours-l�, Uriel me
dit : Voici, je t�ai fait tout conna�tre, � Enoch.
- Je t�ai
tout r�v�l�. Tu vois le soleil, la lune et les anges qui dirigent les
�toiles du ciel, qui pr�sident � leurs mouvements, � leurs phases, � leurs
conversions.
- Les jours
des p�cheurs ne seront point complets.
- Leurs
semences manqueront dans les champs et dans les campagnes ; les travaux de
terre seront boulevers�s, rien ne viendra pour eux en son temps. La pluie
restera dans les airs, et le ciel sera d�airain.
- En ce
temps-l� les produits de la terre seront tardifs ; ils ne fleuriront point
en leur temps, et les arbres retiendront leurs fruits.
- La lune
changera son cours, elle n�appara�tra point en son temps ; le ciel br�lant
et sans nuages sera visible, et la st�rilit� s��tendra sur la face de la
terre. Des m�t�ores sillonneront le ciel ; car beaucoup d��toiles, se
d�tournant de leur course accoutum�e, erreront dans l�espace.
- Et les
anges qui les r�gissent ne seront point l� pour les faire rentrer dans
leur route ; et toutes les �toiles se soul�veront contre les p�cheurs.
- Les
habitants de la terre seront confondus dans leurs pens�es ; ils
pervertiront toutes les voies.
- Ils
transgresseront les commandements du Seigneur et se croiront des dieux ;
cependant le mal ne fera que se multiplier au milieu d�eux.
- Mais le
ch�timent c�leste ne se fera pas attendre : ils p�riront tous.
Chapitre 80
- Et il me
dit : << O Enoch, regarde ce livre
qui est descendu des cieux ; lis ce qui y est contenu, et cherche �
comprendre tout ce qu�il contient. >>
- Alors
j�aper�us tout ce qui venait du ciel. et je compris tout ce qui �tait
�crit dans le livre. En le lisant, je connus toutes les oeuvres des hommes
;
- Toutes
les oeuvres des enfants de la chair, depuis le commencement jusqu�� la
fin.
- Et je
louai le Seigneur, le Roi de gloire, l�Ouvrier
de toutes ces merveilles.
- Et je le
c�l�brai � cause de sa longanimit�, � cause de sa mis�ricorde envers les
enfants du monde.
- Et je
m��criai : Bienheureux est l�homme qui meurt dans la justice et le
bien, et auquel on ne peut opposer aucun livre de crimes ; qui n�a point
connu l�iniquit�.
- Alors les
trois saints me saisirent, et, me transportant sur la terre, me d�pos�rent
devant la porte de ma maison.
- Et ils me
dirent : Explique toutes ces choses � ton fils Mathusala
; annonce � tous tes enfants que nulle chair ne sera justifi�e devant le
Seigneur, car il est le Cr�ateur.
- Pendant
une ann�e enti�re nous le laisserons avec tes enfants, jusqu�� ce que tu
recouvres ta force premi�re et que tu sois en �tat d�instruire ta famille,
d��crire toutes les choses que tu as vues, et de les expliquer � tes
enfants. Mais, au milieu de l�ann�e prochaine, on t�enl�vera du milieu des
tiens ; et ton coeur retrouvera sa premi�re force ; car l��lu d�couvrira �
l��lu les secrets de la justice, le juste se r�jouira avec le juste ; ils
confesseront Dieu ensemble. Quant aux p�cheurs, ils p�riront avec les
p�cheurs ;
- Et les
pervers avec les pervers.
- Ceux-l�
m�mes qui auront v�cu dans la justice mourront � cause des m�faits des
hommes, et ils expireront � cause des actions des m�chants.
- Dans ces
jours, ils cesseront de me parler.
- Et je
revins � mes fr�res, en louant et en b�nissant le Seigneur.
Chapitre 81
1.
Or, mon fils Mathusala, je t�ai tout
dit, tout �crit ; je t�ai tout r�v�l�, et je t�ai donn� un trait� sur chaque
chose.
- Conserve,
mon fils, les livres �crits de la main de ton p�re, et transmets-les aux
g�n�rations futures.
- Je t�ai
donn� la sagesse, � toi, � tes enfants et � ta post�rit�, afin qu�ils la
transmettent, cette sagesse sup�rieure � toutes leurs pens�es, � leur
post�rit�. Et ceux qui la comprendront ne dormiront point ; mais ils
ouvriront leurs oreilles pour la recevoir, afin de se rendre dignes de
cette sagesse, qui sera pour eux comme une nourriture c�leste.
- Bienheureux
les justes, bienheureux ceux qui marchent dans la justice, qui ne
connaissent point l�iniquit�, et qui ne ressemblent point aux p�cheurs
dont les jours sont compt�s.
- Quant �
la marche du soleil dans le ciel, il entre et il sort par les diff�rentes
portes pendant trente jours, avec les chefs des mille esp�ces d��toiles,
avec les quatre qui leur sont ajout�s et qui sont relatifs aux quatre
jours suppl�mentaires.
- Les
hommes sont dans de grandes erreurs au sujet de ces jours ; ils n�en font
point mention dans leurs calculs. Mais ces jours suppl�mentaires
existent : un � la premi�re porte, un second � la troisi�me, un
troisi�me � la quatri�me, un dernier � la sixi�me porte.
- L�ann�e
est ainsi compos�e de trois cent soixante-quatre jours.
- Ainsi le
calcul est exact. Car ces luminaires, ces mois, ces p�riodes, ces ann�es
et ces jours, Uriel me les a r�v�l�s et
expliqu�s, lui qui, de par Dieu, a puissance sur tous ces astres, et qui
r�gle leurs influences.
- Voil�
l�ordre des astres, chacun suivant l�endroit du ciel o� il se l�ve et se
couche, suivant les saisons, les temps, les p�riodes, les jours et les
mois.
- Voici les
noms de ceux qui les dirigent, qui veillent sur leurs voies, sur leurs
p�riodes, sur leurs influences.
- Quatre
d�entre eux ouvrent la marche ; ils partagent l�ann�e en quatre parties.
Douze autres viennent ensuite, qui forment les douzes
mois de l�ann�e, divis�s en trois cent soixante-quatre jours, avec les
chefs des mille qui distinguent les jours, les jours ordinaires comme les
jours suppl�mentaires ; qui, comme les premiers chefs, partagent l�ann�e
en quatre parties.
- Les chefs
des mille sont plac�s au milieu des autres, et chacun d�eux est � sa
place. Or, voici les noms de ceux qui pr�sident aux quatre parties de
l�ann�e, savoir : Melkel, Helammelak ;
- Meleyal et Narel.
- Quant aux
noms des autres, ce sont : Adnarel, Jyasural et Jeyeluineal.
- Ces trois
derniers marchent apr�s les chefs de la classe des �toiles ; chacun marche
r�guli�rement apr�s ceux qui partagent l�ann�e en quatre parties.
- Dans la
premi�re partie de l�ann�e appara�t Melkel,
qu�on nomme encore Tama� et Zaha�a.
- Les jours
soumis � son influence sont au nombre de quatre-ving-onze.
- Et voici
ce que l�on voit sur la terre pendant ces jours : sueur, chaleur et
travail. Tous les arbres deviennent fertiles, les feuilles poussent, la
moisson r�jouit le laboureur, la rose et toutes les fleurs embellissent la
campagne, et les arbres morts dans l�hiver se dess�chent.
- Voici
ceux qui commandent en second : Barkel, Zehabel et Heloyalel, auquel
s�adjoint encore Helammelak, appel� aussi
Soleil, ou tr�s-brillant.
- Les jours
soumis � leur influence sont au nombre de quatre-vingt-onze.
- Voici ce
qui se passe sur la terre pendant ce temps : chaleur et s�cheresse ;
les arbres donnent leurs fruits, et les fruits sont excellents � s�cher.
- Les
troupeaux vont � leurs p�turages, et les brebis mettent bas. On ramasse
tous les biens de la terre ; on amoncelle les grains dans les greniers, et
on porte le raisin dans les pressoirs.
- Les noms
des autres sont G�dael, Keel,
H�el ;
- Auxquels
il faut ajouter Asphael.
- Et les
jours de son autorit� sont expir�s et finis.
Chapitre 81
1.
Et maintenant, mon fils Mathusala, je
t�ai fait part de toutes les visions que j�ai vues avant toi. J�en eus encore
deux autres avant de me marier, et l�une d�elles ne ressemblait pas � l�autre.
- La
premi�re m�apparut pendant que j��tais occup� � lire ; et la seconde
quelque temps avant d��pouser ta m�re. C��tait deux importantes visions.
- Au sujet
desquelles j�int�rrogeai le Seigneur.
- Je
reposais dans ma maison de mon a�eul Malaleel,
et je vis le ciel brillant et radieux.
- Et je me
prosternai, et je vis la terre d�vor�e par un grand gouffre, et des
montagnes suspendues au-dessus des montagnes.
- Des
collines tombaient sur les collines, les arbres les plus hauts se
fendaient dans toute leur hauteur, et ils �taient pr�cipit�s dans l�ab�me
et descendaient au fond.
- A la vue
de ce chaos, ma voix balbutiait. Je m��criai : C�en est fait de la
terre. Alors mon a�eul Malaleel me releva, et me
dit : Pourquoi t��cries-tu, mon fils, pourquoi te lamentes-tu ?
- Je lui
racontai la vision que j�avais eue, et il me dit : Ce que tu as vu
est grave, mon fils.
- Et la
vision que tu as eue est frappante ; elle se rapporte �videmment aux
p�ch�s de la terre, que l�ab�me doit d�vorer. Oui, il arrivera une grande
catastrophe.
- C�est
pourquoi, � mon fils, l�ve-toi et implore le Dieu de gloire, car tu es
fid�le, et pour qu�il laisse quelques personnes sur la terre, et que les
hommes ne p�rissent pas tous. Mon fils, la catastrophe viendra du ciel sur
la terre ; et ce sera une grande ruine.
- Alors je
me levai et je suppliai le Seigneur ; j��crivis mes pri�res pour les
g�n�rations du monde, donnant � mon fils Mathusala
toutes les explications qu�il pouvait d�sirer.
- Et quand
je fus sorti, et que j�eus vu le soleil se levant � l�orient, la lune
descendant � l�occident, toutes les �toiles que Dieu a cr��es s�avan�ant
majestueusement dans le ciel, alors je c�l�brai le Seigneur de toute
justice, j�exaltai son saint nom, parce qu�il avait fait surgir le soleil
aux fen�tres de l�orient ; il monte et s��l�ve � la face du ciel et il
parcourt sa brillante carri�re.
Chapitre 83
1.
