La grippe progresse en
France
mais ce n'est pas encore l'épidémie
PARIS (AFP)
La présence du virus de
la grippe A est maintenant confirmée dans plusieurs régions
mais ce n'est pas encore l'épidémie, selon les
indications recueillies jeudi auprès des systèmes
de surveillance de la grippe en France.
"La grippe circule + à bas bruit +, les patients
à risque doivent être vaccinés maintenant",
selon les Groupes régionaux d'observation de la grippe
(GROG).
Depuis le 29 septembre, date de reprise de la surveillance, des
virus grippaux sont régulièrement détectés
ou isolés dans des prélèvements faits en
ville, ont affirmé les responsables des GROG.
"La grippe a ainsi déjà été
à lorigine de cas sporadiques ou de petits foyers
familiaux en Aquitaine, Bretagne, Languedoc-Roussillon, Lorraine,
Nord-Pas-de-Calais, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte
dAzur et Rhône-Alpes", dans la semaine du 13
au 19 octobre.
Pour le réseau Sentinelles-Inserm, on est encore en dessous
du seuil épidémique avec une incidence hebdomadaire
(nouveaux cas) de 79 cas pour 100.000 habitants au cours de cette
période.
En France métropolitaine, cinq régions ont présenté
une activité supérieure au seuil épidémique:
Champagne-Ardenne (197), Nord-Pas-de-Calais (172), Alsace (139),
Haute-Normandie (132) et Lorraine (107), a relevé Sentiweb.
"Pour protéger les soignés âgés,
mieux vaut aussi vacciner leurs soignants!", ont rappelé
les GROG. "Tous les médecins savent que le vaccin
contre la grippe protège les personnes fragilisées
par leur âge ou par une maladie chronique", a noté
la coordination des GROG.
"Moins nombreux sont ceux qui savent que, dans les services
hospitaliers et dans les maisons de retraite, la vaccination
antigrippale des soignants diminue la mortalité par grippe
des soignés", a-t-elle ajouté.
La démonstration, apportée en 1997 par une équipe
écossaise, fait maintenant lunanimité, soulignent
les GROG : à Glasgow, un tirage au sort a déterminé
deux groupes de services accueillant les personnes âgées.
Dans le premier, le personnel soignant a été incité
à se vacciner contre la grippe. Dans le second, aucun
effort particulier na été fait.
Une épidémie de grippe plus tard, les résultats
étaient spectaculaires : dans les services où les
soignants étaient vaccinés, la mortalité
des malades était moindre.
En France, les autorités sanitaires "viennent den
tirer les conséquences et demandent publiquement aux soignants
(médecins, infirmières) et accompagnants (travailleurs
sociaux) des personnes à risque de se vacciner, dans lintérêt
de leurs patients les plus âgés", a souligné
la coordination GROG.
En Bretagne, les GROG, le Collège des hautes études
médicales de Bretagne, et l'Assurance-maladie des travailleurs
salariés tentent lexpérience denvoyer
aux médecins généralistes et aux infirmières
du secteur libéral un bon leur permettant dobtenir
gratuitement un vaccin antigrippal dans nimporte quelle
pharmacie. Histoire de les encourager à se faire vacciner.
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