Et j��levai les mains au ciel et je louai le saint et le
Tr�s-Haut. Et j�ouvris la bouche, et me servant de la langue que Dieu a donn�e
� tous les enfants des hommes, pour servir d�instrument � leurs pens�es, je le
c�l�brai en ces termes :
- Tu es
b�ni, Seigneur, roi puissant et sublime, seigneur de toutes les cr�atures
du ciel, Roi des rois, Dieu de tout l�univers, dont le r�gne, la
domination et la majest� n�auront jamais de fin.
- De si�cle
en si�cle ton r�gne subsistera. Les cieux constituent ton tr�ne � jamais,
et la terre est ton marchepied d��ternit� en �ternit�.
- Car c�est
toi qui les as faites, c�est toi qui les gouvernes. Rien ne peut se
soustraire � ta puissance infinie. Avec toi la sagesse est immuable :
elle veille sans cesse aupr�s de ton tr�ne. Tu connais, tu vois, tu
entends tout, rien ne peut se soustraire � ton puissant regard, car ton
oeil est partout !
- Voici les
anges qui ont transgress� tes commandements ; et ta col�re plane sur la
chair de l�homme, jusqu�au grand jour du jugement.
- Or,
Seigneur, mon Dieu, roi puissant et cl�ment, je t�implore, je te supplie ;
exauce mes pri�res ; que ma post�rit� se perp�tue sur la terre, que le
genre humain ne p�risse pas tout entier !
- N�abandonne
point la terre d�sol�e, et qu�elle ne soit point d�truite � jamais !
- O
Seigneur, extermine de la face de la terre la chair qui t�a offens�. Mais
conserve la race des justes pour la perp�tuer � jamais. O Seigneur ne
d�tourne point ta face de ton serviteur.
Chapitre 84
1.
Ensuite j�eus une autre vision, que je vais encore t�expliquer,
� mon fils. Et Enoch se leva et dit � son fils Mathusala : Laisse-moi t�entretenir, � mon fils.
�coute la parole de ma bouche, et pr�te l�oreille � la vision et au songe de
ton p�re. Avant d��pouser ta m�re, j�eus une vision dans mon lit.
- Voici un
taureau sortant de la terre.
- Et ce
taureau �tait blanc.
- Ensuite
sortit une g�nisse, et avec elle deux jeunes veaux, dont l�un �tait noir
et l�autre rouge.
- Le noir
frappa le rouge et le poursuivait par toute la terre.
- D�s ce
moment je m�aper�us plus le veau rouge ; mais le noir survint � une
extr�me vieillesse, et il y avait avec lui une g�nisse.
- Ensuite
je vis beaucoup de taureaux n�s de ce couple, qui leur ressemblaient et
qui les suivaient.
- Et la
premi�re g�nisse sortit de la pr�sence du premier taureau ; et elle
chercha le veau rouge, mais elle ne le trouva point.
- Et elle
poussait des g�missements lamentables, en le cherchant.
- Et elle
continua ses cris jusqu�� ce que le taureau s�approcha
d�elle ; d�s ce moment elle cessa de se plaindre et de g�mir.
- Et puis
elle mit au monde un taureau blanc.
- Et apr�s
celui-ci beaucoup d�autres taureaux et d�autres g�nisses.
- Je vis
encore dans mon songe un boeuf blanc, qui grandit de la m�me mani�re, et
finit par devenir un grand boeuf blanc.
- Et de lui
sortirent beaucoup d�autres boeufs qui lui �taient semblables.
- Et ils
commenc�rent � produire d�autres boeufs blancs, qui leur �taient semblables,
et ils se succ�daient les uns aux autres.
Chapitre 85
1.
Je levai encore les yeux, et je vis le ciel au-dessus de ma
t�te.
- Et voici
qu�une �toile tomba du ciel.
- Et elle
se dressait au milieu de ces taureaux et paraissait pa�tre avec eux.
- Ensuite
je vis d�autres taureaux grands et noirs ; et voici qu�ils changeaient
sans cesse de p�turages et d��tables, lorsque leurs jeunes veaux
commenc�rent � se lamenter avec eux ; et en regardant encore au ciel, je
voyais beaucoup d�autres astres qui redescendaient et se pr�cipitaient
vers cette �toile unique.
- Au milieu
des jeunes veaux, les taureaux �taient avec eux et paissaient avec eux.
- Je
regardai et j�admirai ces choses, et voici que les taureaux commenc�rent �
entrer en feu et � monter sur les g�nisses ; celles-ci ayant con�u, mirent
au monde des �l�phants, des chameaux et des �nes.
- Et les
taureaux �taient �pouvant�s de cette g�n�ration monstreuse,
et aussit�t ils se mirent � les mordre et � les frapper de leurs cornes.
- Et les
�l�phants d�vor�rent les taureaux, et voici que tous les enfants de la
terre fr�missaient � ce spectacle et fuyaient �pouvant�s.
Chapitre 86
1.
Je les regardai encore, et je les vis se frapper les uns les
autres, se d�vorer, et j�entendis la terre qui en g�missait. Alors je tournai
une seconde fois mes regards vers le ciel, et dans une seconde vision, je vis
sortir des hommes semblables � des hommes blancs. Il y en avait un, et trois
autres qui l�accompagnaient.
- Ces trois
hommes qui sortirent les derniers, me prirent par la main, et m��levant
au-dessus de la terre et de ses habitants, me conduisirent dans un lieu
�lev�.
- Et de l�
ils me montr�rent une haute tour environn�e de collines plus basses ; et
ils me dirent : Reste ici, jusqu�� ce que tu voies ce qui doit
arriver par ces �l�phants, ces chameaux et ces �nes, ces astres et toutes
ces g�nisses.
Chapitre 87
1.
Alors j�aper�us celui de ces quatres
hommes blancs qui �tait sorti le premier.
- Et il
saisit la premi�re �toile qui �tait tomb�e du ciel.
- Et il lui
lia les pieds et les mains, et la jeta dans une vall�e, vall�e �troite,
profonde, horrible et t�n�breuse.
- Alors un
des quatres tira un glaive et le donna aux
�l�phants, aux chameaux et aux �nes, qui commenc�rent � s�en frapper
mutuellement ; et toute la terre en fr�mit.
- Et dans
ma vision, voici : je vis un des quatre hommes qui �taient descendus
du ciel, qui rassembla et saisit toutes les grandes �toiles, dont les
parties sexuelles �taient semblables aux parties sexuelles des chevaux, et
il les jeta toutes, pieds et mains li�s, dans les cavernes de la terre.
Chapitre 88
1.
Alors un des quatres hommes
s�approcha des autres taureaux, et leur enseigna des myst�res tels, qu�ils en
tremblaient. Et un homme naquit, et il b�tit un grand navire. Il habitait dans
ce navire, et avec lui trois taureaux et une couverture se fit au-dessus d�eux.
- Je levai
de nouveau mes regards au ciel, et j�aper�us une grande vo�te ; et il y
avait au-dessus sept cataractes qui versaient des torrents de pluie dans
un village.
- Je
regardai encore, et voici que les fontaines de la terre se r�pandaient sur
la terre dans ce village.
- Et l�eau
commen�a � tourbillonner et � monter sur la terre, en sorte que je ne
pouvais plus apercevoir ce village, parce qu�il �tait tout couvert d�eau.
- Il y
avait en effet beaucoup d�eau, de t�n�bres et de nuages ; et voici que la
hauteur de l�eau surpassait la hauteur de tous les villages.
- L�eau les
couvrait en entier, et enveloppait la terre.
- Et tous
les taureaux qui y �taient r�unis furent submerg�s et p�rirent dans les
eaux.
- Mais le
navire flottait sur la surface de ces m�mes eaux. Cependant tous les
taureaux, les �l�phants, les chameaux et les �nes, et les troupeaux
p�rissaient dans cette immense inondation ; ils disparaissaient engloutis,
et je ne pouvais plus les voir dans l�ab�me d�o� ils ne pouvaient plus se
retirer.
- Je
regardai encore, et voici les cataractes qui cess�rent de tomber d�en
haut, et les fontaines de la terre de couler, et les ab�mes s�entrouvrirent.
- Et les
eaux s�y pr�cipit�rent, et la terre apparut.
- Et le
navire s�arr�ta sur la terre, les t�n�bres se dissip�rent et la lumi�re
apparut.
- Alors, le
boeuf blanc, qui avait �t� fait homme, sortit de l�arche, et avec lui
trois taureaux.
- Et un des
trois taureaux �tait blanc, et semblable � ce boeuf ; un autre �tait rouge
comme du sang, et le troisi�me �tait noir ; et le taureau blanc se retira
des autres.
- Et les
b�tes des champs, et les oiseaux commenc�rent de se multiplier.
- Et les
diff�rentes esp�ces de ces animaux se rassembl�rent, les lions, les
tigres, les loups, les chiens, les sangliers, les renards, les chameaux et
les porcs.
- Les sirets, les milans, les vautours, les congas et les
corbeaux.
- Et parmi eux
naquit un boeuf blanc.
- Et ils
commenc�rent � se mordre les uns les autres ; et le boeuf blanc, qui �tait
n� parmi eux, engendra un onagre et un boeuf blanc, et ensuite plusieurs
onagres. Et le boeuf blanc qui fut aussi engendr� par lui, engendra � son
tour un sanglier noir et une brebis blanche.
- Le
sanglier engendra beaucoup d�autres sangliers.
- Et la
brebis engendra douze autres brebis.
- Quand ces
douzes brebis furent grandes, elles en vendirent
une d�entre elles � des �nes.
- Et les
�nes vendirent la brebis � des loups.
- Et elle
grandissait parmi eux.
- Alors le
Seigneur amena les autres brebis pour habiter avec la premi�re et pa�tre
avec elle au milieu des loups.
- Et elles
se multipli�rent, et leurs p�turages �taient en abondance.
- Mais les
loups commenc�rent � les �pouvanter et � les pers�cuter, et ils
exterminaient leurs petits.
- Et ils
les plac�rent dans les profondeur d�un grand
fleuve.
- Alors les
brebis commenc�rent � se lamenter � cause de la perte de leurs petits, et
� se tourner vers leur Seigneur ; une d�elles cependant parvint �
s��chapper et se retira parmi les onagres.
- Et je vis
les brebis g�missant, priant et implorant le Seigneur.
- De toutes
leurs forces, jusqu�� ce que le Seigneur descend�t � leurs cris du haut de
son s�jour c�leste et daign�t les visiter.
- Et il
appela la brebis, qui avait �chapp� � la dent des loups, et lui enjoignit
d�aller trouver ces loups meutriers, et de les
avertir de ne plus offenser les brebis.
- Alors la
brebis alla trouver les loups, forte de la parole du Seigneur, et une
autre brebis vint au-devant de la premi�re et marcha avec elle.
- Et toutes
deux �tant entr�es dans la demeure des loups leur d�fendirent de
pers�cuter encore les brebis.
- Ensuite
je vis les loups opprimant de plus en plus le troupeau de brebis. Et les
brebis cri�rent encore vers le Seigneur, et le Seigneur descendit au
milieu d�elles.
- Et il
commen�a � exterminer les loups, qui hurlaient ; mais les brerbis gardaient le silence et ne poussaient plus de
cris.
- Et voici
que je vis qu�elles �migr�rent du pays des loups. Les yeux de ces loups
�taient aveugl�s, et ils sortirent et ils poursuivirent les brebis de
toutes leurs forces. Mais le Seigneur des brebis marchait avec elles et
les conduisait.
- Et toutes
les brebis le suivaient.
- Son
visage �tait terrible ; son aspect brillant et magnifique. Cependant les
loups commenc�rent � poursuivre les brebis, jusqu�� ce qu�ils les eurent
atteintes au bord d�une grande mer.
- Alors la
mer fut divis�e, et les eaux se tinrent de chaque c�t�, comme un mur.
- Et le
Seigneur des brebis, qui les conduisait, se pla�a entre elles et les
loups.
- Cependant
les loups n�apercevaient point les brebis, mais ils les poursuivaient jusqu'au
milieu de la mer, et alors les eaux se referm�rent derri�re eux.
- Mais d�s
qu�ils virent le Seigneur, ils se retourn�rent pour fuir de devant sa
face.
- Mais
alors les eaux se r�unirent d�apr�s les lois naturelles ; et elles
engloutirent les loups. Et je vis tous ceux qui avaient poursuivi les
brebis, submerg�s dans les flots.
- Mais pour
les brebis, elles pass�rent la mer, et s�avanc�rent dans ce d�sert qui
n�avait ni arbre, ni eau, ni verdure. Et elles commenc�rent � ouvrir les
yeux et � voir.
- Et je vis
le Seigneur de ces brebis vivre avec elles, et leur fournir les eaux
n�cessaires,
- Avec la
brebis qui conduisait les autres.
- Et cette
brebis monta sur le sommet d�un rocher �lev�, et le Seigneur des brebis
l�envoya vers les autres.
- Et je vis
le Seigneur de ces brebis au milieu d�elles, et son visage �tait s�v�re et
terrible.
- Et d�s
qu�elles l�eurent aper�u, les brebis furent �pouvant�es.
- Et toutes
tremblantes elles envoy�rent la brebis qui les conduisait, et celle qui
�tait avec elle et elles lui disait : Nous ne pouvons ni rester
devant le Seigneur, ni le regarder en face.
- Alors la
brebis, qui les conduisait, remonta de nouveau sur le sommet de la
montagne.
- Et les
autres brebis commenc�rent � �tre aveugl�es, et � s��garer dans la voie
que leur avait montr�e la brebis. Mais celle-ci n�en savait rien.
- Et le
Seigneur �tait courrouc� contre elles ; et quand la brebis apprit ce qui
se passait au pied de la montagne,
- Elles
en descendit � la h�te, et s��tant approch�e d�elles, elle en trouva
beaucoup,
- Qui
�taient aveugl�es,
- Et qui
avaient quitt� leur voie. Et quand les autres brebis l�aper�urent, elle
craignaient et tremblaient en sa pr�sence.
- Et elles
d�siraient revenir � leur �table.
- Alors
cette brebis, conduisant les autres brebis avec elle, s�approcha de celles
qui s��taient �gar�es,
- Et elle comman�a � les frapper ; et elles �taient �pouvant�es
en sa pr�sence. Alors elle ramena au bercail celles qui s��taient �gar�es.
- Je vis
aussi dans une vision, que cette brebis se faisait homme, et il b�tit au
Seigneur une bergerie, et il les y �tablit.
- Je vis
encore tomber une brebis qui �tait venue au-devant de celle qui �tait le
conducteur des autres. Je vis enfin p�rir un grand nombre d�autres brebis,
leurs petits grandir � leur place, entrer dans un p�turage nouveau et
venir au bord d�un fleuve.
- Et la
brebis qui les avait conduites et qui �tait devenue homme, se s�para
d�elles et mourut.
- Et toutes
les brebis la cherchaient, et l�appelaient avec des cris lamentables.
- Et je vis
aussi qu�elles cess�rent de la pleurer, et qu�elles franchirent les eaux
d�un fleuve.
- L�
s��lev�rent d�autres brebis, pour remplacer celles qui �taient mortes, et
qui les avaient conduites auparavant.
- Enfin je
les vis entrer dans ce lieu fortun�, dans une terre de b�n�diction et de
joie.
- Elles s�y
rassasiaient ; et leurs bergeries �taient �l�v�es
sur cette terre bienheureuse, et leurs yeux �taient tant�t ouverts, tant�t
aveugl�s, jusqu�� ce qu�une brebis se lev�t au milieu d�elles, et les
conduis�t de telle sorte qu�elle les ramena toutes et leur ouvrit les
yeux.
- Mais les
chiens, les renards et les sangliers commenc�rent � les d�vorer, jusqu��
ce qu�une autre brebis devint la ruine du troupeau, et le b�lier qui les
conduisit. Ce b�lier commen�a en effet � frapper de ses cornes les chiens,
les renards et les sangliers, et � les exterminer tous.
- Mais la
premi�re brebis en ouvrant les yeux vit la gloire du b�lier p�lir et
s��teindre.
- Car il
commen�a � frapper aussi les brebis, � les pers�cuter, et � oublier toute
sa dignit�.
- Alors le
seigneur envoya cette premi�re brebis � une autre brebis, pour l��lever
comme le b�lier et le conducteur du troupeau en place de celle qui a terni
sa gloire.
- Elle y
alla et lui parla et l�institua b�lier ; et les chiens ne cessaient de
vexer les brebis.
- Et le
premier b�lier pers�cutait le second.
- Alors
celui-ci se leva, et s�enfuit de devant la face du premier b�lier. Et je
vis des chiens qui maltaitaient ce premier
b�lier.
- Mais le
second se leva, et il conduisait les jeunes brebis.
- Et il
engendra beaucoup d�autres brebis, mais enfin il succomba.
- Et il eut
pour successeur un jeune b�lier qui devint le chef et le conducteur du
troupeau.
- Et sous
lui, les brebis croissaient et se multipliaient.
- Et tous
les chiens, les renards et les sangliers le craignaient et fuyaient de
devant lui.
- Car ce
b�lier frappait et mettait en d�route toutes les b�tes f�roces, en sorte
qu�ils leur �taient d�sormais impossible d�opprimer les brebis ou d�en
ravir une seule.
- Et la
bergerie devint grande et magnifique, et on y �leva une haute tour au
moyen de ces brebis.
- La bergerie
�tait peu �lev�e, mais la tour �tait fort haute.
- Et le
Seigneur des brebis se pla�a en cette tour, et voulut qu�on lui dress�t
une table magnifique.
- Mais je
vis bient�t que les brebis commenc�rent � errer de nouveau, � suivre
diverses routes et � abandonner leur bergerie.
- Et le
Seigneur en appela quelques-unes et les envoya vers les autres.
- Mais
celles-ci commenc�rent � tuer les premi�res. Une d�elles cependant parvint
� �viter le ch�timent dont on la mena�ait, et prenant la fuite, pr�cha
contre ceux qui voulaient la tuer.
- Et le
Seigneur des brebis la d�livra de leurs mains, la fit monter et asseoir
aupr�s de moi et y rester.
- Il envoya
encore � ces brebis pr�varicatrices de ses commandements, d�autres brebis,
pour avoir des t�moins contre elles.
- Je vis
encore que ces brebis, en abandonnant le Seigneur, et la tour �lev�e en
son honneur, erraient en aveugles en des r�gions inconnues.
- Enfin je
vis le Seigneur lui-m�me se venger, car il en faisait un grand carnage ;
mais elles cri�rent vers lui ; alors il abandonna son temple et les laissa
en la puissance des lions, des tigres, des loups, des renards et de toute
esp�ce de b�tes.
- Et ces
b�tes commenc�rent � les d�chirer.
- Je vis
aussi que le Seigneur, qu�elles avaient abandonn�, les livrait � des lions
f�roces et cruels, et � toute esp�ce de b�tes.
- Alors je
criai de toutes mes forces, et j�implorai le Seigneur pour ces brebis que d�voraient toute esp�ce de b�tes f�roces.
- Mais il
ne r�pondit point, et il regardit d�un oeil
satisfait ces brebis qu�on d�vorait, qu�on exterminait. Enfin il appela
soixante-dix pasteurs et leur donna le soin de veiller sur le troupeau.
- Et il
leur dit : Que chacun de vous veille sur les brebis, et qu�il fasse
ce que je lui commanderai ; je vous en donnerai � chaque un certain nombre
� conduire.
- Et celles
que je vous dirai d�exterminer, vous les exterminerez ; et il les leur
livra.
- Alors il
en appela un autre et lui dit : Comprends et fais attention � tout ce
que les pasteurs feront � ces brebis ; car ils en feront p�rir beaucoup
plus que je ne leur en d�signerai.
- Et toute
transgression, tout meurtre que les pasteurs commettront, sera not� ;
c�est-�-dire qu�il faudra indiquer celles qu�ils auront tu�es par mon
ordre, et celles qu�ils auront fait p�rir de leur propre autorit�.
- Tout
meurtre commis par les pasteurs leur est compt�. Ne manque donc pas
d��crire combien de brebis ils auront fait p�rir de leur propre autorit�,
combien ils en auront livr� au supplice, afin que ce compte soit contre
eux un t�moignage, que je sache tout ce qu�ils auront fait ; s�ils ont
ex�cut� mes ordres, ou s�ils ont n�glig� de les accomplir.
- Mais
qu�ils ignorent ce que je te commande ; ne leur ouvre point les yeux ; ne
leur donne point d�avertissement ; mais compte avec soin tous les meurtres
qu�ils commettront, et donnes-en-moi une connaissance exacte.
Et je vis comment ces pasteurs
gouvernaient le troupeau chacun son temps. Et ils commenc�rent � tuer plus de
brebis qu�ils n�en devaient faire p�rir.
101.Et ils
abandonn�rent les brebis dans la puissance des lions, en sorte que plusieurs
d�entre elles furent d�vor�es par les lions et par les tigres ; et que les
sangliers se jet�rent sur elles, br�l�rent la tour consacr�e au Seigneur et
d�truisirent la bergerie.
102.Et je fus
bien chagrin de l�incendie de cette tour, et de la ruine de la bergerie.
103. Car ensuite il me fut impossible de
la voir.
104. Quant aux pasteurs et leurs
complices, ils livraient eux-m�mes les brebis � toutes les b�tes f�roces, pour
les faires d�vorer. Chacune d�elles leur �tait livr�e
� son tour, et en son temps. Or, chacune aussi �tait inscrite dans un livre ;
et toutes celles qui p�rissaient y �taient soigneusement not�es.
105. Cependant chaque pasteur en faisait
p�rir bien plus qu�il ne le devait.
106. Alors je commen�ai � pleurer et �
m�indigner sur le sort mis�rable de ces brebis.
107. Et je vis dans ma vision comment
celui qui �crivait, notait jour apr�s jour les meurtres commis par les pasteurs
; comment il monta, se pr�senta au Seigneur des brebis et lui donna le livre
qui renfermait le compte exact de tout ce que les pasteurs avaient fait, la
note de tous ceux qu�ils avaient fait p�rir.
108. Et de tout le mal qu�ils avaient
commis.
109. Et le livre fut lu devant le Seigneur
des esprits, qui, �tendant la main, le signa et puis le d�posa.
110. Ensuite je vis comment les pasteurs
avaient l�empire pendant douze heures.
111. Et voici que trois de ces brebis
revenues de la captivit�, retourn�rent et rentr�rent dans le lieu de la
bergerie, et commenc�rent � relever tout ce qui y avait �t� d�truit.
112. Mais les sangliers les en
emp�chaient, mais leurs efforts �taient inutiles.
113. Et les brebis continu�rent � �difier,
comme auparavant, et relev�rent la tour qu�on nomma la tour haute.
114. Et ils recommenc�rent � placer une
table devant la tour, mais le pain qu�ils y plac�rent �tait impur et polu�.
115. De plus, toutes les brebis �taient
aveugl�es ; elles ne pouvaient voir, pas plus que les pasteurs.
116. Les pasteurs les livraient aussi pour
les faire p�rir en grand nombre.
117. Mais le Seigneur des brebis se
taisait, et toutes les brebis furent entra�n�es. Pasteurs et brebis, tout �tait
confondu, et nul ne les d�fendait des attaques des b�tes sauvages.
118. Alors celui qui �crivait le livre,
monta et le remit au Seigneur des brebis. Mais en m�me temps il le pria pour
elles, en portant t�moignage contre les pasteurs qui les avaient fait p�rir. Et
apr�s avoir d�pos� le livre, il s�en alla.
Chapitre 89
1.
Et je remarquai comment trente-sept pasteurs reprirent soin du
troupeau jusqu�� ce que chacun dispar�t � son tour, comme les premiers. Alors
les brebis furent confi�es � d�autres pasteurs, qui les gard�rent chacun un
certain temps.
- Puis j�aper�us
dans ma vision tous les oiseaux du ciel qui accouraient, les aigles, les
milans et les corbeaux. Et les aigles conduisaient tous les autres.
- Et ils
commenc�rent � d�vorer les brebis, � leur crever les yeux avec leurs becs,
et � se nourrir de leur chair.
- Et les
brebis poussaient des cris lamentables, de se sentir ainsi d�vorer.
- Et je
criais aussi, et je g�missais dans mon sommeil contre le pasteur charg� de
la garde du troupeau.
- Et je vis
les brebis d�vorer par les chiens, par les aigles et les vautours. Leur
chair, leur peau, leurs muscles, tout �tait consomm� ; il ne leur restait
que les os, qui tombaient � terre. Et le nombre des brebis diminuait
consid�rablement.
- Et je vis
ensuite vingt-trois pasteurs plac�s � la t�te du troupeau, et dont les
temps respectifs accumul�s forment cinquante-huit �ges.
- Alors les
agneaux furent mis au monde par les brebis blanches, et ils commenc�rent �
ouvrir les yeux et � voir, et � appeler leurs m�res.
- Mais les
brebis ne les regardaient pas, n��coutaient point leurs plaintes ; mais
elles �taient sourdes, aveugles et endurcies.
- Et
j�aper�us dans ma vision les corbeaux qui s�abattaient sur ces agneaux.
- Qui les
saisissaient, et qui d�voraient les brebis apr�s les avoir d�chir�es.
- Je vis
aussi les cornes de ces agneaux s�accro�tre, mais les corbeaux cherchaient
� les �branler.
- Voici
enfin qu�une grande corne poussa sur la t�te d�une de ces brebis, et les
yeux de toutes les autres furent ouverts.
- Et la
premi�re les regardait, et leurs yeux furent ouverts, et elle les
appelait.
- Les
boeufs la voyant, se pr�cipit�rent sur elle.
- Cependant
les aigles, les milans, les corbeaux et les vautours continu�rent �
pers�cuter les brebis, volant sur elles et les d�vorant. Et les brebis se
taisaient, mais les boeufs se lamentaient et poussaient des g�missements.
- Alors les
corbeaux lutt�rent avec elle.
- Cherchant
� briser la corne, mais leurs efforts �taient inutiles.
- Et je
regardai jusqu�� ce que vinrent les pasteurs, les
aigles, les milans et les vautours,
- Qui
poussaient les corbeaux � briser la corne de ce boeuf, et qui combattaient
avec lui. Mais il soutenait leur choc et demandait du secours.
- Alors je
vis venir l�homme qui avait inscrit les noms des pasteurs, et qui �tait
mont� en la pr�sence du Seigneur des brebis.
- Il vint
porter du secours au boeuf, et annon�a � tous qu�il �tait venu porter du
secours au boeuf.
- Et voici
que le Seigneur des brebis descendit enflamm� de col�re, et tous ceux qui
l�aper�urent s�enfuirent. Les autres se prostern�rent dans son tabernacle,
et les aigles, les milans, les corbeaux et les vautours se r�unirent et
entra�n�rent avec eux toutes les brebis des champs.
- Tous se
r�unirent et cherch�rent � briser la corne du boeuf.
- Alors je
vis l�homme qui �crivait par l�ordre du Seigneur, prendre le livre de la
destruction accomplie par les douze derniers pasteurs, et il prouva qu�ils
avaient fait p�rir plus de monde que ceux qui les avaient pr�c�d�s.
- Je vis
encore venir � eux le Seigneur des brebis, tenant en sa main le sceptre de
sa col�re, en frapper la terre, qui s�entrouvrit, et les b�tes et les
oiseaux du ciel cess�rent de pers�cuter les brebis, et tomb�rent dans les
gouffres b�ants de la terre, qui se referma sur eux.
- Je vis
aussi donner une grande �p�e aux brebis, qui poursuivaient � leur tour les
b�tes sauvages, et les exterminaient.
- Mais
toutes les b�tes et tous les oiseaux du ciel se retir�rent de devant leur
face.
- Etje vis un tr�ne
�lev� dans une r�gion fortun�e,
- Sur
lequel si�geait le Seigneur des esprits, qui prit tous les livres,
- Et les
ouvrit.
- Alors le
Seigneur appela les sept premiers hommes blancs, et leur ordonna d�amener
la premi�re �toile, qui avait pr�c�d� toutes les autres, dont les parties
sexuelles �taient semblables aux parties sexuelles des chevaux, qui enfin
�tait tomb�e la premi�re, et tous l�amenaient devant lui.
- Et il dit
� l�homme qui �crivait en sa pr�sence, et qui �tait un des sept hommes
blancs : Prends ces soixante-dix pasteurs, auxquels j�ai confi� les
brebis, et qui en ont fait p�rir beaucoup plus que je ne l�avais ordonn�.
Et voici ; je les vis encha�n�s et debout devant lui. Et on commen�a par
juger les �toiles, et elles furent reconnues coupables, et amen�es au lieu
du jugement ; et on les jeta dans un lieu profond, et rempli de flammes.
Ensuite les soixante-dix pasteurs furent jug�s et reconnus coupables ; ils
furent �galement pr�cipit�s dans l�ab�me enflamm�.
- Dans le
m�me temps, je vis au milieu de la terre un ab�me rempli de feu.
- C�est l�
qu��taient conduites les brebis aveugles, qui avaient �t� jug�es coupables
; toutes, elle �taient pr�cipit�es dans ce
gouffre de feu.
- Et ce
gouffre se trouvait situ� � la droite de cette bergerie.
- Et je vis
les brebis br�ler et leurs os consum�s par le feu.
- Et je me
tenais debout, consid�rant comment cette antique bergerie fut d�truite ;
mais auparavant on en avait enlev� les colonnes, l�ivoire et toutes les
richesse qu�elle renfermait, et on les avait amoncel�es
dans un lieu situ� � l�orient.
- Je vis
aussi le Seigneur des brebis �lever une maison plus grande et plus haute
que la premi�re, et la b�tir dans le m�me endroit o� avait �t� la
premi�re. Toutes ses colonnes �taient neuves, l�ivoire neuf, et en plus
grande quantit� qu�auparavant.
- Et le
Seigneur des brebis habitait � l�int�rieur. Et toutes les b�tes sauvages,
tous les oiseaux du ciel s�inclin�rent devant les brebis qui restaient et
les ador�rent, leur adress�rent des pri�res, en leur ob�issant en toutes
choses.
- Alors les
trois hommes, qui �taient rev�tus de blanc, et qui me prenant par la main
m�avaient fait monter, m�enlev�rent encore, et me plac�rent au milieu des
brebis, avant le commencement du jugement.
- Les
brebis �taient toutes blanches, la laine longue et pure de toute tache. Et
toutes celles qui avaient p�ri ou qu�on avait extermin�es, toutes les
b�tes sauvages, tous les oiseaux du ciel se r�unirent dans cette maison,
et le Seigneur des brebis tressaillait d�all�gresse de voir rentrer les
brebis au bercail.
- Et je vis
qu�elles d�posaient l��p�e qui leur avait �t� donn�e, qu�elles la
reportaient dans la bergerie, et la scellaient en pr�sence du Seigneur.
- Les
brebis �taient enferm�es dans la maison, qui avait peine � les contenir
toutes. Et leurs yeux �taient ouverts, et elles contemplaient le Bon, et
il n�en �tait pas une parmi elles qui ne l�aper��t.
- Je vis
aussi que la maison �tait grande et large, et pleine de monde. Et voici
qu�il naquit un veau blanc, dont les cornes �taient grandes, et toutes les
b�tes sauvages, tous les oiseaux du ciel l�adoraient et l�imploraient
incessamment.
- Alors je
vis leur nature � tous se transformer, et ils devenaient des veaux blancs.
- Et le premier
d�entre eux fut fait Verbe, et le Verbe devint un grand animal, et il
portait sur sa t�te de grandes cornes noires.
- Et le
Seigneur des brebis se r�jouissait � la vue de tous ces veaux.
- Et moi
qui m��tais prostern�, je fus r�veill�, mais je conservais la m�moire de
tout ce que j�avais vu. Telle est la vision qui m�apparut pendant mon
sommeil. Je c�l�brai � mon r�veil le Seigneur de toute justice, et je lui
en rendis toute la gloire.
- Ensuite
je r�pandis beaucoup de larmes, et elles coulaient sans s�arr�ter par le
souvenir de ce que j�avais vu. Car toutes ces choses s�accompliront et
toutes les actions des heureux se manifesteront en leur temps.
- Et je
pensai la nuit au songe que j�avais eu, et je pleurai am�rement, plein de
trouble encore de la vision que j�avais eue.
Chapitre 90
1.
Et maintenant, � mon fils Mathusala !
fais-moi venir tous tes fr�res, et rassemble devant moi tous les enfants de ta
m�re. Car la voix int�rieure m�anime, l�esprit d�en haut s�empare de moi ; je
vais vous r�v�ler ce qui doit vous arriver dans la suite des �ges.
- Alors Mathusala s�en alla, et il rassembla devant Enoch tous ses fr�res et tous ses parents.
- Alors Enoch, s�adressant � tous ses enfants :
- �coutez,
dit-il, mes enfants, �coutez les paroles de votre p�re, et pr�tez oreille
� ce que je vais vous dire ; car vous devez �tre attentifs quand je vous
parle. Mes bien-aim�s, suivez les sentiers de la justice et ne vous
�cartez point.
- N�ayez
point le coeur double, et ne faites point amiti� avec les hommes trompeurs
; mais marchez dans les sentiers de la justice, suivez la bonne route, et
que la v�rit� soit votre compagne.
- Car je
vous l�annonce : la pers�cution r�gnera un jour sur la terre ; mais �
la fin, Dieu en fera une grande justice ; quand l�iniquit� sera consomm�e,
elle sera extirp�e jusque dans sa racine. Cependant elle repousse encore ;
mais, vains efforts ! ses oeuvres seront encore an�anties ; toute
oppression, toute impi�t� sera de nouveau punie.
- C�est
pourquoi, lorsque l�iniquit�, le p�ch�, le blasph�me, la tyranie, toute esp�ce de mal, en un mot, se sera accru
sur la terre ; quand la d�sob�issance, l�iniquit� et l�impunit� auront
pr�valu, alors viendra du ciel un supplice �pouvantable.
- Le Seigneur
de toute saintet� appara�tra dans sa col�re, et il infligera aux coupables
un ch�timent terrible.
- Le
Seigneur de toute saintet� appara�tra dans sa col�re, et viendra juger la
terre.
- Alors la
pers�cution sera extirp�e jusqu�� la racine, et l�iniquit� sera
extermin�e.
- Tous les
points de la terre seront d�vor�s par le feu, avec leurs habitants. Tous,
de quelque c�t� qu�ils viennent, seront jug�s et punis selon leurs
oeuvres, et leurs supplices seront �ternels.
- Alors le
juste se r�veillera de son sommeil, et le seigneur s��l�vera contre les
m�chants.
- Alors les
racines de l�iniquit� seront d�truites, les p�cheurs p�riront par le feu,
et les blasph�mateurs seront extermin�s.
- Ceux qui oppiment leurs fr�res, comme ceux qui blasph�ment,
p�riront par le glaive.
- Et
maintenant, laissez-moi, mes enfants, vous tracer les sentiers de la
justice et ceux de l�iniquit�.
- Puis je
vous dirai ce qui doit arriver.
- �coutez-moi
donc, � mes enfants ! marchez dans la voie de la justice, �vitez la voie
de l�iniquit� : car tous ceux qui suivront cette voie p�riront �
jamais.
Chapitre 91
1.
Voici ce qui a �t� �crit par Enoch :
Il �crivit ce trait� de la sagesse pour tous les hommes appel�s � gouverner ou
� juger les autres hommes. Il l��crivit encore pour tous mes enfants qui
devront habiter sur la terre dans la suite des �ges, et marcher dans les
sentiers de la droiture et de la paix.
- Que votre
esprit ne s�afflige point pour ce qui doit vous arriver. Car le Tr�s-Saint et le Tr�s-Haut a
marqu� � chacun son temps.
- Que
l�homme juste se r�veille de son sommeil ; qu�il se l�ve et marche dans le
sentier de la justice, dans les voies de la bont� et de la gr�ce. La
mis�ricorde s�abaissera sur l�homme juste, et il sera rev�tu � jamais de
puissance et de saintet�. Il vivra dans le bien et dans la justice, et sa
marche s�op�rera dans la lumi�re �ternelle ; mais pour le p�cheur, il ne
marchera que dans les t�n�bres.
Chapitre 92
1.
Enfin Enoch commen�a � parler d�apr�s
un livre.
- Et il
dit : Sur les enfants de la justice, sur les �lus du monde, sur la
plante de la justice et de la puret�.
- Sur
toutes ces choses je m�en vais vous parler ; je vous les expliquerai
toutes, mes enfants, moi qui suis Enoch. Car par
les visions que j�ai eues, j�ai acquis une grande connaissance ; et il m�a
�t� donn� de lire les tables m�mes du ciel.
- Alors Enoch commen�a � parler d�apr�s un livre, et
dit : Je suis n� le septi�me jour de la premi�re semaine, tandis que
le jugement et la justice attendaient avec patience.
- Mais
apr�s moi, dans la seconde semaine, une grande iniquit� s��l�vera, et la
fraude pullulera sur la terre.
- Et il y
aura alors une premi�re fin, et un seul homme sera sauv�.
- Mais d�s
que la premi�re semaine sera termin�e, l�iniquit� s�accro�tra, et le
Seigneur mettra � ex�cution le d�cret port� contre les p�cheurs.
- Ensuite,
pendant la troisi�me semaine, un homme sera choisi pour �tre la tige d�un
peuple fort et juste, et apr�s lui la plante de la justice poussera pour
jamais.
- Ensuite,
pendant la p�riode de la quatri�me semaine, les saints et justes auront
des visions ; l�ordre dans les g�n�rations sera �tabli, et on construira
pour elles une demeure ; dans la cinqui�me semaine s��l�vera pour eux une
maison glorieuse et puissante.
- Puis,
pendant la sixi�me semaine, tous ceux qui s�y trouveront seront envelopp�s
des t�n�bres ; et leurs coeurs oublieront la sagesse ,
et un homme sera enlev� d�au milieu d�eux.
- Pendant
cette m�me p�riode, la maison puissante et magnifique sera la proie des
flammes, et la race des �lus sera dispers�e par toute la terre.
- Ensuite,
pendant la septi�me semaine, il sortira une race perverse, dont les
oeuvres nombreuses seront des oeuvres d�iniquit�. Alors les justes et les
�lus seront r�compens�s, et il leur sera donn� une connaissance sept fois
plus grande sur toutes les parties de la cr�ation.
- Viendra
ensuite une autre semaine, la semaine de la justice, qui poss�dera le
glaive du jugement et de la justice, pour frapper tous les oppresseurs.
- Alors les
p�cheurs seront livr�s entre les mains des justes, qui, pendant cette
semaine, se m�riteront une demeure par leur justice, et b�tiront un palais
au grand Roi. Apr�s cette semaine viendra la neuvi�me, pendant laquelle
viendra le jugement universel.
- Les
oeuvres de l�impie s�effaceront de dessus la terre. Le monde sera condamn�
� la destruction, et tous les hommes marcheront dans la voie de la
justice.
- Puis,
dans la septi�me partie de la dixi�me semaine, sera le jugement �ternel, qui
sera exerc� contre les vigilants, et le ciel tout entier germera au milieu
des anges.
- Le
premier ciel sera enlev� et s��vanouira, le deuxi�me appara�tra, et toutes
les puissances c�lestes brilleront d�une splendeur sept fois plus grande.
Puis viendront beaucoup d�autres semaines, dont le nombre est
incalculable, qui se passeront dans la saintet� et la justice.
- Il n�y
aura plus alors de p�ch�s.
- Qui parmi
les enfants des hommes entendrait la voix du Saint et n�en serait pas �mu
?
- Qui pourrait
compter ses pens�es ? Qui pourrait contempler l�oeuvre de la cr�ation du
ciel, comprendre ses merveilles ?
- Il
pourrait peut-�tre voir son �me, mais jamais son esprit. Il ne pourrait en
parler sagement, ni s'�lever jusqu'� sa hauteur. Qu'il regarde les limites
des cieux, et il verra qu'il lui est impossible d'en atteindre
l'immensit�.
- Qui des
enfants des hommes pourra sonder la longueur et la largeur de la terre ?
- � qui ont
�t� r�v�l�es les dimensions de toutes choses ! Y-a-t-il
un seul homme qui puisse, par son intelligence, embrasser le ciel, sonder
sa profondeur, descendre jusqu�� ses fondements ?
- Qui sache
le nombre des �toiles, et connaisse le lieu de repos de tous les
luminaires ?
Chapitre 93
1.
Et maintenant, mes enfants, je vous exhorte � aimer la justice,
� marcher dans ses sentiers. Car les sentiers de la justice m�ritent qu�on y
entre ; tandis que ceux de l�iniquit� s�interrompent tout � coup et se
terminent par un ab�me.
- Les voies
de l�iniquit� et de la mort seront r�v�l�es aux hommes illustres ; mais
ils s�en tiendront �loign�s, et n�y marcheront jamais.
- C�est �
vous que je m�adresse, � justes ! ne suivez-vous point les sentiers de la
malignit� et de la pers�cution. Fuyez les voies de la mort, ne vous en
approchez m�me point, car vous p�ririez !
- Choisissez
plut�t la justice, et la vie sainte et pure.
- Marchez
dans le chemin de la paix, et vous serez dignes de la vie �ternelle.
Gardez la m�moire de mes paroles, ne les laissez jamais s�effacer de votre
coeur, car je sais que les p�cheurs poussent avec violence l�homme �
commettre le mal. Mais ils ne r�ussiront en aucun endroit, et leurs
desseins seront sans r�sultat.
- Malheur �
ceux qui �l�ve l�iniquit� et la pr�vention, et qui soutiennent la fraude,
car ils seront renvers�s et n�obtiendront jamais la paix.
- Malheur �
ceux qui �difient leur demeure dans le p�ch� ; car les fondements de cette
demeure seront renvers�s, et tomberont par le fer. Malheur encore � ceux
qui poss�dent l�or et l�argent, car ils p�riront ; malheur donc � vous,
riches, car vous mettez votre confiance dans les richesses ; mais vous
perdez ces richesses, car vous avez oubli� le Tr�s-Haut au jour de votre
prosp�rit�.
- Vous avez
commis le blasph�me et l�iniquit� ; vous �tes destin�s au jour du carnage,
au jour des t�n�bres, au jour du grand jugement.
- Je vous
le dis en v�rit�, je vous le dis : celui qui vous a cr�� vous perdra.
- Il n�aura
point de piti� de votre sort ; mais, au contraire, il se r�jouira de votre
perte.
- Et les
justes qui sont au milieu de vous seront en ces jours la ris�e des
p�cheurs et des impies.
Chapitre 94
1.
Pl�t � Dieu que mes yeux fussent deux nuages d�eau pour pleurer
mes vices et verser des torrents de larmes, et calmer ainsi les angoisses de
mon coeur.
- Qui vous
a permis de commettre ainsi l�iniquit� et l�impuret� ? Malheur � vous,
p�cheurs, voici le jugement !
- Les
justes ne caindront pas les m�chants, car Dieu
les soummettra un jour � votre puissance, afin
que vous tiriez d�eux une vengeance suivant votre bon plaisir.
- Malheur �
vous qui maudissez, vous p�rirez � cause de votre p�ch� ! Malheur �
vous qui faites le mal � votre voisin ! parce que vous aurez la
r�compense qui m�ritent vos oeuvres.
- Malheur �
vous, t�moins de mensonge, qui augmentez l�iniquit�, car vous
p�rirez !
- Malheur �
vous ! p�cheurs, qui repoussez les justes, qui accueillez et rejetez
selon vos caprices ceux qui commettent l�iniquit�, car vous serez r�duits
sous leur joug.
Chapitre 95
1.
Ayez donc bon espoir, � justes ! car les p�cheurs p�riront
devant vous ; vous deviendrez leur ma�tre et vous les commanderez comme
vous voudrez.
- Au jour
du chatiment des p�cheurs, votre race sera
exalt�e et s��l�vera comme celle de l�aigle. Votre nid sera port� � des
hauteurs plus sublimes que celui du milan ; vous monterez, vous
p�n�trerez dans les entrailles de la terre, et dans les cavernes des
rochers, pour �chapper aux p�cheurs.
- On vous
croira perdus, et on g�mira et l�on pleurera.
- Mais ne
craignez point ceux qui vous tourmentent ; car vous serez sauv�s, et
une lumi�re �clatante vous environnera, et une parole de paix sera
entendue du ciel. Malheur � vous p�cheurs ! car vos richesses vous
feront passer pour des saints ; mais votre conscience vous convaincra
que vous n��tes que des p�cheurs. Et cette accusation int�rieure sera
votre condamnation.
- Malheur �
vous qui vous nourissez du meilleur froment et
buvez les meilleures liqueurs, et qui, dans l�orgueil de votre puissance,
�crasez le pauvre !
- Malheur �
vous qui buvez l�eau en tout temps ! car vous aurez bient�t votre
r�compense ; vous serez consumm�s, vous
serez extermin�s, parce que vous ne vous �tes point d�salt�r�s aux sources
de la vie.
- Malheur �
vous qui commettez l�iniquit�, la fraude et le blasph�me ! vous
laisserez de vous un mauvais souvenir.
- Malheur �
vous, puissants, qui foulez aux pieds la justice ! car voici venir le
jour de votre perte. Alors, pendant que vous souffrirez les ch�timents
m�rit�s par vos crimes, les justes go�teront des jours nombreux et
fortun�s.
Chapitre 96
1.
Les justes ont confiance ; mais les p�cheurs seront
confondus et p�riront au jour de l�iniquit�.
- Vous-m�me,
vous en aurez conscience ; car le Tr�s-Haut se souviendra de votre
perte, et les anges s�en r�jouiront. Que ferez-vous donc, p�cheurs, et o�
fuirez-vous au jour du jugement, quand vous entendrez la voix des pri�res
des justes ?
- Vous ne
leur ressemblez point, car il s��l�vera contre vous une parole terrible :
Vous �tes les compagnons des p�cheurs.
- Dans ces
jours, les pri�res des justes s��l�veront vers Dieu ; Mais le jour de
votre jugement arrivera, et toutes vos iniquit�s seront r�v�l�es devant le
Grand et le Saint.
- Votre
visage se couvrira de honte ; tout ce qui aura la m�me r�alit� du
crime sera rejet�.
- Malheur �
vous, p�cheurs ! que vous soyez au milieu de la mer ou sur l�aride
plaine, car un mauvais t�moignage est port� contre vous. Malheur � vous
qui poss�dez de l�argent et de l�or, richesses
que vous n�avez point acquises par des voies justes ! Vous vous dites : Nous sommes riches, nous vivons dans
l�abondance et nous avons acquis tout ce que nous pouvons d�sirer.
- Nous
ferons donc tout ce qui nous fera plaisir, car nous avons des monceaux
d�argent ; nos greniers sont pleins, et les familles de nos colons
sont aussi nombreuses que les eaux d�une source abondante.
- Ces
fausses richesses s��couleront comme de l�eau, et vos tr�sors
s��vanouiront ils vous seront enlev�s, parce que vous les avez acquis
injustement ; et vous serez accabl�s de la mal�diction divine.
- Je vous
maudis aussi, prudents du si�cle, vous, v�ritables insens�s qui, les yeux
toujours fix�s sur la terre, avez cherch� � vous couvrir de robes plus
�l�gantes qu�une jeune fian��e et plus riche que
celles des vierges. Vous affectez partout la majest�, la magnificience, le luxe et la fortune ; mais votre
or, vos grandeurs et vos richesses s��vanouiront comme une ombre.
- Car ce
n�est pas l� qu�est la sagesse. Aussi p�riront-ils avec leurs richesses,
avec leur fausse gloire, avec leurs vains honneurs.
- Ils
p�riront avec honte et m�pris, et leurs �mes seront jet�es dans la
fournaise ardente.
- Je vous
le jure, � p�cheurs ! ni montagnes, ni collines n�ont �t� cr��es pour
servir � la parure d�un eff�min�.
- Le p�ch�
ne vient point d�en haut ; mais les hommes ont trouv� le secret de
faire le mal ; mais malheur � ceux qui le commettent !
- La femme
n�a point �t� cr��e st�rile, mais c�est de ses propres mains qu�elle s�est
priv�e d�enfants.
- Mais j�en
jure par le Grand et le Saint : Toutes vos mauvaises oeuvres seront
manifest�es, et aucun ne pourra se soustraire au grand jour.
- Ne pensez
pas et ne dites pas : Mon crime est cach�, mon p�ch� n�est connu de personne ;
car, dans le ciel, on note exactement devant le Tr�s-Haut tout ce qui se
fait sur la terre et toutes les pens�es des hommes. On sait chaque jour
les pers�cutions dont vous vous rendez coupables.
- Malheur �
vous, insens�s, car vous p�rirez dans votre folie. Vous ne voulez point
�couter les sages, vous n�obtiendrez point la r�compense des justes.
- Sachez
donc que vous �tes destin�s au jour de la justice ; n�esp�rez pas vivre apr�s avoir �t� des p�cheurs ;
vous mourrez, car vous n�avez pas profit� du prix de la r�demption.
- Oui, vous
�tes destin�s pour le jour de la col�re divine, pour le jour du deuil et
de la honte de vos �mes.
- Malheur �
vous dont le coeur est endurci, qui commettez si facilement le crime et
vous nourrissez de sang ! Qui vous a donn� les biens dont vous
jouissez ? N�est-ce point le Tr�s-Haut qui les a r�pandus sur la
terre pour votre usage ? Vous l�avez oubli� : aussi point de
paix pour vous !
- Malheur �
vous, qui aimez l�iniquit�. A quel titre recevriez-vous quelque
r�compense ? Sachez qui vous serez livr�s entre les mains des justes,
qui briseront vos t�tes, qui n�auront pour vous aucune mis�ricorde !
- Malheur �
vous, qui triomphez en la pers�cution des justes, car vous n�aurez point
de s�pulture.
- Malheur �
vous qui rendez inutile la parole du Seigneur ; car pour vous point
d�esp�rance de la vie.
- Malheur �
vous qui �crivez des paroles trompeuses, des paroles injustes ; car
vos mensonges, vos iniquit�s sont �crites aussi, et aucune ne sera oubli�e.
- Point de
paix pour le p�cheur ! La mort, la mort seule pour le p�cheur !
Chapitre 97
1.
Malheur � ceux qui se conduisent en impies, qui louent et
flattent le mensonge. Vous �tes des pervers, et votre vie est une vie
abominable.
- Malheur �
vous, qui alt�rez les paroles de la v�rit� : ils p�chent contre le
d�cret �ternel.
- Et ils
font condamner l�innocent.
- Dans ces
jours, � justes, vous m�riterez que vos pri�res soient exauc�es ;
elles monteront et seront d�pos�es devant les anges, comme un t�moignage
accusateur contre les crimes des p�cheurs.
- Dans ces
jours, les peuples seront dans l��pouvante, et les g�n�rations effray�es
se l�veront au jour du jugement supr�me.
- Dans ces
jours, les femmes enceintes mettront au monde et abandonneront le fruit de
leurs entrailles. Les enfants tomberont sous les yeux de leurs
m�res ; et pendant qu�ils suceront leur lait, elles le repousseront
et seront sans piti� pour les fruits de leurs amours.
- Je vous
l�annonce encore, � p�cheurs, le chatiment vous
attend au jour de la justice, qui n�aura point de fin.
- Ils
adoreront les pierres, les images d�or, d�argent et de bois, les esprits
immondes, les d�mons et toutes les idoles des temples ; mais ils n�en
obtiendront aucun secours. Leurs coeurs deviendront stupides � force
d�impi�t� ; et leurs yeux seront aveugl�s par la superstition. Dans
les songes et les visions, ils seront impies et superstitieux, ils seront
menteurs et idol�tres. Aussi p�riront-ils tous !
- Mais dans
ces jours, bienheureux seront ceux qui auront re�u la parole de sagesse,
qui auront cherch� et suivi les voies du Tr�s-Haut, qui auront march� dans
les sentiers de la justice, et non pas dans les routes de l�impi�t�.
- Oui, ils
seront sauv�s !
- Mais,
malheur � vous qui d�voilez le mal de votre prochain : vous tombez
dans l�ab�me.
- Malheur �
vous, qui posez les fondements du p�ch� et de la fraude ; qui �tes
durs et amers pour vos semblables : vous serez consum�s !
- Malheur �
vous, qui �levez � la sueur des autres vos palais ; chacune des
pierres qui les composent, chaque partie de ciment qui les assemble est
pour vous un p�ch�. Ainsi, je vous le dis, vous n�aurez point de paix.
- Malheur �
vous, qui m�prisez la masure et l�h�ritage de vos p�res, et qui rendez un
culte impie aux idoles ! Non, point de paix pour vous !
- Malheur �
ceux qui commettent l�iniquit�, qui sont des
instruments de pers�cution, qui tuent leur prochain. Car Dieu lui-m�me
fl�trira votre gloire, il endurcira vos coeurs, il allumera le feu de sa
col�re, et vous exterminera tous !
- Alors les
justes et les saints, t�moins des effets de sa vengeance, se rappelleront
vos crimes et vous maudiront.
Chapitre 98
1.
En ce jour les p�res seront massacr�s avec leurs enfants, et
les fr�res avec leurs fr�res ; le sang coulera comme les flots d�un
fleuve.
- Car
l�homme n�arr�tera point son bras pr�t � frapper son fils, et les enfants
de ses enfants ; il croira agir avec mis�ricorde, et ne les �pargnera
pas.
- Le
p�cheur ne craindra point d��gorger son fr�re plus honor� que lui. Le
meurtre se continuera sans rel�che depuis le lever du soleil jusqu�� son
coucher. Le cheval aura du sang jusqu�� son poitrail et son char jusqu��
l�essieu.
Chapitre 99
1.
Dans ce temps-l� les anges descendront dans les lieux cach�s,
et tous ceux qui ont aid� aux crimes seront r�unis dans le m�me endroit.
- Alors le
Tr�s-Haut descendra pour exercer sa justice sur tous les p�cheurs, et il
donnera aux saints anges la garde des justes et des saints, et ils les
d�fendront comme la prunelle de l�oeil, jusqu�� ce que tout mal et toute
iniquit� aient �t� r�duits au n�ant.
- Quand les
justes seraient ensevelis dans le plus profond sommeil, ils n�auraient
rien � craindre ; les sages entreverront la v�rit�.
- Et les
enfants de la terre auront l�intelligence de toutes les paroles contenues
dans ce livre, persuad�s d�sormais que les richesses ne sauraient les
sauver d�un chatiment que leurs crimes auraient
m�rit�.
- Malheur �
vous, p�cheurs, qui tourmentez les justes et les faites consumer par le
feu, au jour de la grande tribulation, vous recevrez la r�compense de vos
oeuvres.
- Malheur �
vous, pervers de coeur, qui cherchez � avoir du mal une connaissance
compl�te ; il arrive que la peur vous surprend. Personne ne viendra �
votre aide.
- Malheur �
vous, p�cheurs, car les paroles de votre bouche et les oeuvres de vos
mains ont �t� mauvaises ; aussi tomberez-vous dans les flammes
�ternelles.
- Sachez
que les anges dans le ciel rechercheront exactement toutes vos
oeuvres ; ils interrogeront le soleil, la lune et les �toiles, sur
vos p�ch�s, parce que vous avez os� juger les justes.
- Tout
rendra t�moignage contre vous : les nuages, la neige, la ros�e et la
pluie ; car � cause de vous, toutes ces cr�atures resteront
suspendues pour ne point vous �tre utiles.
- Offrez
donc des sacrifices � la pluie, pour qu�elle tombe enfin, et priez la
ros�e qu�elle re�oive de vous de l�or et de l�argent. Mais, efforts
impuissants ! la glace, le froid, les vents orageux et tous les
frimas fondront sur vous ; et vous n�en pourrez supporter la
violence.
Chapitre 100
1.
Regardez le ciel, enfants des cieux ; contemplez les
oeuvres du Tr�s-Haut, et craignez-le, et ne commettez point le mal en sa
pr�sence.
- S�il
fermait les fen�tres du ciel, et retenait la pluie et la ros�e, laissant
ainsi la terre aride et dess�ch�e, que
feriez-vous ?
- Quand il
appesantit sa col�re sur vous et sur vos oeuvres, vous ne savez point
implorer sa cl�mence ; vous blasph�mez contre sa justice, et vos
paroles sont pleines de superbe et d�arrogance. Donc point de paix pour
vous !
- Voyez ce
navire, comme il flotte au gr� des vents, et menac� sans cesse par une
catastrophe �pouvantable !
- Aussi le
pilote tremble-t-il, parce qu�il emporte avec lui sur l�Oc�an ses richesses ; il tremble d��tre submerg�
et de p�rir !
- Or, la
mer, ses ondes tumultueuses, ses ab�mes profonds, ne sont-ils pas
l�ouvrage du Tout-Puissant ? N�est-ce pas
lui qui en a pos� les limites, et trac� les rivages ?
- A sa voix
l�onde recule �pouvant�e, et les poissons qui vivent dans son sein, sont
frapp�s de mort. Et vous, p�cheurs, qui vivez sur la terre, ne le
craignez-vous point ? N�est-il pas le cr�ateur de tout ce qu�elle
renferme ?
- Et qui
donc, sinon lui, a donn� la science et la sagesse � tous ceux qui vivent
sur la terre et � ceux qui sont sur mer ?
- Or, les
nautoniers ne redoutent-ils pas l�Oc�an ?
Vous seuls, p�cheurs, n�aurez aucune crainte du Tr�s-Haut ?
Chapitre 101
1.
Dans ces jours, quand vous serez envelopp�s par des flammes
ardentes, o� fuirez-vous, o� chercherez-vous un asile ?
- Et quand
sa parole s��l�vera contre vous, ne tremblerez-vous pas, ne serez-vous par
�pouvant�s ?
- Tous les
grands luminaires tressailleront de peur ;
la terre fr�mira d��pouvante et d�effroi.
- Tous les
anges accompliront leur s�v�re mission, et chercheront � s�effacer devant
la majest� supr�me ; quant aux fils de la terre, ils seront frapp�s
de stupeur.
- Mais
vous, p�cheurs, objets de l�ex�cration �ternelle, il n�y aura point de
salut pour vous.
- Ne
craignez point, �mes des justes, mais attendez en paix et s�curit� le jour
de votre mort, comme un jour de justice. Ne pleurez point de ce que vous
�mes descendront avec tristesse et amertume dans la demeure de la mort, et
de ce qu�en cette vie vos corps n�ont point re�u la r�compense que
m�ritaient vos bonnes oeuvres, mais qu�au contraire, les p�cheurs
triomphaient aux jours de votre vie ; car voici venir pour eux le
jour de l�ex�cration et des supplices.
- Quand
vous mourrez, les p�cheurs diront de vous : Les justes meurent donc
comme nous ! Quels fruits ont-ils retir�s de leurs oeuvres ?
Voici qu�ils quittent la vie de la m�me mani�re que nous, dans le trouble
et dans l�anxi�t�. En quoi donc sont-ils mieux trait�s que nous ?
Nous sommes donc �gaux ? Qu�auront-ils, que verront-ils de plus que
nous ? Voici, ils sont morts, et jamais ils ne reverront la
lumi�re ! Mais moi, je vous le dis, � p�cheurs, vous vous �tes
rassasi�s de chair et de boisson ; d�pouilles de vos fr�res, rapines,
p�ch�s de toutes esp�ces, rien ne vous a co�t� pour acqu�rir des
richesses ; vos jours ont �t� des jours de joie et de f�licit�. Mais
n�avez-vous pas vu la fin des justes, comme elle est accompagn�e de paix
et de calme ! C�est qu�ils n�ont point connu l�iniquit� jusqu�au jour
de leur mort. Ils sont morts, et ils sont comme s�ils n�avaient jamais
�t�, et leurs �mes sont descendues � la demeure de la mort.
Chapitre 102
1.
Or, je vous le jure, � justes, par la grandeur de sa plendeur, par son royaume et par sa majest� ; je vous
jure que j�ai eu connaissance de ce myst�re, qu�il m�a �t� donn� de lire les
tables du ciel ; de voir l��criture des saints, de d�couvrir ce qui y
�tait inscrit � votre sujet.
- J�ai vu
que le bonheur, la joie et la gloire vous sont pr�par�s, et attendent ceux
qui mourront dans la justice et dans la saintet�. Vous recevrez alors la
r�compense de vos peines, et votre portion de maux que vous avez re�ue sur
la terre.
- Oui, les
esprits de ceux qui mourront dans la justice vivront et se reposeront �
jamais ; ils seront exalt�s, et leur m�moire sera �ternelle devant le
tr�ne du Tout-Puissant. Et ils n�auront plus �
craindre aucune honte.
- Malheur �
vous, p�cheurs, si vous mourrez dans vos p�ch�s ; et ceux qui vous
ressemblent diront de vous : Heureux sont les p�cheurs ! Ils ont
accompli leurs jours et leur existence, et ils meurent maintenant dans la
f�licit� et l�abondance. Ils n�ont connu pendant leur vie ni les chagrins,
ni les angoisses ; ils meurent pleins d�honneur, et ils n�ont �t�
soumis � aucun jugement.
- Mais ne
leur a-t-il pas �t� prouv� que leurs �mes seront for��es
de descendre dans les domaines de la mort, o� les attendent des maux et
des tourments de toutes esp�ces ? Oui, leurs esprits tomberont dans
les t�n�bres, dans les pi�ges, dans ces flammes qui ne s��teindront
jamais ; et la sentence de leur jugement sera �ternelle.
- Malheur �
vous, car vous n�aurez plus de paix ; et c�est en vain que devant les
justes et les saints vous chercherez � vous excuser, en disant : Nous
avons connu, nous aussi, les jours de l�affliction, nous avons support�
une foule de maux.
- Nos
esprits ont �t� consomm�s, r�duits, amoindris.
- Nous
�tions perdus, et personne ne nous portait secours, et personne ne nous
encourageait, pas m�me de la voix ; mais on nous a laiss�s accabl�s
par le malheur, et c�en �tait fait de nous.
- Nous
n�esp�rions plus jouir de la vie.
- Et
cependant nous avons pens� �tre un jour au premier rang.
- Et nous
voici au dernier ! Nous sommes devenus la proie des p�cheurs et des
impies ; ils ont fait peser leur joug sur nous.
- Et ceux
qui nous abhorraient et nous opprimaient, �taient puissants contre nous,
et nous baissions la t�te devant ceux qui nous ha�ssent, et ils ont �t�
sans piti� pour nous.
- Nous
voulions les fuir, pour jouir de la paix ; mais nous n�avons trouv�
aucun lieu qui p�t nous servir de refuge contre
leur pers�cution. Nous avons �t� porter plainte
aupr�s des princes, et nous avons �lev� la voix contre ceux qui nous
d�voraient ; mais nos cris ont �t� inutiles, et ils n�ont pas voulu
�couter notre voix.
- Au
contraire on prot�ge ceux qui nous d�pouillent et nous d�vorent, ceux qui
nous affaiblissent et cachent leur oppression, qui nous �nervent et nous
massacrent et cachent notre meurtre et ne se souviennent pas qu�ils ont
lev� leurs mains contre nous.
Chapitre 103
1.
Quant � vous, � justes, je vous jure que dans le ciel les anges
rappellent devant le tr�ne du Tout-Puissant votre
justice, et vos noms sont �crits devant le Tr�s-Haut.
- Ayez donc
bon espoir ; car si vous avez �t� en butte aux maux et aux
afflictions de cette vie, vous brillerez dans le ciel comme des astres, et
les c�lestes barri�res s�abaisseront devant vous. Vos cris demandent
justice, et vous serez veng�s de tous les maux que vous avez soufferts
depuis le commencement, et de tous ceux qui vous ont pers�cut�s, ou qui
ont �t� les ministres de vos pers�cuteurs.
- Attendez
donc, et ne vous laissez point abattre ; car vous jouirez d�une joie
�gale � la joie m�me des anges ; et au jour du jugement vous n�aurez
aucune condamnation � craindre.
- Ne vous
d�couragez donc pas, � justes, quand vous voyez les p�cheurs heureux et
florissants dans leurs voies !
- Ne
devenez point leurs complices ; mais tenez-vous loin de leur foule
pers�cutrice ; vous �tes associ�s aux troupes c�lestes. Pour vous,
p�cheurs, qui dites : Toutes nos transgressions seront
oubli�es ; sachez au contraire que tous vos crimes sont soigneusement
inscrits dans le livre du ciel.
- De sorte,
je vous le dis encore, que la lumi�re et les t�n�bres, le jour et la nuit,
seront des t�moins contre vous et vos fautes. Ne commettez donc plus
l�impi�t�, ni le mensonge ; ne faussez plus la v�rit�, ne vous �levez
plus contre la parole du Saint et du Puissant. Ne vous inclinez plus
devant de vaines idoles ; car vos p�ch�s, vos impi�t�s seront jug�s
comme de tr�s grands crimes.
- Maintenant,
�coutez le myst�re qui vous concerne : Beaucoup de p�cheurs
corrompront et fausseront la parole de la v�rit�.
- Ils
prononceront de mauvaises paroles, commettront le mensonge, composeront
des livres dans lesquels ils d�poseront les pens�es de leur vanit�. Mais
s�ils y d�posaient mes paroles,
- Ils ne
les changeront, ni ne les alt�reront point ; mais ils �criront avec
exactitude tout ce que j�ai dit sur eux depuis le commencement.
- Je vais
vous r�v�ler encore un autre myst�re : Des livres de joie seront
donn�s aux justes et aux sages ; et ils croiront en ces livres qui
contiendront les r�gles de la sagesse.
- Et ils
s�en r�jouiront et tous les justes seront r�compens�s parce qu�ils ont
appris � connaitre toutes les voies de l��quit�.
Chapitre 104
1.
Dans ce temps-l� le Seigneur leur ordonnera de rassembler les
enfants de la terre, afin qu�ils pr�tent l�oreille aux paroles de sa
sagesse ; il leur dira : Montrez-leur cette sagesse, car c�est vous
qui �tes leurs chefs et leurs maitres ;
- Montrez-leur
la r�compense qui doit �choir � tous ceux qui en suivront les
pr�ceptes ; car Moi et mon Fils, nous ferons soci�t� �ternelle avec
eux, dans les voies de la justice. Paix � vous, enfants de justice,
joie et f�licit�.
Chapitre 105
1.
Apr�s quelque temps, Mathusala, mon
fils, donna une femme � son fils Lamech.
- Celle-ci,
devenue enceinte, mis au monde un enfant dont la chair �tait blanche comme
la neige, et rouge comme une rose ; dont les cheveux �taient blancs
et longs comme de la laine, et les yeux de toute beaut�. A peine les
eut-il ouverts, qu�il inonda de lumi�re toute la maison. Comme de l��clat
m�me du soleil.
- Et �
peine fut-il re�u des mains de la sage-femme, qu�il ouvrit la bouche en
racontant les merveilles du Seigneur. Alors Lamech, son p�re, plein
d��tonnement, alla trouver Mathusala, et lui
annon�a qu�il avait un fils qui ne ressemblait point aux autres enfants.
Ce n�est point un homme, dit-il, c�est un ange du ciel ; � coup s�r,
il n�est point de notre esp�ce.
- Ses yeux
sont brillants comme les rayons du soleil, sa figure est illumin�e ;
il ne parait pas �tre de moi, mais d�un ange.
- Je crains
bien que ce prodige soit le pr�sage de quelque �v�nement sur la terre.
- Et
maintenant, � mon p�re, je te supplie d�aller trouver Enoch,
mon a�eul, et de lui en demander d�explication, car il fait sa demeure
avec les anges.
- Apr�s
avoir ou� les paroles de son fils, Mathusala
vint me trouver aux extr�mit�s de la terre, car il savait que j�y �tais,
et il m�appela.
- A sa
voix, j�accourrus � lui, et je lui dis : Me
voici, mon fils ; pourquoi es-tu venu me trouver ?
- Et il me
r�pondit : Un grand �v�nement m�am�ne aupr�s de toi ; une
merveille difficile � comprendre, dont je viens te demander l�explication.
- Ecoute donc, �
mon p�re, et sache que mon fils Lamech vient d�avoir un fils qui ne lui
ressemble nullement, et qui ne para�t pas appartenir � la race des
hommes. Il est plus blanc que la neige, plus rouge que la rose ; ses
cheveux sont plus blancs que la laine, et ses yeux jettent des rayons
comme le soleil ; quand il les ouvre, il remplit la maison de
lumi�re.
- Et
aussit�t apr�s qu�il est sorti des mains de la sage-femme, il a ouvert la
bouche et b�ni le Seigneur.
- Son p�re
Lamech, effray� de cette merveille, est accouru vers moi, ne croyant pas
que cet enfant �tait de lui, mais qu�il �tait n� d�un ange du ciel ;
et voici, je suis venu � toi afin que tu me d�couvres la v�rit� de ce
myst�re.
- Alors,
moi, Encoh, je lui r�pondis : Le Seigneur
est sur le point de faire une nouvelle oeuvre sur la terre. Je l�ai vu
dans une vision. Je t�ai parl� du temps de mon p�re Jared,
de ceux qui, n�s du ciel, avaient cependant transgress� la parole du
Seigneur. Voici : Ils commettent l�iniquit�, et ils ont transgress�
les ordonnances, et habitaient avec les femmes des hommes, et engendraient
avec elles une post�rit� inf�me.
- Pour ce
crime, une grande catastrophe surviendra sur terre ; un d�luge
l�inondera et la d�vastera pendant une ann�e.
- Cet
enfant qui vous est n� survivra seul � ce grand cataclysme avec ses trois
fils. Quand tout le genre humain sera d�truit, lui seul sera sauv�.
- Et ses
descendants enfanteront sur la terre des g�ants, non pas n�s de l�esprit,
mais de la chair. La terre sera donc chati�e, et
toute corruption sera lav�e. C�est pourquoi, apprends � ton fils Lamech,
que le fils qui lui est n� est v�ritablement son fils ; qu�il
l�appelle du nom de Noah, parce qu�il vous sera survivant. Lui et ses fils
ne participeront point � la corruption, et se garderont des p�ch�s qui convriront la face de la terre. Maheureusement,
apr�s le d�luge, l�iniquit� sera encore plus grande qu�auparavent ;
car je sais ce qui doit arriver ; le Seigneur lui-m�me m�en a r�v�l�
tous les myst�res, et j�ai pu lire dans les tables du ciel.
- J�y ai lu
que les g�n�rations succ�deront aux g�n�rations jusqu�� ce que se l�ve la
race sainte, jusqu�� ce que le crime et l�iniquit� disparaissent de la
face de la terre, jusqu�� ce que tous participent � la justice.
- Et
maintenant, � mon fils, va et annonce � ton fils Lamech,
- Que
l�enfant qui lui est n� est v�ritablement son fils, et qu�il n�y a aucune
fraude dans sa naissance.
- Et quand Mathusala eut entendu les paroles de son p�re Enoch, qui lui avait r�v�l� tous les myst�res, il s�en
retourna plein de confiance, et appela l�enfant du nom de Noah, parce
qu�il devait �tre la consolation de la terre apr�s la grande catastrophe.
- Voici un
autre livre qu�Enoch �crivit pour son fils Mathusala, et pour ceux qui doivent
venir apr�s lui, et conserver ainsi que lui la parole et la simplicit� de
leurs moeurs. Vous qui souffrez, attendez avec patience le moment
o� les p�cheurs auront disparu, et la
puissance des m�chants aura �t� an�antie ; attendez que le p�ch� se
soit �vanoui de la terre ; car leur noms seront effac�s des saints
livres, leur race sera d�truite, et leurs esprits seront tourment�s. Ils
crieront, ils se lamenteront dans un d�sert invisible, et br�leront dans
un feu qui ne se consumera jamais. L� aussi j�ai aper�u comme une nu�e,
que mes yeux ne pouvaient p�n�trer ; car de sa partie inf�rieure on
ne pouvait distinguer sa partie sup�rieure. J�y vis aussi la flamme d�un
feu ardent, semblable � de brillantes montagnes, agit�es par un tourbillon
et pouss�es � droite et � gauche.
- Et
j�interrogeai un des saints anges qui �taient avec moi, et je lui
dis : Quelle est cette splendeur ? Ce n�est point le ciel que je
vois, c�est �videmment la flamme d�un vaste foyer ; j�entends des
cris de douleurs, des cris de d�sespoir.
- Et il me
r�pondit : L�, dans ce lieu que tu vois, sont tourment�s les esprits
des p�cheurs et des blasph�mateurs, de ceux qui se sont mal conduits, qui
ont perverti ce que Dieu avait dit par la bouche de ses proph�tes. Car on
conserve dans le ciel la liste de leurs noms et de leurs mauvaises
oeuvres ; et les anges en prennent connaissance, et ils savent les chatiments qui leur sont r�serv�s ; ils savent
aussi ce qui est r�serv� � ceux qui ont crucifi� leur chair, et qui ont
�t� pers�cut�s par les hommes m�chants ; � ceux qui ont aim� leur
Dieu, qui n�ont point mis leur affliction dans l�or et dans l�argent, qui,
loin de livrer leur corps aux volupt�s de ce monde, ont tourment� leurs
corps par des supplices volontaires.
- A ceux
qui, depuis le jour de leur naissance, n�ont point ambitionn� les
richesses terrestres, mais se sont regard�s comme un esprit voyageur sur
la terre.
- Telle a
�t� leur conduite, et cependant Dieu les a bien �prouv�s ! mais leurs
esprits ont toujours �t� trouv�s purs et innocents, et pr�ts � b�nir le
Seigneur ; j�ai consign� dans mes livres toutes les r�compenses
qu�ils auront m�rit�es, pour avoir aim� les choses c�lestes plus
qu�eux-m�mes. Voici ce que Dieu dit : Quand ils �taient pers�cut�s
par les m�chants, couverts d�opprobes et
d�injures, ils ne cessaient de me louer. Maintenant j��l�verai leurs
esprits jusqu�au s�jour de la lumi�re ; je transformerai ceux qui
sont n�s dans les t�n�bres, et qui n�ont point rapport� � eux la gloire
que leur foi leur avait m�rit�e.
- Je
conduirai dans le s�jour des splendeurs ceux qui aiment mon nom, je les
ferai asseoir sur des tr�nes de gloire, je les ferai tressaillir d�une
joie �ternelle ; car le jugement de Dieu est rempli d��quit�.
- Il
donnera � ces fid�les une demeure fortun�e ; quant � ceux qui sont
n�s dans les t�n�bres, ils se verront pr�cipit�s dans les t�n�bres,
pendant que les justes jouiront d�un bonheur sans mesure. Les p�cheurs en
les voyant pousseront des cris de d�sespoir, tandis que les justes vivront
dans la splendeur et la gloire, et n��prouveront � jamais la v�rit� des
promesses d�un Dieu qu�ils ont aim�.
Fin de la vision du proph�te Enoch.
Que la b�n�diction et la gr�ce du Seigneur descendent sur ceux qui l�aiment.
Ainsi soit-il.